Chez Troops, le confinement a rimé avec recrutements. La société lyonnaise de 45 salariés, qui édite des logiciels pour digitaliser l’ensemble des étapes de contractualisation entre salariés et entreprises, a procédé à une quinzaine de recrutements pendant le confinement. « Contrairement à beaucoup d’entreprises qui ont connu une chute de leur activité dès le début de la crise, nous avons eu très rapidement un surplus d’activité manifeste », évoque Émilie Legoff, la dirigeante, un an après avoir levé trois millions d’euros.
Si les entreprises de l’intérim ont connu dès la mi-mars une très forte baisse de leur activité, l’éditeur lyonnais croule sous les sollicitations d'entreprises et de groupes d'intérim. « Nous avons reçu énormément de demandes de ces entreprises qui avaient davantage de temps et ont souhaité profiter de cette période plus calme pour basculer sur notre solution de contractualisation numérique », précise Émilie Legoff, dont le logiciel nécessite cinq jours pour être installé. « Sur le plan commercial, nous estimons que les deux mois écoulés correspondent à près d’un an d’activité », se réjouit-elle.
Profils en tension disponibles
D’où l’obligation de recruter en urgence pour satisfaire les commandes. « L’essentiel des recrutements nous a permis de procéder aux installations en urgence chez nos clients. Certaines arrivées étaient également prévues en amont pour accompagner le développement de notre plateforme dédiée aux hôtels et restaurants qui est lancée en juin », précise-t-elle. La solution devrait être adaptée aux contraintes que subissent les professionnels en cette période.
« Nous fonctionnons essentiellement avec des profils de développeurs tech pour lesquels un certain nombre est en tension. Étonnamment, nous avons constaté que beaucoup de profils arrivaient sur le marché ce qui nous a permis de recruter vite et bien », rebondit Émilie Legoff. Alors que Troops contractualise habituellement avec des freelances basés partout en France, 90 % des recrutements sont pérennisés cette fois en CDI.
Pour assurer leur intégration dans l’entreprise et alors qu’elle n’a pas encore pu rencontrer tout le monde depuis le 11 mai, la dirigeante songe à revoir l’organisation du travail. « D’ici quelques semaines, nous allons laisser à tout le monde la possibilité de télétravailler ou de revenir au bureau avec une obligation de présence trois jours par mois. Ce sera une période qui nous permettra de faire le point sur les difficultés et d’échanger ensemble sur la stratégie et les projets à venir », souligne la dirigeante.
L’international en attente
Des projets qui ne manquent pas mais pour lesquels Émilie Legoff a dû revoir le planning. Alors que l’international était dans la ligne de mire de la société, le déploiement prendra un peu plus de temps que prévu. « Nous travaillons déjà avec des sociétés européennes ou internationales mais certaines mises en place à l’étranger risquent d’être reportés le temps d’adapter les process et règles juridiques en fonction des pays », note-t-elle.
La société, qui prévoyait de réaliser 2 milliards de contrats sous gestion cette année, l'imagine désormais davantage pour 2021.
