La créatrice
À seulement 25 ans, Camille Girard a pris des risques. Après un Bac ES en poche et un DUT Techniques de Commercialisation, cette Valentinoise s’oriente vers un master marketing & digital business au sein de l’Esdes, l’école de commerce de l’Université catholique de Lyon. Après deux ans en alternance dans une TPE, elle prolonge son expérience en signant un CDI dans une start-up lyonnaise. Mais c’est au cours de sa dernière année d’étude que la jeune femme découvre de nombreuses marques françaises de produits de consommation courante. "Face à l’étendue des marques qui existait, je me suis fait la réflexion qu’on ne les retrouvait pas en grande surface. Il était à la fois difficile pour elles d’exister sur le marché et complexe pour le consommateur de les connaître", détaille Camille Girard. Elle quitte son CDI en février 2020 avec l’envie de rassembler ces marques autour d’un projet commun.
Le concept
Elle conçoit alors une plateforme web Simplement Français (SASU au capital social de 5 000 € ; 3 personnes) qui commercialise des marques de produits de consommation courantes entièrement made in France. "Je ne voulais pas d’une marketplace où chacun viendrait vendre ses produits, mais avoir la possibilité de sélectionner les marques, les connaître et gérer moi-même les expéditions", avance-t-elle.
En 2020, après une campagne de financement Ulule, elle récolte 12 800 euros et "une certaine visibilité". "Des investisseurs m’ont contactée, j’ai eu peur d’aller trop vite et j’ai refusé", souligne-t-elle. Elle se tourne alors vers France Active. "La première fois, ils ont retoqué mon projet parce que je ne demandais pas assez", sourit-elle. La deuxième fois sera la bonne avec un projet revu à la hausse. France Active se porte garant de son prêt bancaire (105 000 euros) et lui octroie 15 000 euros de prêt d’honneur. Au final, Camille Girard lance en février 2021 Simplement Français avec 135 000 euros de budget.
Elle sélectionne 35 marques partenaires pour 350 références vendues sur son e-shop et gère tout de A à Z. Elle mobilise près de 20 000 euros pour se constituer un stock, traité par un logisticien Franc-Comtois. "L’objectif est d’expédier en un seul colis", note-t-elle.
Les perspectives
Pour rassurer ses clients à l’attention portée au made in France, Camille Girard crée "La belle Note", un gage de garantie sur les différentes étapes de fabrication des produits : transformation des matières premières, fabrication, assemblage, tests, conditionnement, étiquetage et expédition sont passés au crible et affichés sur les fiches des entreprises partenaires. Chacune signe une charte pour garantir la véracité des informations communiquées. Camille Girard imagine cette note comme le Yuka du fabriqué en France. Avec 15 000 visiteurs le premier mois, la fondatrice est satisfaite. À fin 2021, elle vise les 500 références et le doublement des marques partenaires. Avec un rêve lointain : "à dix ans, pourquoi ne pas ouvrir des boutiques Simplement Français qui rapprocheraient les marques de leurs clients."
