L'ambition aurait-elle un caractère génétique ? A défaut d'apporter une réponse scientifique à la question, force est de constater que chez les Pich, elle se transmet de père en fils. Suivant l'exemple de son père René, fondateur de SNF Floerger, leader mondial des floculants pour la dépollution des eaux (2,1 Md€ de CA, 5 000 salariés), Emmanuel Pich s'est mis en tête d'écrire sa propre histoire entrepreneuriale. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette histoire a déjà des allures de success story !
Croissance rapide
"J'ai créé EP Meca en 2005 en démarrant par une simple activité de bureau d'études. A l'époque j'étais seul. Et puis, très rapidement, l'entreprise a grandi. On a commencé à nous confier des projets de sous-traitance en montage. On s'est installé dans un bureau de 20 m² et 60 m² d'atelier à côté de chez Desjoyaux pour atteindre 9 salariés en 2008", raconte Emmanuel Pich.
En pleine crise des subprimes, le jeune dirigeant fait le pari de s'agrandir en s'installant dans 5 400 m² sur la zone des sources à Veauche. Un pari gagnant puisque son petit bureau d'études est aujourd'hui devenu une belle PME, spécialisée dans l'usinage, le montage, la conception et la réalisation de machines spéciales. Une PME de 48 salariés qui a réalisé 9 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017. "Depuis quatre ans, nous avons aussi développé une activité de chaudronnerie avec EP Metal, qui emploie désormais 11 salariés et réalise près de 2 millions d'euros de chiffre d'affaires", ajoute Emmanuel Pich.
Un bureau d'études à Saint-Etienne
Convaincu de n'être qu'au commencement d'une belle aventure, le dirigeant d'EP Meca s'est mis en tête d'accélérer singulièrement son développement. "On veut élargir notre clientèle pour doubler notre chiffre d'affaires sous deux ans", confie-t-il.
Pour ce faire, la PME de Veauche va ouvrir prochainement un bureau d'études sur Saint-Etienne "pour concurrencer les bureaux d'études stéphanois", annonce Emmanuel Pich. Implantée dans 500 m² "à proximité du Cetim", la structure emploiera une vingtaine de collaborateurs. "On recherche des ingénieurs, des dessinateurs, des BTS production, des designers et des commerciaux", précise le dirigeant.
L'investissement global estimé à "500 000 euros la première année" devrait permettre à EP Meca d'aller chercher de nouveaux clients. "Jusqu'à présent, nous étions surtout présents dans la Chimie, le secteur pharmaceutique, l'agroalimentaire et les machines agricoles. L'objectif est de nous diversifier sur tout ce qui est logistique, automobile et énergies renouvelables", détaille Emmanuel Pich.
Un nouveau siège social dans les tuyaux
Et comme l'avenir se prépare aujourd'hui, le jeune entrepreneur projette déjà de déménager son siège social. "Aujourd'hui, notre bâtiment est clairement un frein à notre développement. On a fait construire un chapiteau de 2 200 m² il y a deux ans pour augmenter nos capacités de production, mais cela ne suffit plus. On est trop à l'étroit, on se projette sur l'achat ou la construction d'un nouveau bâtiment. Un bâtiment plus haut, de 15 000 m² sur 40 000 m² de terrain, avec des ponts qui nous permettront de faire des cuves, des incinérateurs, des ensembles, des containers maritimes", confie Emmanuel Pich.
Ce projet, qui devrait voir le jour sous deux ans, devrait mobiliser un investissement conséquent pour la jeune PME. "C'est un projet de plusieurs millions d'euros", confie sans plus de détails Emmanuel Pich. Renseignements pris auprès de professionnels de l'immobilier d'entreprise, ce projet pourrait même dépasser les 15 millions d'euros.
