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Lamberet allège ses véhicules pour franchir le dernier kilomètre
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Lamberet allège ses véhicules pour franchir le dernier kilomètre

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Après une année 2020 au ralenti, le spécialiste des véhicules frigorifiques, Lamberet (CA 2020 : 170 M€ ; 1 500 salariés) redémarre à plein tube. Il lance un projet d’extension de 20 à 30 millions d’euros sur son site de Saint-Cyr-sur-Menthon et vient de recevoir le soutien de France Relance pour développer de nouvelles solutions de livraison écologiques et économiques en zone urbaine.

Erick Méjean, directeur général de Lamberet — Photo : Perin Louis

Après une année 2020 en berne en raison de la crise sanitaire (-17 % de CA), le carnet de commandes de Lamberet est à nouveau plein. "Jusqu’en novembre prochain", se réjouit Erick Méjean. Néanmoins, le directeur général de cette entreprise basée à Saint-Cyr-sur-Menthon dans l’Ain et spécialisée dans les véhicules frigorifiques (CA 2020 : 170 M€ ; 1 500 salariés) redoute de ne pouvoir honorer ses commandes. En cause, les pénuries de matières premières (produits chimiques, acier…) qui entraînent de fortes hausses des cours. "Elles génèrent des pertes de marges allant de 1 500 à 2 000 euros par véhicule." En parallèle, Lamberet fait face à un manque criant de main-d’œuvre. "Nous avons accru nos cadences de production pour pallier ce déficit, mais c’est un handicap", regrette le dirigeant.

Le nouveau projet de la société devrait en partie remédier au problème. Lamberet s’apprête à lancer la construction d’une nouvelle extension : 10 000 à 15 000 m2 d’ateliers implantés sur une réserve foncière de quatre hectares à Saint-Cyr-sur-Menthon. L’entreprise devrait y investir entre 20 et 30 millions d’euros au cours des dix prochaines années. Cette nouvelle usine intégrera des "automatisations de dernière génération, permettant de s’affranchir d’une partie de la main-d’œuvre". Mais elle permettra aussi et surtout à la société, qui investit en moyenne 5 millions d’euros par an dans le renouvellement de ses machines et l’évolution de ses sites, d’accroître ses capacités de production et de moderniser les process dans ses ateliers de production de châssis, de peinture ou encore de stratification.

Un projet de R & D soutenu par le plan de relance

"Nous sommes en train de réécrire la livraison de produits frais, affirme Erick Méjean, et en particulier la livraison urbaine." L’entreprise s’apprête d’ailleurs à livrer 200 véhicules d’ici juillet au distributeur Place du marché (ex-Toupargel) qui renouvelle à 100 % sa flotte de camions de livraison. Lamberet travaille aussi à un projet de recherche appliquée, Live2Pure, visant l’industrialisation de solutions de livraison urbaine écologiques et économiques pour la livraison en centre-ville. "De plus en plus de municipalités imposent des restrictions aux camions roulant au gasoil, trop lourds ou responsables de trop d’émissions. Nous devons nous adapter." Ce sont 4 millions d’euros qui vont être investis dans ce projet, soutenu par l’État à hauteur d’un tiers des dépenses engagées, dans le cadre du fonds de modernisation de la filière automobile du plan de relance.

L’enjeu du dernier kilomètre

Le projet, dont les détails demeurent confidentiels, comprend trois volets : l’électrification, l’allègement et la connectivité des carrosseries frigorifiques. Parmi les pistes explorées par la société : l’amélioration de la capacité d’isolation des véhicules, l’optimisation de la production de froid, la réduction du poids des véhicules ou encore le multiplexage des carrosseries. Une cinquantaine de nouveaux collaborateurs pourraient être recrutés dans le cadre de ce projet. Objectif pour Lamberet : renforcer son positionnement sur la livraison du dernier kilomètre.

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