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Granuplast investit pour recycler le plastique
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Granuplast investit pour recycler le plastique

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Installé depuis quelques mois à Jassans-Riotier (Ain), Granuplast va démarrer sa première ligne de recyclage de plastiques usagés pour fournir en matières recyclées les plasturgistes de la région. Neuf millions d’euros d’investissement ont été nécessaires pour ce lancement.

Granuplast a investi 9 millions d’euros pour installer son unité de recyclage doté d’une ligne de recyclage. Une deuxième pour 4 millions d’euros supplémentaires doit être installée en fin d’année — Photo : DR

La genèse de Granuplast remonte à 2018. À cette date, la Chine décide de ne plus accepter les déchets plastiques provenant d’autres pays. "Dès lors, se pose la question de ce qu’on peut faire de ces balles plastiques encombrantes, se souvient Thierry Aubrun, expert-comptable diplômé et désormais associé et président de Granuplast. On s’intéressait aux procédés de recyclage du plastique et à la manière dont on pouvait remplacer la Chine". Après avoir étudié des projets d’unité de recyclage en Algérie, puis au Maroc, les contraintes sécuritaires ou de coûts se révèlent trop fortes. "Nous avons alors prospecté en France un site suffisamment grand et disposant d’une puissance électrique ad hoc". C’est au sein de la zone industrielle de la Grande Borne à Jassans-Riottier (Ain) sur 16 000 m² de foncier dont 7 900 m² d'ateliers et de bureaux d’une ancienne usine désaffectée, que Thierry Aubrun et quatre investisseurs (trois industriels et deux financiers) se décident à installer les bases de Granuplast.

Tri électrostatique par triboélectricité

L’idée ? Monter une unité de recyclage innovante pour fournir ensuite les industriels de la plasturgie en billes de plastique recyclé, avec l’avantage de limiter les importations de granulés plastiques et participer à la valorisation des déchets produits localement. "Nous nous fournissons en balles plastiques d’un mètre cube auprès des collecteurs-trieurs comme Veolia ou Paprec. Elles ont la particularité d’être pré triées à 95 %, c’est-à-dire que l’on reçoit quasi exclusivement deux types de plastiques, le Polyéthylène haute densité (PEHD) et le Polypropylène (PP)", développe Thierry Aubrun.

Déchiqueté puis broyé en paillettes, le plastique est ensuite lavé puis de nouveau trié de manière aéraulique. "Nous avons ajouté une étape différenciante qui est un système de tri électrostatique par triboélectricité, c’est-à-dire que les plastiques PEHD et le PP sont mélangés. Avec le frottement, chaque plastique va se charger en électricité, soit positivement soit négativement. Des électroaimants permettent ensuite de les séparer", détaille Thierry Aubrun. Les résidus de PEHD et de PP sont ensuite emmenés vers une ligne d’extrusion pour former des granulés plastiques réutilisables par les industriels. D’ailleurs, la localisation de l’usine à côté de la Plastic Valley n’y est pas étrangère, Granuplast ayant déjà signé des contrats avec des plasturgistes locaux.

4 millions d’euros la ligne de recyclage

Après avoir investi 9 millions d’euros pour acquérir et réhabiliter le site puis installer la première ligne de recyclage, Granuplast imagine atteindre 20 000 tonnes de plastique recyclé sur un fonctionnement en 3x8 à horizon 2023. D’ici là, la société débutera en 1x8 puis passera en 2x8 au deuxième semestre. "Notre première ligne sera en fonctionnement fin mars. Pour 2022, on imagine produire 6 à 8 000 tonnes de billes plastiques pour 10 à 12 tonnes de matières premières", note le dirigeant.

Les associés songent pour la fin 2022 ajouter une deuxième ligne, soit un investissement de près de 4 millions d’euros supplémentaires.

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