La candidature commune des métropoles de Lyon et Saint-Etienne a obtenu, début avril, le précieux label "Capitale French Tech". Reste désormais à savoir quelle va être la place du petit poucet stéphanois au sein de cette "French Tech One". Ne risque-t-il pas de se faire dévorer par l’ogre lyonnais ? « Il ne faudrait pas que cette labellisation commune vienne appauvrir notre territoire en ne concentrant les start-up que sur Lyon », s’inquiète Vincent Gallot, le dirigeant de l’agence Webqam.
Des fusions entre Lyon et Saint-Etienne, Guillaume Beyens en a déjà connu deux. « Celle des CCI n’a pas été profitable à Saint-Etienne, contrairement à celle des clusters du numérique, donnant naissance à Digital League, qui a permis à chacun d’exister », explique le business angel et ancien coprésident de Saint-Etienne French Tech. Exister… Tel va être l’enjeu pour Saint-Etienne, qui, avec 4 incubateurs (TEAM, USE’IN, MIND et RONALPIA), 2 programmes d’accélération (Village By CA et MIND/CCI) et une centaine de start-up accompagnées, dont 25 à fort potentiel, aura bien du mal à faire le poids face à la métropole lyonnaise.
La carte de la complémentarité Lyon/Saint-Etienne
« On ne joue pas dans la même cour mais tout va dépendre de la capacité des Stéphanois à se mobiliser et se regrouper pour porter des projets. Il faudra aussi que la coopération soit bien bordée », explique Guillaume Beyens. C’est semble-t-il le cas. « Nous avons fait valoir nos compétences en manufacturing avec Manutech, dans l’innovation santé et le design. Dès qu’un projet touchera à l’une de ces compétences, il sera orienté vers Saint-Etienne », illustre Marc Chassaubéné, vice-président de Saint-Etienne Métropole en charge du numérique. « Nous sommes dans une logique de complémentarité. Se répartir les savoir-faire garantit le respect de nos identités. »
Saint-Etienne a également obtenu la labellisation « Communauté French Tech », qui lui permet de conserver une communauté pluridisciplinaire. « À côté de ça, une start-up comme Gamebuino (qui conçoit une console de jeux vidéo portable rétro, NDLR), la seule dans son domaine à Saint-Etienne, pourra bénéficier de l’effet réseau lyonnais. Nous avons donc tout intérêt à ce que notre écosystème intègre un écosystème plus grand », conclut Dominique Paret, directeur de l’innovation de Saint-Etienne Métropole.