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Foire de Saint-Etienne : « Ce rendez-vous doit être celui de la reprise économique »
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Laurence Bussière directrice générale de Saint-Etienne Evénements Foire de Saint-Etienne : « Ce rendez-vous doit être celui de la reprise économique »

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Saint-Etienne Evénements a obtenu le feu vert de la préfecture pour l'organisation de la 72e édition de la Foire Internationale de Saint-Etienne, du 25 septembre au 5 octobre prochain. Une foire placée sous le signe de la reprise économique. Laurence Bussière, directrice générale de Saint-Etienne Evénements s'explique.

— Photo : Saint-Etienne Evénéments

La préfecture a validé le protocole sanitaire qui devrait permettre, sous réserve de l’évolution de l’épidémie, le maintien de la 72e édition de la Foire Internationale de Saint-Etienne. Avez-vous mis en place des mesures spécifiques pour assurer son bon déroulement ?

Laurence Bussière : Nous avons présenté un protocole sanitaire renforcé qui repose sur plusieurs grands points. Le premier, c’est la gestion des flux avec une augmentation de 30 % de la largeur des allées, de manière à ce que les visiteurs aient plus de place pour circuler. Nous avons mis en place un comptage des entrées et sorties des visiteurs qui nous permettra de respecter la limitation de 5 000 personnes en simultanée sur la foire. En parallèle, nous mettrons des informations en live sur notre site internet pour prévenir les visiteurs potentiels de l’affluence et éviter ainsi les files d’attente. Les visiteurs seront aussi incités à suivre un sens de circulation pour éviter au maximum les croisements. Sur le plan de la protection des visiteurs, le port du masque sera bien entendu obligatoire et nous mettrons à leur disposition 30 points de distribution de gel hydroalcoolique. Nous aurons aussi une équipe sanitaire, baptisée « Vigilance Covid, nous prenons soin de vous », qui circulera dans les espaces de la Foire pour distribuer du gel et veiller à ce que l’obligation de port du masque soit bien respectée. Parallèlement, nous mettrons en place une billetterie électronique pour éviter la circulation de billets et argent liquide. Enfin, le troisième point concernera l’information et le contrôle avec une signalétique particulière, la mise en place d’un référent Covid, la diffusion de messages sonores sur la foire et la signature par les exposants d’une charte sanitaire de leur stand.

Cette limitation à 5 000 personnes en simultanée ne risque-t-elle pas d’être un frein à la fréquentation ? Comment allez-vous gérer les grosses journées comme le dernier week-end ?

Laurence Bussière : Quand on regarde les historiques de fréquentation, on se rend compte qu’il y a seulement trois demi-journées sur les onze jours de foire qui risquent de poser problème : le dernier vendredi après-midi, le dernier samedi après-midi et le dimanche après-midi. Ce que l’on voudrait, c’est booster la fréquentation du premier week-end pour réduire la fréquentation sur ces trois demi-journées. C’est pour cela que le premier vendredi, le jour de l’inauguration, l’entrée sera gratuite. On compte aussi sur l’attractivité du nouveau Parc des Expositions pour que les gens n’attendent pas les derniers jours pour venir sur la foire. Et puis, nous avons notre site internet qui nous permettra, en donnant des infos en temps réel, de lisser un peu la fréquentation. Après la fréquentation sera-t-elle aussi importante par rapport aux autres années… On ne le sait pas. Il y a sans doute des gens qui ont peur. Charge à nous de les rassurer et de leur expliquer qu’ils seront en sécurité sur la foire.

Comment vos exposants vivent-ils cette baisse potentielle de fréquentation ?

Laurence Bussière : Pour ce qui est de la commercialisation des stands, cette année a été un peu plus compliquée. Nous avons, pour l’instant, 200 exposants qui ont validé leur présence et une cinquantaine est encore en attente. C’est un peu moins que les années précédentes où nous avions un peu plus de 300 exposants. Mais ils restent assez sereins par rapport à la fréquentation. Ils pensent même que cette année le "visitorat" sera plus qualitatif. Les deux mois de confinement ont fait prendre conscience à de nombreux foyers que leur habitat était important. Et il y a aujourd’hui un véritable engouement autour de l’habitat, de l’agencement de la maison et du jardin. Cette année, nous devrions avoir des visiteurs avec des projets. Nous ne ferons peut-être pas 100 000 entrées comme les autres années mais nous avons bon espoir d’amener du business à nos exposants. Quant à la question des prix, nous avons opté pour une stabilité alors même que nous aurions pu répercuter le coût des mesures sanitaires sur les exposants et les visiteurs, où même invoquer le fait de mettre à leur disposition un outil plus performant avec le nouveau Parc des Expositions. Nous ne l’avons pas fait.

Certains exposants ont-ils chercher à profiter du contexte pour négocier les prix à la baisse ?

Laurence Bussière : Nous n’avons pas eu de demandes de remises. Pour nos exposants, la foire représente entre 20 et 50 % de leur chiffre d’affaires annuel. La question du prix du stand n’est donc pas tellement un sujet pour eux. Le sujet pour eux, c’est de faire des affaires. C’est un pari qu’ils prennent avec nous et notre objectif est de tout mettre en œuvre pour que ce pari soit gagnant et que cette foire soit celle de la reprise économique.

Y a-t-il un risque pour Saint-Etienne Événements dans le cas où la foire serait annulée ou connaîtrait une faible fréquentation ?

Laurence Bussière : J’ai toujours joué gagnant. Mais je n’ai pas de boule de cristal. La foire représente une part importante de l’activité et du chiffre d’affaires de Saint-Etienne Événements : près de 30 %. Réussir à l’organiser dans le contexte actuel tient du miracle. On espère que ce miracle va se poursuivre dans les semaines qui viennent.

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