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Descours & Cabaud : "Densifier notre maillage territorial pour croître "
Interview Lyon # Distribution

Philippe Massonneau président du directoire de Descours & Cabaud "Densifier notre maillage territorial pour croître "

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À la tête de l’entreprise bicentenaire Descours & Cabaud, spécialisée dans la distribution de fournitures pour l’industrie et le bâtiment, Philippe Massonneau tient les rênes d’un groupe familial indépendant réalisant plus de 3,7 milliards de chiffre d’affaires pour quelque 14 000 salariés. Après cinq années riches en acquisitions et des marchés touchés par la crise, le dirigeant s’attelle à consolider l’existant.

"Notre stratégie de croissance externe vise avant tout à densifier notre maillage territorial et à mutualiser les compétences de nos filiales", explique Philippe Massonneau, président du directoire de Descours & Cabaud — Photo : DR

Lors de votre nomination en 2019, Descours & Cabaud profitait d’un contexte relativement positif. Comment ces 18 derniers mois se sont-ils déroulés ?

Philippe Massonneau : Descours & Cabaud suit une dynamique de croissance continue depuis 2015 jusqu’à la fin du premier trimestre 2020. À partir de mi-mars, la crise sanitaire et économique a logiquement impacté l’activité du groupe mais celle-ci s’est progressivement redressée sur la seconde moitié de l’année.

Le chiffre d’affaires à fin 2020 s’élève à 3,7 milliards d’euros contre 3,9 milliards d’euros en 2019. Compte tenu du coup d’arrêt brutal observé dans les secteurs du bâtiment et de l’industrie, cette évolution limitée à un repli de 6 % au global sur l’année démontre la grande capacité de résilience du groupe. Cela nous permet d’être raisonnablement optimistes pour 2021.

Descours & Cabaud se décline sous 3 enseignes : Prolians pour le BTP, Dexis pour l’industrie et Hydralians pour l’eau. Quel bilan tirez-vous par activité ?

Philippe Massonneau : Notre enseigne européenne Prolians, qui s’adresse à tous les métiers de la construction, a connu une baisse d’activité subite de l’ordre de 40 % en avril, puis un rebond à partir du mois de mai, suivi d’une tendance en hausse continue sur le deuxième semestre.

Pour l’enseigne Dexis, dédiée aux métiers de l’industrie, la chute a été moins brutale et a été très variable selon les pays dans lesquels l’enseigne est implantée. Si l’Italie et la France ont été particulièrement impactées, en Belgique, au Royaume-Uni, en Espagne et en Allemagne, l’activité a globalement progressé sur l’année, notamment en raison de la forte demande en matière d’équipements de protection individuelle, ce qui a permis de limiter la baisse d’activité de l’enseigne.

« Depuis 2015, nous avons intégré cinquante nouvelles filiales »

Est-ce aussi le cas au sein d’Hydralians qui distribue des équipements pour piscines, arrosage et fontaines ?

Philippe Massonneau : Hydralians réalise une belle année avec une croissance à deux chiffres. L’enseigne, qui propose des gammes de produits très étendues, a bénéficié d’un contexte favorable : une météo exceptionnelle au printemps et une période de deux mois de confinement propice aux travaux d’entretien des espaces verts et des piscines.

Un des objectifs du groupe était d’atteindre les 40 % du chiffre d’affaires réalisés en dehors de votre marché domestique, où en êtes-vous ?

Philippe Massonneau : Depuis 2015, nous avons intégré cinquante nouvelles filiales, de chiffres d’affaires et de taille très divers, dans 13 pays. Sur les deux dernières années, 25 nouvelles sociétés nous ont rejoints. Aujourd’hui, la part de notre chiffre d’affaires à l’international s’élève à 40 %. L’objectif que nous nous étions fixé est donc atteint, notamment grâce au développement soutenu de l’enseigne Dexis en Europe et de l’intensification de notre présence en Amérique du Nord.

Qu’en est-il de l’activité du groupe en Amérique du Nord ?

Philippe Massonneau : L’impact de la crise économique a été plus limité en Amérique du Nord. Le Canada, qui a connu une période de confinement strict, accuse un repli plus fort qu’aux États-Unis, où les résultats ont été très disparates selon les États et leur gestion de la crise sanitaire. À titre d’exemple, l’activité a bondi de 25 % en Floride, alors que l’État de l’Indiana a accusé un repli du même ordre sur le deuxième trimestre.

Comment votre stratégie de croissance externe s’organise-t-elle ?

Philippe Massonneau : Nous recherchons pour partenaires des entreprises reconnues pour leur expertise, leurs compétences et leur culture de l’exigence. Nous posons également comme critères ce fameux esprit d’entreprendre accompagné d’une capacité à dégager de la rentabilité sur le long terme. Nous ne sommes en aucun cas dans une course au chiffre d’affaires. Notre stratégie de croissance externe vise avant tout à densifier notre maillage territorial et à mutualiser les compétences de nos filiales, afin d’apporter à nos clients des solutions globales et adaptées à leurs enjeux.

Et sur les projets stratégiques ? Quels sont-ils ?

Philippe Massonneau : Après avoir modernisé le branding de l’ensemble de nos enseignes ces deux dernières années, nous devons à présent harmoniser notre offre de solutions pour nos enseignes européennes et accélérer le déploiement de notre plan de croissance. Nous travaillons par exemple sur le développement de nos marques propres, sur une nouvelle génération de magasins permettant de proposer de nouveaux services ou encore sur le déploiement, dans l’ensemble de nos points de vente, de services du type "click & collect".

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