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Ces dix pépites d'Auvergne-Rhône-Alpes qui s'exposent au Consumer Electronics Show de Las Vegas
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Ces dix pépites d'Auvergne-Rhône-Alpes qui s'exposent au Consumer Electronics Show de Las Vegas

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Innovantes, prometteuses ou simplement pionnières avec leur technologie. Trente start-up d’Auvergne-Rhône-Alpes, accompagnées par la Région, seront présentes au CES Las Vegas 2022, vitrine mondiale des dernières technologies numériques, qui se tient du 5 au 8 janvier 2022. Nous avons sélectionné dix start-up dont la raison d'être colle à l'air du temps en termes de loisirs (Moonbikes, Arcadrone) ou de vie quotidienne (Y-Brush, Oubabox, Welco), de place du télétravail dans nos vies (Matvisio, Néméio), de réponse apportées à la crise sanitaire (Aryballe, LOD Protect) ou d'usage des énergies (BeFC).
Alors que la France a placé samedi 1er janvier les Etats-Unis sur la liste rouge à cause de la propagation du variant Omicron, certaines start-up ont finalement fait le choix de ne participer que virtuellement à cet événement mondial.

Sur les 30 start-up accompagnées par la région Auvergne-Rhône-Alpes au CES Las Vegas 2022, certaines d’entre elles placent de gros espoirs dans les opportunités qu’offre cette messe annuelle de la technologie — Photo : Tim Causa - JTCPHotographyDC

Aryballe, une innovation qui a du nez

Aryballe combine la biochimie, l’optique avancée et le machine learning pour reproduire le sens de l’odorat humain — Photo : A CHILDERIC www.kalice.fr - CHILDERIC ARNAUD

Créée par Tristan Rousselle en 2014 à Grenoble, Aryballe qui compte 56 salariés à Grenoble (trois salariés aux États-Unis et un en Corée), combine la biochimie, l’optique avancée et le machine learning pour reproduire le sens de l’odorat humain. Le dernier né de l’entreprise, (qui compte parmi ses investisseurs Cemag Invest, Innovacom, IFF, Hyundai, Samsung, et le Groupe SEB) NeOse Advance, enregistre et identifie les données olfactives, permettant aux entreprises d’optimiser leurs prises de décision en R & D, contrôle qualité, production et expériences client dans des domaines tels que la cosmétique, le ménager ou l’agroalimentaire. Avec 17 millions d’euros levés depuis 2014, Aryballe avance petit à petit vers une société de produits. En décembre 2021, l’entreprise a été retenue pour faire partie des 7 partenaires internationaux du programme européen Pathfinder Pilot d’Horizon 2020 qui porte le projet ROSE, doté de 3 millions d’euros pour aider les personnes souffrant de perte d’odorat.

BeFC, la pile en papier du futur

Le docteur Jules Hammond, fondateur et PDG de BeFC développe une pile jetable à base de cellulose ultra-fine qui se veut une alternative aux piles au lithium — Photo : BeFC

Une pile en papier, écologique, sans métal et sans produit toxique. C’est le créneau ultra-innovant saisit par la start-up iséroise, basée à Gières, BeFC (CA 2021 : 1 M€ ; 21 salariés). Extra-fine, la pile développée par l’équipe de cette spin-off du CNRS vise à remplacer les piles dans les petits appareils électroniques à usage unique (test de grossesse digital, par exemple) et à faible consommation. Fondée par le docteur Jules Hammond, actionnaire majoritaire de la société, BeFC vise avant tout le secteur médical mais également l’industrie 4.0, l’internet des objets et la logistique.

La pile constituée de couches de cellulose utilise des enzymes et un procédé de biocatalyse pour produire de l’électricité. Après avoir levé 6 millions d’euros dont 3 M€ de fonds publics, la société compte mettre à profit sa deuxième participation au CES Las Vegas, après l’édition 2020, pour rencontrer des investisseurs, de nouveaux clients et partenaires et renforcer sa visibilité aux États-Unis. BeFC est d’ailleurs lauréat d’un Award du CES 2022 pour sa technologie qui est capable de collecter des données comme la température, l’humidité, la lumière, ou la pression.

Oubabox, la boîte à colis qui n’a besoin de personne

Les dimensions des boîtes à colis connectées Oubabox ont été conçues sur des multiples proportionnelles entre elles, ce qui les rend entièrement modulables — Photo : Oubabox

Lancée depuis le très chic quartier lyonnais des Remparts d’Ainay, la société Ouba veut répondre au besoin de désenclavement des communes rurales grâce à des boîtes à colis connectées, pouvant être implantées en extérieur, même en absence de connexion aux réseaux électriques grâce à leur autonomie énergétique. Leur nom : les Ouba Box Green. "On trouve Oubabox partout où l’on livre des colis : immeubles résidentiels, immeubles tertiaires, industrie et permet aux transporteurs de réserver à distance un casier pour chaque colis à déposer", décrit Frédéric Curis, président-fondateur de cette société dont il détient 80 % du capital (avec 600 000 € levés depuis son lancement). L’homme a la tête de 12 salariés projette 800 000 € de chiffre d’affaires en 2021. Comme ses consœurs et confrères, Frédéric Curis attend de sa participation au CES beaucoup de visibilité. Il estime que sa Oubabox se positionne "sur un marché émergent de la boîte à colis connectée, dans un secteur où un milliard de colis ont été livrés en France en 2021. Nous répondons aussi à une problématique RSE majeure, et apportons une solution sur la réception des colis en absence, et l’économie sur le coût carbone des relivraisons", avance le dirigeant.

LOD Protect, le luminaire désinfectant qui fait un carton

LOD Protect est une lampe de désinfection anti-Covid qui aspire et traite l’air d’une pièce grâce aux UV-C — Photo : DR

"Nous espérons exporter notre leadership européen aux États-Unis, trouver des investisseurs et des distributeurs locaux", explique Olivier Moyen, fondateur et PDG du groupe Excloosiva, qui détient aussi le site d’e-commerce I Light You, spécialisé dans les luminaires. Le patron a lancé en début d’année LOD Protect, une société qui fabrique et commercialise les LOD’AIR, des luminaires désinfectants fonctionnant grâce à la technologie des UV-C et décliné sous six modèles différents. En moins d’un an, il en a vendu 7 000 pour 7 millions d’euros de revenus. Un succès commercial qui fait grimper les ambitions du PDG : "Les USA ont été le plus marqués par la crise sanitaire en termes de contamination et de décès, et nous souhaitons adresser le marché américain pour leur proposer une solution efficace". Lancée en pleine pandémie de Covid, la LOD’Air aspire, traite au moyen des rayons UV-C et rejette dans la pièce un air sain. Pour 2022, le dirigeant qui vend davantage de LOD’AIR à l’étranger qu’en France, vise les 70 M€ de CA. Et il compte s’adosser à des partenaires pour réussir son changement d’échelle. Son ambition ? Lever plus de 100 millions d’euros au cours de deux tours de tables l’an prochain.

Le snwobike Moonbikes fait des étincelles

Moonbikes qui a déjà vendu une cinquantaine de ses vélos électriques pour neige en France, place de grands espoirs dans le marché américain — Photo : Niels Saint-Viteux

La start-up haut-savoyarde Moonbikes (CA 2021 : 1,3 M€ ; 18 salariés), basée à Annecy et créatrice d’un snowbike 100 % électrique a bouclé en octobre son deuxième tour de table d’un montant de 4,5 millions d’euros, après une première levée de 650 000 € en 2020. Ce financement, obtenu auprès de ses investisseurs historiques, du fond NextStage AM, de business angels américains et français, doit lui permettre de déployer plus largement ses vélos électriques dédiés à une utilisation sur neige en France et à l’international (Amérique du Nord et Scandinavie). La start-up, fondée par Nicolas Muron, toujours majoritaire au capital, a déjà produit une cinquantaine d’exemplaires. Fabriqué au sein des usines Bosch, le snowbike est déjà déployé dans quelques stations françaises comme à Tignes, Val d'Isère, Courchevel ou Avoriaz. Le voyage au CES est "une opportunité de présenter notre innovation aux médias du monde entier et plus particulièrement aux journalistes américains. Ce marché représente 80 % des ventes mondiales de la motoneige, il est donc primordial pour MoonBikes, même si nous nous adressons plutôt aux non pratiquants des motoneiges thermiques", explique le fondateur.

Nemeio, le clavier à mettre entre tous les doigts

Nemeio se présente comme le clavier le plus personnalisable du monde — Photo : LDLC

Nemeio, entité du groupe LDLC (CA 2021 : 724 M€, 1 000 salariés) se présente comme le clavier le plus personnalisable du monde, affichant par exemple numériquement tous les alphabets, symboles et icônes graphiques. En phase de pré-industrialisation, il n’est pas encore disponible à la vente mais 14 personnes dont le chef de projet Laurent Faivre travaillent sur l’élaboration du produit et préparent sa future commercialisation, sur différents métiers : ingénieurs, développeurs et commerce. "Lors de notre campagne Kickstarter, Nemeio a levé plus de 120 000 € au total, sur les plateformes Kickstarter et Indiegogo. La présence des équipes au CES de Las Vegas à la veille de l’industrialisation permettra de prendre contact avec des distributeurs potentiels dans le monde. En 2019, Nemeio a été primé avec un Innovation Award "vraie source de motivation pour améliorer encore plus le produit", indique LDLC. Le prototype final sera présenté lors de cette édition 2022.

Matvisio, chacun cherche sa (bonne) posture

Grâce à un logiciel couplé à une caméra, Matvisio prévient et corrige les mauvaises postures à un poste de travail — Photo : Matvisio

Pas toujours facile de prendre conscience de sa (mauvaise) posture de travail. Pour lutter contre les troubles musculosquelettiques des salariés et adopter la bonne position de travail, rien de tel que de se voir dans un miroir… ou mieux, sur des images en 3D et en temps réel. C’est ce que propose William Houx-Plantier fondateur et président de la start-up Matvisio créée en 2015 et dont il détient la majorité du capital. La société lyonnaise qui emploie six salariés propose de lutter contre les troubles musculosquelettiques grâce à un logiciel couplé à une caméra portative très légère, à brancher sur un PC ou un téléphone. Les images font apparaître les contraintes articulaires liées aux gestes et postures du salarié. La simplicité d’installation et d’utilisation de cette solution, associées aux contraintes du télétravail, ont conduit la start-up à développer une nouvelle offre nommée Mativio Domus. De cette première participation au Consumer Electronics Show, William Houx-Plantier en attend "des rencontres avec des investisseurs et doit permettre d’évaluer l’appétence du marché américain pour notre solution."

Welco s’attaque à la réception de colis chez le particulier

Avec leur plateforme de récupération de colis entre voisins, Mathieu Mazoyer et Romain Barraud souhaitent à plus long terme porter un modèle de livraison plus éthique pour la planète et pour les acteurs de la supply-chain — Photo : Welco

La start-up lyonnaise Welco (14 salariés) déploie une plateforme communautaire pour simplifier la livraison de proximité en mettant à contribution les voisins. Cette jeune pousse de l’économie collaborative tisse sa toile parmi les particuliers, les transporteurs et les sites e-commerce, au point de vouloir porter un modèle de livraison plus éthique. Fondée par Romain Barraud et Mathieu Mazoyer, les deux actionnaires majoritaires, Welco termine l’année 2021 avec 150 000 euros de chiffre d’affaires réalisés, et ambitionne d’atteindre le million d’euros de chiffre d’affaires fin 2022. Après avoir levé 600 000 euros depuis sa création en 2019, la jeune pousse prévoit de lever à nouveau des fonds en début d’année. "Nous espérons lever entre 2 et 3 millions d’euros pour continuer à déployer notre service auprès de nos clients transporteurs", précise Mathieu Mazoyer qui compte capitaliser sur le CES Las Vegas : "Le CES nous offrira une visibilité médiatique afin de faire connaître le service auprès des particuliers mais également de poursuivre nos rencontres avec des clients distributeurs et des investisseurs". Welco a déjà signé avec plusieurs grands noms du secteur comme CDiscount, Mondial Relay ou encore la Poste.

Y-brush, la brosse à dents qui monte en cadence

Y-Brush a multiplié ses ventes par trois en 2021 avec 60 000 brosses à dents commercialisés — Photo : DR

Fondée fin 2017 sous le nom Fasteesh par Benjamin Cohen et Christophe Cadot, toujours majoritaires au capital, la société Y-Brush (25 salariés), qui a mis au point une brosse à dents innovante, est à flux tendu depuis le lancement de la commercialisation en 2019. Le patron a multiplié sa production par près de 10 cette année et a vendu 60 000 brosses à dents cette année. Après avoir levé 2,8 millions d’euros depuis sa création, Y-Brush travaille sur un nouveau tour de table "de plus de 4 millions d’euros", avance Benjamin Cohen, dont la société triple son chiffre d’affaires chaque année. Pour sa 4e participation au CES de Las Vegas, Y-Brush compte capitaliser sur l’évènement pour trouver de nouveaux partenaires et distributeurs sur place afin de prendre pied dans les points de vente physique aux États-Unis mais aussi en Europe. Une commercialisation en boutique déjà actée en France puisque ces brosses à dents sont commercialisées depuis quelques semaines dans les magasins Fnac, Darty et Boulanger. En parallèle, les deux fondateurs comptent profiter du CES pour dévoiler aux médias et visiteurs un nouveau concept de brosse à dents innovante. "Elle sera plus conceptuelle que notre modèle aujourd’hui en vente", avoue simplement le dirigeant. Une deuxième version de sa brosse à dents originale est annoncée pour une sortie dans le courant de l’année 2022.

Arcadrone, le jeu d’arcade qui prend l’air

La société Drone Interactive fondée et dirigée par Vincent Rigau est une spin-off du laboratoire grenoblois GIPSA-lab — Photo : Drone Interactive

Chaque participation au CES lui donne des ailes. La société Drone Interactive dirigée et cofondée par Vincent Rigau (avec Kévin Sillam, Philippe Onillon, Romain Grandchamp, Etienne Hubert) est une spin-off du laboratoire grenoblois GIPSA-lab, incubée au sein de la SATT Linksium. Avec son produit Arcadrone, drone ludique associant pilotage et jeux vidéo destiné au secteur des parcs d’attraction, elle a été lauréate du Concours d’Innovation de Bpifrance. Créée en 2018, la jeune pousse compte déjà 10 salariés et projette un premier chiffre d’affaires de 500 000 euros en 2022. L’entreprise détenue à 65 % par ses fondateurs et qui a levé 800 000 euros depuis son lancement ne fait pas le voyage outre-Atlantique pour rien. Son dirigeant compte sur cette nouvelle participation pour "gagner en visibilité en France et aux US", rencontrer physiquement ses partenaires américains en vue de leur déploiement sur le marché nord-américain. Membre de l’International Association of Amusement Parks and Attractions (IAAPA) et de la Themed Entertainment Association (TEA), la start-up n’exclut pas aussi de "trouver de nouveaux investisseurs" au pays de l’Oncle Sam.

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