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Avec PaperTouch, le papier devient interactif et s'anime au toucher et au souffle
Grenoble # Imprimerie # Innovation

Avec PaperTouch, le papier devient interactif et s'anime au toucher et au souffle

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Fanny Tricot, ingénieur-docteur au laboratoire du génie des procédés papetiers (LGP2) de Grenoble INP-Pagora, s'apprête à créer une entreprise pour commercialiser PaperTouch, un papier interactif qui s'anime au toucher et au souffle.

Le papier PaperTouch peut contenir des capteurs sensible au toucher et au souffle ainsi que des antennes connectées qui réagissent à l'approche d'un smartphone — Photo : ©Chézière

Le porteur de projet

Diplômée de Grenoble INP-Pagora, l’école internationale du papier, de la communication imprimé et des biomatériaux, Fanny Tricot se lance en 2016 dans un post-doctorat de deux ans dans le cadre de la Chaire MINT, consacrée à la plastronique. En 2018, elle est recrutée pour un nouveau post-doctorat d’un an par le laboratoire du génie des procédés papetiers (LGP2) pour accompagner le projet PaperTouch. Un projet de recherche porté par les chercheurs David Beneventi, Didier Chaussy et Denis Curtil, qui viennent de mettre au point un procédé révolutionnaire de papier doté d’un circuit imprimé dans son épaisseur. « Au terme de ce CDD d’un an, j’ai décidé de faire le lien entre l’innovation et la recherche en amenant PaperTouch sur le marché. Je suis actuellement à la recherche d’un associé avec un profil marketing et stratégie d’entreprise, complémentaire au mien, pour créer une SAS et industrialiser cette innovation », expose Fanny Tricot, le porteur de projet.

Le concept

Incubée par la SATT Linksium à Grenoble, PaperTouch repose sur un procédé breveté qui permet d’imprimer sur une feuille de papier humide un circuit imprimé, réalisé à partir d’une encre conductrice, et de recouvrir le tout d’une seconde feuille que l’on va venir presser et sécher de manière à n’obtenir qu’un seul et même feuillet. « Ce papier compatible avec le procédé de recyclage papier/carton contient des circuits électroniques entièrement personnalisables avec par exemple des capteurs sensibles au toucher et au souffle ainsi que des antennes connectées qui réagissent à l’approche d’un smartphone doté de la technologie NFC. On peut aussi intégrer des LED ultra-plates qui vont s’illuminer au toucher ou en fonction de la luminosité ambiante », explique Fanny Tricot.

Les perspectives

Les applications de cette technologie sont nombreuses. Les chercheurs du LGP2 ont, par exemple, développé des emballages lumineux et communicants destinés aux secteurs du luxe et de la cosmétique. « Nous avons aussi créé un clavier informatique en papier qui réagit au souffle et qui pourrait ainsi faciliter l’accès des personnes tétraplégiques à des systèmes informatiques. On peut aussi imaginer des débouchés à moyen terme dans la domotique avec des papiers peints connectés ou encore dans l’édition avec des livres interactifs qui pourrait s’allumer au toucher », développe la trentenaire et future entrepreneuse.

Si avec PaperTouch le champ des possibles est ouvert, restent à Fanny Tricot et son futur associé à déterminer la stratégie la plus pertinente pour attaquer le marché. « Nous avons identifié plusieurs secteurs d’activité pour PaperTouch mais nous recherchons actuellement le meilleur point d’entrée sur le marché. L’objectif étant d’aboutir à la commercialisation des premiers produits en 2021 », conclut Fanny Tricot.

 

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