Xavier Bertrand : « Il faudra certainement faire plus qu'en 2008 pour sauver l'économie »
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Xavier Bertrand : « Il faudra certainement faire plus qu'en 2008 pour sauver l'économie »

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Face à une économie régionale durement touchée par la crise liée au coronavirus Covid-19, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand demande plus de soutien aux entreprises, en particulier en matière de trésorerie.

— Photo : Région Hauts-de-France

Interrogé le 18 mars sur Europe 1, Xavier Bertrand a appelé à davantage de mesures pour accompagner les entreprises face à la crise liée au coronavirus Covid-19. Pour le président de la Région Hauts-de-France, après la gestion de la crise sanitaire, « la deuxième priorité, c’est la situation économique. Nous avons des centaines de milliers d’entreprises qui allaient bien, qui peuvent disparaître si on ne remet pas les moyens nécessaires ». Et d’ajouter : « Je pense qu’il faudra certainement faire plus qu’en 2008 pour sauver l'économie ».

L’économie des Hauts-de-France durement touchée

Terre d’industrie, la région Hauts-de-France voit ses sites de production fermer leurs portes les uns après les autres. Dans un territoire où l’industrie pèse particulièrement lourd, la situation est tendue. Avec 17 000 établissements et 9,7 % des effectifs nationaux, l'industrie reste le premier secteur employeur de la région (chiffres CCI Hauts-de-France).

Dans l’automobile, qui emploie près de 50 000 personnes, les sept sites régionaux de constructeur ont annoncé la fermeture de leurs portes cette semaine. Mais d’autres filières clé sont touchées, à l’image du ferroviaire, avec la fermeture du site Bombardier de Crespin (Nord), qui emploie 1 500 salariés. La filière aéronautique est elle aussi en souffrance, avec la suspension temporaire de l’activité de l’équipementier aéronautique Stelia Aerospace, basé à Méaulte (Somme), qui emploie 2 000 salariés.

Côté sidérurgie, un secteur déjà affaibli par une concurrence étrangère qui tire les prix vers le bas, la situation n’est guère plus rassurante. À Trith-Saint-Léger (Nord), l’aciérie LME Beltrame Group vient elle aussi de fermer ses portes, alors qu’elle se relève tout juste de plusieurs années consécutives de lourdes pertes. En revanche, les industries de l'agroalimentaire et de la santé devraient maintenir leur activité, voire tirer leur épingle du jeu, à l'image du groupe nordiste Anios, dont les lignes de production tournent non-stop pour fabriquer du gel hydroalcoolique.

Dans le secteur tertiaire, les entreprises ont également recours de manière massive au chômage technique ou au télétravail, quand l’activité le permet. Les entreprises régionales de l’évènementiel souffrent déjà depuis plusieurs semaines, à l’image du nordiste Alive groupe, qui a vu son chiffre d’affaires disparaître. Tout comme les entreprises de transport dans l'Oise, qui ont figuré parmi les premières touchées. Le géant nordiste de la location de matériel de BTP, Kiloutou, a de son côté pris la décision de fermer l'ensemble de ses agences françaises de location. Sans compter les nombreuses start-up de la région qui se retrouvent sans locaux ; les incubateurs et accélérateurs tels qu’Euratechnologies ou Blanchemaille leur ayant demandé d’évacuer les lieux.

Une question de trésorerie

Dans un tel contexte, le président de la Région Hauts-de-France a insisté sur l’importance de soutenir la trésorerie des entreprises, dans la perspective, notamment, du paiement des salaires de mars. « L’État a décidé de suspendre des versements, c’est bien, mais ce n’est pas assez […]. Le report, ça ne suffit pas, car il n’y a plus d’argent qui rentre ». Xavier Bertrand a également rappelé les mesures mises en place récemment par la Région, pour soutenir la trésorerie des entreprises touchées. Le dispositif est d'ores et déjà en place.

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