À l’heure où la communauté d’agglomération Angers Loire Métropole lance une étude sur la faisabilité d’une plateforme multimodale en périphérie d’Angers, plusieurs entreprises de transport routier, Ageneau Group (Maine-et-Loire, 94 M€ de CA), Transports Thébault (Loire-Atlantique, 18 M€ de CA 2021), TC-transports (Saône-et-Loire, CA NC), Immo-Ouest groupe Opal (Somme, 27 M€ de CA) et le groupe Combronde (Puy-de-Dôme, 104 M€ de CA) ont créé une SAS, baptisée Transport Multimodal Alliances.
Un train remplace 45 camions
Le souhait de Transport Multimodal Alliances est d’aller vers une transformation des processus de gestion du transport et de la logistique en misant aussi sur le train. Ce collectif d’entreprises, réuni avec l’appui de la CCI de Maine-et-Loire, veut décarboner les transports, le fret ferroviaire émettant neuf fois moins de CO2 que le transport routier et huit fois moins de particules nocives. Autre avantage, un train, tout en désengorgeant les routes, permet de remplacer le déplacement d’environ 45 camions.
Compétitivité et attractivité
L’objectif de la SAS créée récemment, après un travail de 16 mois entrepris par le groupe Ageneau et deux cabinets de conseils indépendants, est de "permettre le report modal ferroviaire au départ et à destination des Pays de la Loire, en le positionnant comme un axe majeur de décarbonation des transports de marchandises et un levier de compétitivité et d’attractivité pour les entreprises du territoire." La loi Climat et Résilience, promulguée en août 2021, a d’ailleurs défini que la part du transport ferroviaire devrait être doublée d’ici 2030 et l’État a prévu un plan d’investissement de 2,3 milliards d’euros sur 10 ans pour renforcer le transport dit modal.
Premiers trains en 2025
La SAS Transport Multimodal Alliances devrait être rejointe par d’autres acteurs du secteur dans les prochaines semaines et participe à la réflexion lancée par l’agglomération angevine pour la création d’une plateforme multimodale, sur un site de 25 hectares à cheval sur les communes de Trélazé et Saint-Barthélemy-d’Anjou, qui serait exploitée en 2027. Elle veut néanmoins prendre de l’avance et prévoit de faire circuler de premiers trains de fret dès 2025 avec un site temporaire.
En Pays de la Loire, Transport Multimodal Alliances a fait les comptes et table sur une réelle diminution de l’empreinte carbone des transports, avec le développement du fret ferroviaire : "En réalisant 90 000 transbordements par an, indique la SAS, soit 20 trains par semaine, nous pouvons économiser 50 000 tonnes de CO2 ! Cet objectif est très réaliste, puisqu’il représente à peine 3 % des échanges en tonnage entre les Pays de la Loire et les autres régions."
Club de partenaires
Au cœur géographique de la région des Pays de la Loire, Angers pourrait bien devenir une plaque tournante de ce nouveau type de transport. C’est en tout cas le souhait des acteurs publics et privés locaux : La CCI de Maine-et-Loire, l’agence de développement Aldev et Transport Multimodal Alliances finalisent actuellement la création d’un club de partenaires, pour "réunir et fédérer les chargeurs, transporteurs, logisticiens et opérateurs ferroviaires afin de concevoir collectivement les conditions d’un report modal ferroviaire pérenne et le développement d’une infrastructure adaptée", précise un communiqué commun. Avec l’ambition commune de faire de l’agglomération angevine "le lieu de la plateforme multimodale stratégique pour le Grand Ouest de la France."
