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Tristan Colombet : « Comment j'ai pivoté DomRaider vers la blockchain »
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Tristan Colombet : « Comment j'ai pivoté DomRaider vers la blockchain »

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Initialement spécialisée dans la commercialisation de noms de domaines internet expirés, l’entreprise auvergnate DomRaider a initié le pivot de son activité grâce à une levée de fonds en cryptomonnaie à l’automne 2017. Une expérience qui a nécessité de cerner les attentes et d’accompagner les collaborateurs.

La levée de fonds en cryptomonnaie réalisée par DomRaider à l'automne 2017 a été le point de départ effectif du basculement du modèle de la start-up clermontoise — Photo : DomRaider

« Tout a débuté par un travail de veille partagée, se souvient Tristan Colombet, PDG de DomRaider (CA 2018 : NC / 45 salariés). Chaque jour, sur un réseau social interne, nous partageons des sujets en lien avec nos domaines d’expertise. Début 2017, une collaboratrice partage une actualité qui attire immédiatement notre attention. Il est question de dématérialisation de la titularité des noms de domaines grâce à la blockchain. »

Deux sujets d’intérêts pour l’entreprise clermontoise spécialisée depuis 2013 dans le « dropcatching », une solution de commercialisation des noms de domaines internet expirés. « Nous nous rendons alors compte qu’aucun projet visible n’existe. À l’issue d’un brainstorming mêlant l’ensemble de l’équipe, nous décidons d’explorer cette voie. » Cap est pris de généraliser le savoir-faire de DomRaider en matière de vente aux enchères sur les noms de domaines à tous les biens numériques grâce à la blockchain. En septembre 2017, l’entreprise lance une levée de fonds en cryptomonnaie (ICO) pour laquelle elle commercialise 560 millions de jetons. Elle lèvera finalement un montant proche de 7 millions d'euros.

« Vraie réussite d’équipe »

« Après une étude de marché extrêmement rapide, nous avons engagé les fonds nécessaires grâce à l’ICO. Il a fallu mobiliser tous les collaborateurs autour de ce nouveau projet, quitte à repousser certains développements majeurs que nous avions prévus sur notre technologie principale. C’est une vraie réussite d’équipe », assure le dirigeant. Pour réussir ce pari, la société mise sur son vivier de talents interne, qu’elle complète avec une dizaine de recrutements.

« La responsabilité, l’autonomie et l’expertise de chacun nous ont permis d’amorcer ce virage. Le point-clé a été d’avoir une hiérarchie très horizontale, avec le moins d’intermédiaires possible. » Pour cela, Tristan Colombet met en place des entretiens hebdomadaires avec les managers pour faire remonter les inquiétudes et identifier les besoins. « Nous avons pu détecter très tôt les personnes en difficultés et leur apporter un accompagnement spécifique », précise-t-il.

L'équipe de la start-up DomRaider à Clermont-Ferrand — Photo : DomRaider

Appréhender la phase post-pivot

L’autre difficulté pour le dirigeant se situe dans la phase post-pivot. « Après trois mois de travail acharné, nous avons eu l’impression d’un soufflé qui retombe, avec moins de pression et même un sentiment de trou d’air. Il a fallu redessiner la stratégie à long terme. Un tel pivot occasionne forcément des changements structurels qui nécessitent du temps pour retrouver une bonne marche en avant », constate Tristan Colombet.

Le dirigeant prend le temps aussi de rencontrer individuellement chaque collaborateur pour cerner leurs attentes et les besoins. « Avec ce travail étalé sur plusieurs semaines, nous avons pu identifier à la fois les perspectives et les exigences de recrutement », note-t-il. Après une année 2018 marquée par une stabilité de l’effectif « pour digérer la forte croissance de l’activité », DomRaider, qui propose désormais une plateforme de vente aux enchères de biens digitaux sur la blockchain, a besoin d’étoffer ses équipes. Alors qu’elle souhaite lever 10 M€ au printemps, elle compte recruter près d’une vingtaine de personnes sur l’année.

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