Transmission d’entreprise et préservation des savoir-faire
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Transmission d’entreprise et préservation des savoir-faire

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La start-up nation ne doit pas faire oublier les problématiques de transmission des entreprises familiales. En Normandie, ces PME, qui affichent parfois un âge respectable, perpétuent des savoir-faire ancestraux.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Le monde de l’entreprise vit un véritable « baby-boom économique » soutenu par l’essor des start-up. Partout, de nouvelles entreprises se créent dans tous les domaines, le secteur du numérique et des nouvelles technologies faisant figure de proue. Si de nombreuses réussites sont à saluer dans ce nouveau monde entrepreneurial, beaucoup ont aussi vu leurs espoirs déçus et leurs ambitions tombées à l’eau, faute de produits en phase avec le marché, de modèles économiques viables, ou encore face à une concurrence acharnée. Alors, si la start-up nation est en marche, il existe aussi des entreprises qui survivent aux lois du temps, depuis plusieurs générations. Des entreprises qui se transmettent de père en fils/fille, puis petit-fils/fille et bien au-delà. Chaque génération y ajoute sa marque personnelle, comme Mauviel, née il y a presque 200 ans, et dont la directrice générale actuelle, Valérie Le Guern Gilbert représente la 7e génération familiale. Une 8e se profile peut-être à l’horizon. « On prend en mains un héritage que l’on doit pouvoir transmettre. L’important, c’est d’arriver à mixer au quotidien tradition et modernité », reconnaît la chef d’entreprise.

Les transmissions familiales touchent des domaines variés, comme dans la famille Cluizel qui compte quatre générations de maîtres chocolatiers dans l’Eure, ou Coulidoor, fabricant de portes coulissantes (Calvados), Laudescher, spécialiste de la claustra (Manche)... Autant d’entreprises qui sont passées de père en fils ou fille.

Mais au-delà du simple passage de relais d’une entreprise, c’est avant tout un savoir-faire ancestral qui se transmet pour mieux renaître entre de jeunes mains et qui permet à de nombreux métiers de ne pas sombrer dans l’oubli. Et quand il n’y a pas de descendants pour reprendre l’affaire familiale, le dirigeant, dont l’entreprise représente l’investissement de toute une vie, prend un soin particulier à choisir un successeur en phase avec ses valeurs. Ainsi, Bohin dans l’Orne, dernier fabricant français d’aiguilles à coudre, a-t-il été repris par la directrice du musée de la Manufacture, Audrey Régnier, en poste depuis plusieurs années, qui avouait avoir eu un vrai coup de cœur pour cette entreprise qui fonctionne comme une grande famille.

Ce billet a été publié dans Le Journal des Entreprises n°378, de janvier 2019, édition Normandie.

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