Le plan de sauvegarde prévoit la suppression de 118 postes à la Sapeso, l’entité du Groupe Sud Ouest qui englobe le journal Sud Ouest et sa régie. Même s’il s’agit de départs volontaires, la rédaction fortement impactée (25 postes dont 22 de journalistes, sur un effectif de 237 CDI) a voté à la majorité une journée de grève reconductible ce mercredi, avant de reprendre le travail ce jeudi.
Retrouver une rentabilité
''En 2022 et en 2023, le groupe a souffert de l’accélération de la baisse des revenus liés à la vente de journaux papier ainsi que de la hausse historique des coûts des matières premières et de l’énergie'', explique la direction dans un communiqué. La réduction du format papier depuis janvier - engendrant 12 % d’économies -, et l’augmentation du prix du journal en juillet de 10 centimes ne suffisent pas à compenser.
''Cette réorganisation a pour objectif de permettre à la Sapeso de retrouver une rentabilité pérenne, malgré la décroissance de la vente de journaux'', défend encore la direction.
''Un plan social mortifère''
Le syndicat national des journalistes, majoritaire à la rédaction, y voit ''un plan social mortifère'', ''inacceptable''. ''Il n’est pas de stratégie viable au plan économique qui ne passe par l’information, donc la rédaction. Les ventes de journaux print et numériques représentent plus de 60 % du chiffre d’affaires de Sud Ouest. L’éditorial tire toutes les autres activités'', détaille-t-il dans un tract.
Le groupe (169 M€ de CA en 2022) semble miser davantage sur sa diversification, comme l’événementiel, l’audiovisuel et son agence de stratégie, activités que la direction confirme ''soutenir vivement''. Pour preuve, le rachat en janvier dernier du producteur audiovisuel girondin Écrans du monde.
C’est le quatrième plan social à la Sapeso en 11 ans. Le dernier, en 2022, avait conduit au départ du titre de la Charente. En juin 2023, d’autres mesures d’économies avaient été annoncées et conduit à une journée de grève et à la non-parution du titre. Sud Ouest célèbre ses 80 ans cette année.
