Producteur d’emballages stériles pour dispositifs médicaux, Sterimed (1 100 salariés, CA 2020 : 200 M€) ne perd pas de temps. Depuis sa sortie du groupe papetier Sequana en 2016, l’entreprise basée à Amélie-les-Bains-Palalda (Pyrénées-Orientales) a continué à se mondialiser, sans ralentir la cadence. Désormais adossée au fonds d’investissement Sagard, Sterimed a bouclé, début mars, sa troisième opération de croissance externe en 18 mois.
Un réseau de production consolidé
En absorbant l’activité de production d’emballages souples du groupe australien Amcor (150 salariés et 42 millions d’euros de chiffre d’affaires à elle seule), Sterimed met surtout la main sur son usine française de Coulommiers (Seine-et-Marne). Son réseau de production compte aujourd’hui 9 sites industriels dans le monde. "Nous pouvions adresser tous les besoins des fabricants de dispositifs, des hôpitaux ou des pharmaciens. Mais cette opération rajoute une profondeur à notre gamme, avec des produits complémentaires aux nôtres comme des sachets, des blisters ou des opercules, que nous ne fabriquions pas", analyse Thibaut Hyvernat, PDG de Sterimed.
Dans son réseau de 9 usines, certaines sont spécialisées, mais la seule à fournir tous les autres sites en papier stérile est l’usine historique de Palalda. Sur un montant d’investissements annuels de 5 à 6 millions d’euros, Sterimed lui en consacre au moins la moitié. L’activité du site se monte actuellement à 40 000 tonnes de papier produites par an. "C’est de notre usine des Pyrénées-Orientales que tout part. Nous battons tous les ans notre record de production. Nous investissons en quantité, car nous y fabriquons la totalité de notre gamme historique, mais aussi en qualité, car c’est ce qu’on attend d’un leader mondial dans son secteur", insiste Thibaut Hyvernat.
Une stratégie de croissance externe millimétrée
Par ailleurs, la stratégie d’acquisitions sert aussi à Sterimed de relais de croissance quand le contexte se crispe. En effet, de façon assez contre-intuitive, la crise sanitaire de 2020 n’a pas forcément fait les affaires de l’entreprise. "En matière de chirurgie, beaucoup d’opérations ont été reportées dans le monde, les hôpitaux se concentrant sur les malades du Covid-19", note Thibaut Hyvernat. Sterimed a pu compenser cette chute d’activité en proposant de nouveaux produits dont la demande explose avec la crise sanitaire (des emballages de tests PCR), ou même des produits totalement atypiques pour la PME catalane. En pleine crise d’approvisionnement sur les masques, Sterimed a été l’une des premières entreprises françaises à réorganiser en urgence sa supply chain pour pouvoir se fournir et protéger ses salariés. Elle a alors été assaillie de demandes, lui permettant de vendre "plusieurs dizaines de millions de masques" dans le monde, avant de stopper cette activité quand le problème a été réglé.
Globalement, Sterimed planifie sa croissance externe en se focalisant sur l’aval de son activité, et en ciblant des sociétés qui souvent étaient elles-mêmes des clientes. "Cela suppose un gros effort d’intégration, pour adapter notre relation client existante, mais cela permet aussi d’intégrer de nouveaux clients, et donc de lancer des projets de développement", évalue Thibaut Hyvernat. Il se peut même que la crise sanitaire, en impactant la filière sur le plan mondial, fournisse d’autres opportunités de rachat à l’entreprise catalane.