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Spécialiste de l’imagerie cardiaque, Epsidy ouvre son capital
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Spécialiste de l’imagerie cardiaque, Epsidy ouvre son capital

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La start-up nancéienne ouvre son capital ce premier semestre 2024 en vue de couvrir une partie de son besoin en financement représentant 1,7 million d’euros. Epsidy vient d’obtenir la certification permettant de commercialiser ses dispositifs médicaux intelligents capables d’améliorer l’imagerie cardiaque.

Guillaume Calmon (à gauche) et une partie de l’équipe d’Epsidy, une start-up dont les algorithmes améliorent la qualité des images du cœur captées par IRM — Photo : Philippe Bohlinger

L’imagerie cardiaque est un domaine en pleine croissance en France auquel Epsidy, basée à Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), apporte son expertise. Les algorithmes mis au point par cette start-up améliorent la qualité des images du cœur captées en imagerie par résonance magnétique (IRM). L’obtention en février de la certification ISO 13485 pour les dispositifs médicaux ouvre une phase de développement commercial pour cette société de 5 salariés labellisée "Deep Tech" par Bpifrance.

Une levée de fonds en cours

Ce premier semestre 2024, ses quatre associés opèrent à ces fins une levée de fonds de 450 000 euros destinée à abonder un besoin en financement total de 1,7 million d’euros. Cette opération, associée à des emprunts bancaires, la recherche de subventions et des revenus propres, vise à financer la R & D d’Epsidy et la commercialisation de ses solutions.

Un projet qui a mûri au sein de l’Incubateur Lorrain

La rencontre entre Jacques Felblinger, directeur du laboratoire nancéien d’imagerie médicale IADI (Inserm) et Guillaume Calmon, ingénieur spécialiste des dispositifs médicaux, a jeté les bases de ce projet innovant, mûri dans un premier temps au sein de "l’Incubateur lorrain". Les deux hommes ont cofondé l’entreprise en 2022 avec Myline Cottance, docteure en génie électrique et Freddy Odille, directeur de recherche au sein du laboratoire IADI.

Avec près de 150 000 décès par an, les maladies cardiovasculaires demeurent la deuxième cause de mortalité en France, la première chez les femmes. "Ces affections peuvent être diagnostiquées dans la majorité des cas grâce à un simple électrocardiogramme (ECG). Mais assez régulièrement, certaines indications justifient la réalisation d’IRM et de scanner cardiaques ou d’examens en médecine nucléaire", détaille Guillaume Calmon.

Une intelligence artificielle au service de la qualité d’image

Le président d’Epsidy constate cependant que "80 % des utilisateurs d’IRM cardiaque se plaignent de problèmes de qualité dans les images". "Toute la difficulté réside dans la capacité à synchroniser une image dont l’acquisition nécessite 5 à 15 secondes avec les battements du cœur fournis simultanément par ECG", ajoute le dirigeant. Sans compter le champ magnétique et des ondes radio générés par l’IRM qui perturbent les appareils. "Résultat, on rate un battement sur quatre. Une intelligence artificielle classique peut améliorer la qualité d’image en portant le score de 74,4 % à 80,3 %", poursuit le dirigeant. Epsidy est allé plus loin. L’entreprise a entraîné son IA en utilisant des bases de données publiques d’ECG normaux en y ajoutant des bruits parasites. Son procédé breveté en août 2023 capterait 95,6 % des battements.

Rentabilité à l’horizon 2027

Après une phase de développement, la solution est expérimentée cette année par l’University College de Londres, le centre de résonance magnétique CRMBM de l’Université d’Aix-Marseille, ainsi que les CHU de Nancy et de Bordeaux dans le cadre du projet de dépistage des maladies cardiaques des femmes Sweetheart. Les ECG de haute technologie auquel Epsidy associe ses algorithmes sont fournis par son partenaire Schiller medical, une entreprise basée à Wissembourg (Bas-Rhin). Après le déploiement de ses programmes innovants, la start-up compte développer ses propres systèmes d’électrodes, notamment un gilet d’ECG. Hébergée à l’Hôtel à projets économiques du CHU de Nancy, Epsidy vise le seuil de la rentabilité à l’horizon 2027.

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