Saint-Brieuc
A Saint-Brieuc, un commerce sur trois fermé en centre-ville
Enquête Saint-Brieuc # Commerce # Attractivité

A Saint-Brieuc, un commerce sur trois fermé en centre-ville

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Avec 180 magasins fermés en 2016, contre 149 un an plus tôt, le centre-ville de Saint-Brieuc affiche un nombre record de commerces vides. Près d'une vitrine sur trois a baissé le rideau, selon le baromètre exclusif réalisé par Le Journal des Entreprises.

— Photo : Le Journal des Entreprises

Il y a des records dont Saint-Brieuc se passerait bien. Avec 31 cellules commerciales vides de plus sur un an en centre-ville, soit la plus forte hausse depuis 2011, la préfecture des Côtes-d'Armor s'enfonce dans la crise.

Une vitrine sur trois fermée en 2016

Les résultats de la sixième édition du baromètre « Commerce à Saint-Brieuc », publiés en exclusivité par Le Journal des Entreprises des Côtes-d'Armor, sont une nouvelle fois édifiants et inquiétants. En février 2016, Saint-Brieuc comptait 180 commerces fermés sur un total estimé à 595. Ils étaient 149 en 2015, soit une hausse de 20,8 % sur un an. Pour la première fois, le taux de mitage dépasse la triste barre des 30 %. Plus de 13.000 m² de surfaces à commercialiser sont ainsi actuellement disponibles.

La principale artère commerçante souffre

L'hyper-centre est le principal quartier touché. 85 boutiques ou restaurants ont aujourd'hui portes closes alors que le coeur de ville n'en comptait que 30 en 2011. Si le centre commercial Les Champs continue de souffrir (10 cellules vides sur 31), les rues Saint Guillaume et Charbonnerie s'essoufflent d'une année sur l'autre. De deux cellules vacantes en 2011, l'emblématique artère commerçante de Saint-Brieuc compte 18 pas-de-porte vides en 2016. Derrière, les autres zones comptabilisées par l'étude du Journal des Entreprises (gare, bas de ville et Gouédic) ne sont pas à la fête. À commencer par le quartier de la gare/Charner qui compte 30 cellules vides en 2016, soit trois fois plus qu'en 2011. Alors que l'agglomération finalise, à grand renfort de communication, l'arrivée de la LGV, l'environnement général, à la descente des futurs TGV à grande vitesse, crie misère.

Un quartier de la gare globalement peu attrayant

Entre la gare SNCF et Les Champs, pas moins de quinze vitrines sont fermées. Et dans ce sombre panorama, un unique bar/restaurant est encore en activité en journée. Difficile de faire pire en matière d'accueil convivial du flux de touristes annoncés à l'horizon 2017. D'ailleurs, aucun secteur n'est épargné par ce marasme même si les restaurants, qui ont compté un grand nombre de nouveaux établissements fin 2015, limitent la casse avec seulement six unités supplémentaires au rayon des fermetures.

Des chantiers à venir qui inquiètent

Bien malin est celui qui aujourd'hui trouvera les clés pour relancer la machine commerciale. Face à la gravité des chiffres, difficile désormais pour le chef-lieu des Côtes-d'Armor de se cacher derrière le syndrome de la désertification commerciale des villes moyennes comme Troyes, Arras ou la Roche-sur-Yon. Saint-Brieuc rencontre un problème bien spécifique en matière de commerce qu'il est urgent d'assumer. L'inquiétude est d'autant plus grande chez les commerçants briochins que s'annonce une série de travaux qui risquent de faire fuir, encore plus, les chalands vers les zones périphériques, montrées du doigt, de Langueux et Plérin.

La peur de venir grossir les rangs

Destruction des halles, démarrage de la 2e phase du projet de transport urbain TEO, construction du siège de l'agglomération face aux Champs, etc. Autant d'initiatives porteuses sur le long terme en matière d'aménagement urbain mais désastreuses sur le court terme pour relancer une véritable dynamique. Face à des finances restreintes, la ville de Saint-Brieuc essaie tant bien que mal d'explorer des pistes de relance. Boutiques éphémères, trompe-l'oeil sur les verrues, taxation exceptionnelle des locaux vacants, etc. Rien n'y fait pour l'instant, pas même le récent film promotionnel « Saint-Brieuc au coeur ». Louable dans l'intention et le budget (7 500 euros), le court-métrage a fait grincer des dents chez les 415 commerçants en activité, pour lequel l'urgence n'est plus aux mots et aux images mais aux actes forts. Faute de quoi nombreux sont ceux qui se voient déjà rejoindre les rangs des rideaux baissés dans les mois à venir.

Relevés télémétriques réalisés du 8 au 12 février 2016. Ils se basent sur la surface commerciale réelle, hors zone de stockage attenante ou cuisine pour les restaurants. La zone retenue correspond au périmètre Fisac de Saint-Brieuc, auquel a été ajouté le boulevard Charner, face à la gare.

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