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Rivard va investir 20 millions d’euros pour devenir un des leaders européens sur son marché
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Rivard va investir 20 millions d’euros pour devenir un des leaders européens sur son marché

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À Daumeray (Maine-et-Loire), l’entreprise Rivard engage un important programme d’investissement de 20 millions d’euros. Le constructeur d’équipements d’assainissement, de haute pression et de travaux publics ambitionne de se positionner comme l’un des principaux acteurs de son secteur en Europe.

Tous les équipements de Rivard sont fabriqués sur le site de Daumeray, sur des camions porteurs choisi par le client — Photo : Rivard

Présente à Daumeray depuis 1952, l’entreprise Rivard (plus de 300 salariés), devenue filiale du groupe américain Alamo en 2008, lance cette année un investissement de 20 millions d’euros pour s’implanter durablement en Europe parmi les leaders de la conception et la fabrication d’équipements d’assainissement, de haute pression et de travaux publics. Investissement qui passe par une augmentation de sa capacité de production et une adaptation aux enjeux de la transition environnementale.

Dynamique pérenne

Pour Jean-Michel Thion, le directeur général de Rivard, le programme d’investissement lancé cette année par l’entreprise sur son site de Daumeray, dans le Maine-et-Loire, va véritablement l’engager dans une nouvelle dimension : "Un projet de cette ampleur, assure-t-il, met l’entreprise sur une dynamique pérenne pour les 30 années qui viennent." Ce projet, Rivard l’a longuement mûri. En 2019, l’entreprise atteignait un record de chiffre d’affaires, s’établissant à 53,6 millions d’euros, et une augmentation des moyens de production allait s’avérer indispensable. "Nous savions alors qu’une de nos limites était la capacité à fabriquer, confie Jean-Michel Thion. Mais en 2020, la crise du Covid 19 a amené d’autres priorités. En 2021, les difficultés d’approvisionnement ont mis un frein à la production et en 2022, malgré une importante reprise des commandes, se sont ajoutés la guerre en Ukraine et les problèmes de supply chain. Pendant plusieurs années, nos capacités de production ont été obérées par le contexte international. "

En 2023, la forte demande et un retour à la normale en termes d’approvisionnement et de supply chain ont permis à Rivard de retrouver les volumes d’avant-covid. L’entreprise a atteint son chiffre d’affaires record de 2019, au-dessus de 50 millions d’euros. Et le carnet de commandes est d’environ un an. "Cette durée est liée à nos capacités de production et n’est pas une réponse appropriée", indique Jean-Michel Thion, qui souhaite à l’avenir descendre à un délai de six mois, lorsque le nouvel outil industriel sera en fonction.

Mur d’innovations

À la forte demande, s’ajoutent pour l’entreprise des impératifs liés à la transition environnementale et aux bouleversements écologiques. Déjà, Rivard travaille sur des équipements installés sur des porteurs à moteurs thermiques, électriques ou encore au gaz, et demain probablement aussi à l’hydrogène. L’entreprise de Daumeray construit et installe des matériels d’assainissement, de haute pression ou de travaux publics sur des châssis choisis et achetés par le client. Selon les motorisations, le travail n’est pas le même, et les bouleversements sont encore à venir. "À court terme, prévoit Jean-Michel Thion, les produits et les services vont continuer d’exister, et la croissance va se poursuivre. Mais dans les 5 ans, l’industrie va être révolutionnée : tout va être repensé par l’ensemble des acteurs avec de nouvelles solutions, comparables à celles que nous proposons, mais générant moins de CO2. Notre métier, qui consiste à de la mise en œuvre, va nécessiter que l’on prototype et que l’on qualifie les produits et les solutions."

Jean-Michel Thion, directeur général de Rivard — Photo : Rivard

Rivard et tout son secteur d’activité se retrouvent donc face à ce que définit le dirigeant comme "un mur d’innovations et de qualifications." Pour franchir ce mur, l’entreprise de Daumeray va donc s’agrandir et se doter d’un outil industriel à la hauteur des enjeux. Le groupe américain Alamo a validé le projet de la société angevine et le financera à hauteur de l’investissement prévu d’environ donc 20 millions d’euros.

Des surfaces plus que doublées

Actuellement, Rivard emploie 300 personnes en CDI à Daumeray dans le Nord Anjou, auxquelles s’ajoutent 30 à 50 intérimaires et CDI, et dispose de 7 000 mètres carrés de locaux de production. Si l’entreprise ne souhaite pas pour l’heure indiquer la surface des futurs bâtiments, elle affirme que l’investissement prévu va lui permettre de plus que doubler celle qu’elle occupe actuellement. Trois bâtiments seront construits à l’arrière de son site, sur une réserve foncière dont elle dispose : le plus important accueillera l’unité d’assemblage des équipements, dans lequel seront délimitées des zones de prototypage et de production, en fonction des différents systèmes sur lesquels l’entreprise sera amenée à travailler. Un second bâtiment permettra de doubler la capacité de maintenance des matériels et dans un troisième les clients viendront réceptionner leur matériel et effectuer leur prise en main. "Aujourd’hui, nous n’avons pas de lieu convenable pour assurer ce service, regrette Jean-Michel Thion pour qui ce projet global est bien plus qu’un agrandissement. " C’est une préparation à la révolution industrielle qui arrive ", poursuit-il. Dans l’actuel bâtiment industriel qui sera alors libéré, les ateliers de soudure, de tôlerie et de mécanique pourront ainsi bénéficier de plus d’espace.

Objectif : 100 millions d'euros de chiffre d'affaires

Les travaux devraient débuter fin d’année 2024 pour s’achever totalement à l’aube de 2026. " L’intégration sera progressive, envisage Jean-Michel Thion. Le plus grand bâtiment sera construit en premier et nous devrions pouvoir y entrer au quatrième trimestre 2025". Ce projet d’ampleur s’accompagnera aussi de recrutements. Rivard prévoit une centaine d’emplois supplémentaires dans les cinq ans, en production, en R & D et en support à la vente. Avec cet investissement, Rivard, qui fabrique environ 250 équipements par an, disposera du triple de ses actuelles capacités d’assemblage, et l’entreprise entend d’ici cinq ans doubler sa production.

Du même coup, elle devrait doubler aussi son chiffre d’affaires, avec une ambition à près de 100 millions d’euros d’ici 2028. "Il faudra dans ce cas que l’export compte pour 30 % des ventes d’équipements neufs", indique Jean Michel Thion. L’entreprise réalise actuellement 15 % de son chiffre d’affaires à l’international, principalement en Allemagne, Suisse et Autriche, au Benelux et en Angleterre, en travaillant avec des partenaires locaux. Elle veut accentuer sa présence à l’étranger, comme en Europe du Nord ou certains pays d’Europe centrale, à l’exemple de la Roumanie, où elle a déjà des marchés. " Nous aurons dans quelques années une force de frappe équivalente aux grands acteurs du marché, soutient Jean-Michel Thion. Avec cet investissement, nous serons en capacité de devenir un des leaders européens incontestés."

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