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Revoir ses modèles de fonctionnement
Avis d'expert Normandie # RSE

Revoir ses modèles de fonctionnement

À peine sorties des confinements, les entreprises ont dû faire face à d’importants problèmes d’approvisionnement cumulés à une flambée des prix des matières premières et de l’énergie. Et les tensions inflationnistes ne semblent pas vouloir marquer le pas en Europe.

Christophe Descos, membre du directoire de la Caisse d’Epargne Normandie — Photo : DR

Les entreprises ont conscience que désormais – aussi bien pour des raisons de coûts que pour leur bilan carbone –, elles devront intégrer dans leur fonctionnement un impératif de frugalité.

L’enjeu est tel qu’il doit devenir un mouvement d’adhésion citoyenne. C’est une transition à mener sur le long terme.

Celle du numérique est déjà bien ancrée dans les entreprises jusque dans les PME, alors que la transition environnementale nécessite encore de repenser les modèles de développement pour tenir compte de la consommation carbone mise de côté jusqu’à présent.

Plusieurs défis sont à relever :

La mobilité : le transport concentre à lui seul 31 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France

L’efficacité énergétique des bâtiments : le BTP représente 43 % des consommations énergétiques françaises et génère 23 % des émissions de GES

Des problématiques plus sectorielles comme dans l’agriculture et bien sûr l’énergie ;

Le retour à une économie plus locale, plus circulaire et moins globalisée.

Les enjeux sont énormes. Avec des mesures comme la fiscalité carbone pour les assujettis, le décret tertiaire ou des aides à la transition et une taxonomie européenne sur les financements pour les actifs "green", les politiques publiques – qu’elles soient facilitatrices, coercitives ou les deux – vont y aider.

Un marathon et non un sprint

Les acteurs économiques doivent aussi s’impliquer afin de faire de la décarbonation un objectif clé de leur stratégie, mais aussi de leur budget. En créant un poste "carbone" dans leur budget "mobilité, achats", ou encore "énergie", les entreprises peuvent en effet ramener cet objectif de long terme dans le court terme, et ainsi mieux piloter leur stratégie de réduction de leur empreinte carbone dans le temps.

Rien ne se fera sans l’humain, qui reste la clé de tout, y compris dans les entreprises où ces changements auront des impacts en termes de ressources humaines. Plus que jamais, les équipes auront besoin d’un cap, de voir que cette transition peut se décliner rapidement et qu’elle s’accorde avec les attentes de la société. Surtout, il faut que chacun intègre qu’il ne s’agit pas d’un sprint mais d’un marathon, avec un changement de cap à initier rapidement dans une logique durable de transition et non de transformation brutale et incontrôlée.

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