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Réseau Entreprendre Vendée : "Nous soutenons des entreprises qui s’engagent à créer de l’emploi"
Interview Vendée # Réseaux d'accompagnement

Claire Péault directrice de Réseau Entreprendre Vendée "Nous soutenons des entreprises qui s’engagent à créer de l’emploi"

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Réseau Entreprendre Vendée vient de dévoiler sa dernière promotion qui compte 37 lauréats, un record. Parmi les plus dynamiques de France, cette association de dirigeants vendéens accompagne créateurs et repreneurs d’entreprise. Rencontre avec Claire Péault, qui dirige avec passion l’antenne vendéenne de Réseau Entreprendre.

Claire Péault, directrice de Réseau Entreprendre Vendée et membre du comité stratégique Réseau Entreprendre France — Photo : David Pouilloux

Quelle est l’origine du Réseau Entreprendre et où en est son antenne vendéenne que vous dirigez ?

L’association Réseau Entreprendre a été créée en 1986 par André Mulliez qui était le patron de Phildar dans le nord de la France. Il venait de licencier 600 personnes. Il ne voulait pas se contenter d’en rester là et s’est engagé à recréer de l’emploi sur le territoire. Pour lui, et pour notre association, le mot d’ordre, c’est "pour créer de l’emploi créons des employeurs." La raison d’être de notre association est d’accompagner des créateurs ou des repreneurs d’entreprise durant deux ans. Nous recevons environ 130 dossiers de candidatures chaque année, et nous en sélectionnons entre 15 et 40 par an. Notre association compte 300 adhérents, soit 250 patrons et patronnes vendéennes, et 50 bras droits de dirigeant. Nous avons eu 60 nouveaux adhérents de plus en 4 ans, ce qui nous place dorénavant au troisième rang national des 55 antennes de la Fédération Réseau Entreprendre, en France. Celle-ci est par ailleurs présente dans 10 pays, pour un total de 130 implantations.

Quel genre d’entrepreneurs accompagnez-vous en Vendée ?

Notre dernière promotion, celle de 2023, dénombre 37 lauréats, c’est un record. Ils viennent de démarrer leur accompagnement pour deux ans. 50 % sont des créateurs d’entreprises, 50 % des repreneurs. Ils viennent de tous les secteurs d’activité : industrie, numérique, agroalimentaire, composite, tourisme… Cela va de la création d’une start-up à la reprise d’une PME de 100 personnes. Une tendance de fond se dégage : nos lauréats sont de plus en plus nombreux à venir en associés, soit à deux, soit à trois. En Vendée, environ 7 000 entreprises se créent par an, mais 4 000 sont des microentreprises. Ce n’est pas notre cible, car nous soutenons des entreprises qui s’engagent à créer de l’emploi sur notre territoire, avec un minium de 5 emplois créés en trois ans. Si jamais un candidat ne correspond pas à nos critères, on ne le laisse pas dans la nature. Nous lui conseillons de se tourner vers d’autres structures d’accompagnement, comme la CCI, Initiative, etc.

Un autre élément important, pour le développement futur de l’entreprise, c’est aussi les finances…

En effet. C’est le deuxième point clé de notre sélection pour le prêt d’honneur que nous accordons. Quel est l’apport personnel du candidat ? Là aussi, si l’apport est inférieur à 15 000 euros, nous réorientons le candidat vers d’autres structures. Le prêt d’honneur que l’on accorde est équivalent à l’apport personnel, jusqu’à un montant maximum de 50 000 euros. Pour accompagner un repreneur, il doit y avoir au moins 8 salariés dans l’entreprise au moment où il y a la reprise. La suite, ce sont des échanges et une rencontre. On veut vraiment que les candidats nous expliquent qui ils sont et pourquoi ils viennent nous voir. L’idée, c’est que le prêt d’honneur ne soit pas la raison première, mais que l’intérêt pour le territoire soit important pour eux. Ensuite, quand ils sont prêts, nos candidats passent en comité d’engagement, devant un jury d’une douzaine de chefs d’entreprise, qui vont sélectionner le dossier ou non. On veut montrer que nos entrepreneurs, nos adhérents, sont écoutés et que leur voix est reconnue et utile.

À quoi sert cet accompagnement ?

Cette phase de deux ans permet à l’entrepreneur de ne jamais se sentir seul, d’être épaulés par des personnes compétentes, bienveillantes, à l’expérience très riche. Le lauréat se sent écouté et trouve des réponses à ce qui l’angoisse. Il peut se livrer sans être jugé. C’est un moment important où il prend confiance en lui et renforce la qualité de son projet. Pour celles et ceux qui partent en associés, c’est le moment de se dire vraiment les choses, de partager sa vision, de décrire le rôle de chacun, bref d’y voir clair. Je dis souvent qu’avec nous nos lauréats grandissent, qu’ils prennent une maturité extraordinaire en seulement quelques mois.

On imagine que le choix de l’accompagnateur est un choix important ?

Ces deux personnes vont se voir chaque mois et pendant deux ans. Ils tissent un lien très fort entre eux. Nous choisissons un patron qui est, entre guillemets, complémentaire des petits manques du futur dirigeant. Autre possibilité : que notre accompagnateur est vécu les mêmes problématiques que notre lauréat. L’accompagnateur, c’est quelqu’un qui est au côté du nouveau dirigeant, qui ne fait pas à sa place, mais qui conseille, qui écoute, qui partage des moments difficiles ou des joies. Chaque mois, chacun rédige une météo pour raconter comment les choses se passent. S’il y a une alerte, comme le chiffre d’affaires qui ne décollent pas, on peut réagir rapidement, apporter une aide, comme un expert-comptable, définir un plan d’actions. Une fois l’accompagnement accompli, ils deviennent membres d’avenir s’ils en ont envie. Ce qu’on constate, c’est que les lauréats nouent des liens entre eux aussi, et forment un réseau d’entraide par la suite. Dans quelques semaines, avec la promotion 2024, nous atteindrons 300 lauréats depuis notre création en 2006.

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