Lyon
Remober et Ekoïa, les deux entreprises lyonnaises qui profitent du boom des smartphones reconditionnés
Lyon # Services

Remober et Ekoïa, les deux entreprises lyonnaises qui profitent du boom des smartphones reconditionnés

S'abonner

Alors que s'organise ce 18 mars la journée européenne du recyclage, deux entreprises lyonnaises de la téléphonie, Remober et Ekoïa, font le pari d'accélérer le rythme.

Remober, filiale du lyonnais Codeo, récupère, reconditionne et revend des téléphones aux grandes entreprises — Photo : Remober

Depuis le 1er janvier 2021, une réglementation impose sur tous les appareils électriques et électroniques une étiquette indiquant leur indice de réparabilité. Remettre à neuf pour ensuite revendre, un défi dans l’air du temps que relève depuis quinze ans Codeo. Basé à Curis-au-Mont-d’Or, près de Lyon, le groupe (30 millions de chiffre d'affaires, 175 collaborateurs) spécialisé dans le réemploi de matériel informatique (terminaux de paiement, tablettes, ordinateurs etc.) a la particularité de ne cibler que le marché des professionnels. Un choix payant qui a poussé François Amiot, le directeur général de Codeo, à créer il y a trois ans Remober (2,8 millions de chiffre d'affaires), une filiale dédiée aux smartphones.

"C’est un produit dont tout le monde a besoin et qui représente désormais l’image de marque des entreprises", analyse le dirigeant de Codeo. Depuis la crise sanitaire et la généralisation du télétravail, Remober a vu la demande de téléphones reconditionnés s’envoler. Son chiffre d’affaires a augmenté de 30 % et le nombre de ses clients de 25 %. "Le marché grossit. Auparavant, les grands comptes se tournaient vers l’occasion par défaut, aujourd’hui c’est un achat de conviction", explique François Amiot. La filiale prévoit en 2021 de recruter jusqu’à 10 personnes et de se développer à l’international. Dès avril, elle ouvre d’ailleurs une entité à Barcelone.

Moins d'émissions de CO2 que le neuf

En tout, Remober suit 250 000 smartphones qu’elle récupère, répare, reconditionne puis revend entre 200 et 300 euros. Des services associés sont également fournis, comme la maintenance ou l’effacement des données, devenu obligatoire depuis 2018 et la mise en application du règlement général de protection des données (RGPD). "L’objectif pour les entreprises est de pérenniser leur parc, d’avoir toujours des téléphones fonctionnels et disponibles." Entre 50 et 80 % des téléphones récupérés sont réparables, le solde est envoyé à des entreprises de recyclage. "Nous reprenons des téléphones aux uns et les revendons aux autres. Certains de nos clients sont aussi nos fournisseurs", décrit François Amiot. Selon l'Ademe, le reconditionné représente cinq fois moins d’émissions de CO2 que le neuf, car c’est la fabrication du smartphone (de l’extraction des minerais à l’assemblage final) qui serait responsable de trois quarts de son empreinte carbone.

Une coque de smartphone recyclable à l’infini

Cette logique de réemploi, une jeune pousse lyonnaise a choisi de l’appliquer aux coques des smartphones. Jean-Charles César et Maxime Prou, tous deux ingénieurs, ont lancé leur start-up, Ekoïa, en octobre 2019 avec l’idée de créer une protection de téléphone recyclable à l’infini. Leur objectif : un produit qui ne sera jamais jeté. Fabriquée à partir d’un bioplastique en canne à sucre et en liège, leur coque sera vendue 40 euros, dont 10 euros de consigne pour inciter l’utilisateur à la renvoyer dès qu’il souhaite en changer. Une fois récupérée par Ekoïa, la coque usagée sera nettoyée et broyée pour être réutilisée comme matière première. Grâce à un QR code, un bon de renvoi sera transmis à l’acheteur et chaque produit pourra être authentifié. La première fournée - 1 325 coques précommandées - sera fabriquée à Chalon-sur-Saône et livrée fin mars. D’ici fin 2021, Ekoïa espère vendre 10 000 nouvelles coques et atteindre un chiffre d’affaires de 400 000 euros via son e-shop et des plateformes de vente en ligne dites écoresponsables.

Lyon # Services # Distribution
Fiche entreprise
Retrouvez toutes les informations sur l’entreprise REMOBER