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Région Sud Invest : "En 2021, la réussite de quelques entreprises a financé les projets des autres"
Interview Région Sud # Finance # Collectivités territoriales

Alain Lacroix président de Région Sud Invest "En 2021, la réussite de quelques entreprises a financé les projets des autres"

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Avec la poursuite de la crise sanitaire et de ses conséquences économiques en 2021, la société d’investissement Région Sud Invest a renforcé sa présence auprès des PME régionales et s’est imposée comme leader du capital investissement en Paca. Elle a défini une vision à trois ans et renforcé son organisation autour de son président, Alain Lacroix.

Alain Lacroix, président du fonds d'investissement institutionnel Région Sud Invest — Photo : Pascal Magat

Quel bilan dressez-vous de l’année 2021 ?

Nous avons connu une année remplie de paradoxes. Durant cette deuxième année de crise sanitaire, nous n’aurions pas dû connaître de développement, nous aurions dû être à l’arrêt. Il n’en fut rien et nous nous sommes imposés comme le leader du capital investissement sur notre territoire.

Grâce à la Région Sud, notre actionnaire, nous n’avons jamais été aussi présents et avons mis en place deux nouveaux outils : RSI Covid pour venir en aide à 56 entreprises via des prêts participatifs pour un montant total de 9,6 millions d’euros, et InvestTour pour soutenir les entreprises touristiques, fortement touchées par les restrictions liées à la crise. Pour ce second outil, nous avons utilisé la trésorerie de l’ancien fonds Paca Émergence, soit un peu plus de 4 millions d’euros, et avons accordé un total de 2,9 millions d’euros de prêts à 23 entreprises. Le Var est le premier département bénéficiaire et de nombreux dossiers ont aussi été réalisés dans les départements alpins.

"Nous nous sommes imposés comme le leader du capital investissement sur notre territoire."

Quel est le bilan de vos activités classiques ?

En 2021, Région Sud Invest (RSI), qui compte 305 entreprises en portefeuille, a enregistré une augmentation du nombre de dossiers traités. Concernant l’activité de prêt, 66 financements ont été accordés en 2021 (contre 45 habituellement) pour un volume de 9,45 millions d’euros. Nous notons une nouvelle orientation vers le financement de projets plus mûrs, avec un ticket moyen qui passe de 114 000 à 146 000 euros.

24 entreprises ont bénéficié du dispositif RSI Capital pour un volume total de 15 millions d’euros, le volume le plus important depuis sa création en 2011. Nous avons aussi renforcé notre attractivité auprès d’autres fonds nationaux et internationaux puisqu’en 2021, 71 % des financements proviennent d’investisseurs situés hors de la région (contre 46 % en 2019). Sur 65 millions d’euros investis par RSI, ce sont 296 millions d’euros qui au final sont apportés à nos PME régionales.

"En 2021, nous avons investi 15 millions d’euros au capital de 24 entreprises."

En interne, comment avez-vous mis à profit ces deux années de crise sanitaire ?

Nous avons réfléchi pour nous organiser et muscler notre organisation. Sur le plan humain d’abord, notre organisation est désormais structurée autour de trois pôles : investissement, finance, secrétariat général. Par ailleurs, nous avons ouvert une antenne à Nice. Sur le plan informatique, nous avons internalisé des outils de pilotage, nous offrant davantage de visibilité. Enfin, nous nous sommes fixé une feuille de route à trois ans. À l’image de ce qu’il se passe dans les autres entreprises, cette feuille de route est rarement lue, mais il faut l’avoir.

Quels sont ces objectifs ?

Nous voulons être un peu plus actifs sur nos participations. Nous voulons passer d’un comportement de partenaire dormant à un opérateur actif. Notre fonds est institutionnel. Nous ne sommes pas là pour faire du rendement comme les fonds privés et nous allons bien souvent là où les fonds privés ne vont pas. En même temps, nous souhaitons viser l’équilibre de notre gestion : avoir des sorties bénéficiaires pour dégager des fonds, mais aussi amortir les pertes. Ce n’est pas parce que nous sommes un fonds public que nous ne pouvons pas avoir une certaine exigence, en l’occurrence l’équilibre, qui nous permettra de sanctionner notre efficacité.

"Nous voulons passer d’un comportement de partenaire dormant à opérateur actif."

Pour parvenir à cet objectif, nous avons adopté une position : lorsqu’un projet vole de ses propres ailes, est capable d’aller vers des opérateurs privés, nous estimons que nous n’avons plus besoin de rester. En parallèle, nous menons un travail de projection pour définir quelles pourraient être les prochaines sorties et pour quels montants ; nous voulons être une passerelle entre la réussite des uns et les projets des autres. En 2021, nous avons réalisé quatre sorties (Hublo, Fenotek, Ideol, One Check). De 2009 à 2019, nous avions réalisé huit sorties, récupérant un peu plus de 6 millions d’euros pour 4,99 millions d’euros investis.

Comment a démarré cette année 2022 ?

Tout à fait bien. Nous enregistrons un flux d’activité normal pour notre activité de prêt participatif. Cela signifie que nous examinons sept à huit dossiers en moyenne par comité (un par mois).

Sur le volet capital, nous avons terminé une souche de cinq ans en début d’année et une nouvelle souche démarre. Nous avons des candidats dans les tuyaux et bénéficions d’une visibilité toujours plus renforcée.

Région Sud # Finance # Collectivités territoriales # Capital # Levée de fonds # Investissement
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