« Cette nouvelle production est gage de pérennité pour nos deux sites mosellans, cela prouve également notre compétitivité et notre flexibilité dans la diversification. » Pour Laurent Vergely, directeur du pôle industriel Trémery-Metz, l'annonce fin mai dernier par PSA « de réaliser la chaîne de traction électrique sur le pôle d'excellence Trémery-Metz dans le cadre du pilotage de la transition énergétique » confirme bien l'ancrage en France de la production du groupe automobile français. PSA a également annoncé que la production de son moteur 3 cylindres turbo essence « Pure Tech EB turbo » va doubler d'ici 2019. 350.000 moteurs turbo essence supplémentaires seront donc fabriqués en 2018 sur les sites de Douvrin et de Trémery, ce qui portera le potentiel à 670.000 moteurs. « Au terme de ces investissements, le site de Trémery deviendra donc l'usine de moteurs la plus diversifiée du groupe, avec des capacités à la fois en essence, en diesel et en électrique », confirme Laurent Vergely. D'un point de vue global, le groupe français a pour objectif d'augmenter sa production de 20 % en 2018, par rapport à 2015, sur toute la France.
Premier employeur privé de la région Grand Est
La ligne de production pour la chaîne de traction électrique devrait être opérationnelle en 2019, pour un démarrage de la production prévu en 2020. « Il est encore trop tôt pour parler d'investissements, mais ils seront moins conséquents que lors de l'installation d'une ligne moteurs, qui avoisine, elle, le milliard d'euros. » Actuellement, la production du pôle industriel Trémery-Metz est destinée à 80 % au diesel. « Avec le développement du moteur Pure Tech EB turbo, nous devrions atteindre un ratio plutôt de 60 % diesel, 40 % essence à partir de 2018 », ajoute le directeur du site. PSA est le premier employeur privé de l'ancienne Lorraine, avec 4.531 salariés, et 15.000 emplois directs et indirects. « Nous sommes également le premier employeur privé de la nouvelle région Grand Est, avec nos implantations à Mulhouse et Charleville. » 4.375 boîtes de vitesse (usine de Metz) et 8.666 moteurs sont produits en Moselle chaque jour. PSA Trémery-Metz fournit également d'autres constructeurs comme Fiat, Ford, Toyota et Mitsubishi. L'arrivée de nouvelles productions va entraîner de nombreuses formations pour les salariés, « qui devront passer du diesel à l'essence, ou à l'électrique, ce sont des métiers différents. »
4 millions d'euros investis par le CEA Tech pour l'usine du futur PSA Trémery-Metz s'apprête également à expérimenter l'usine du futur. « Nous sommes partenaires du CEA Tech, la plateforme sur laquelle nous travaillons depuis plusieurs mois devrait être opérationnelle à l'automne prochain », confie Laurent Vergely. « Le but est d'associer la recherche avec notre métier industriel. Une quinzaine de personnes seront présentes sur cette plateforme, dont des doctorants, qui échangeront avec nos équipes et testeront des briques technologiques. Par exemple, ils pourront étudier l'utilisation de Google Glass pour lire les références d'une pièce. » Le CEA Tech, inauguré l'an dernier par Manuel Valls, investit quatre millions d'euros dans cette plateforme. « C'est une première étape dans le cheminement vers l'usine du futur », précise Laurent Vergely, qui lors d'une Matinale au Cescom de Metz, a présenté une vidéo du groupe PSA montrant le futur des sites de production, avec un client qui commande depuis son smartphone son véhicule, une commande aussitôt transmise à l'usine, avec des robots effectuant certaines tâches « afin d'assurer une automatisation rentable et flexible. » Ces futures usines « entraîneront des montées en compétence des salariés, notamment en terme de responsabilisation », poursuit Laurent Vergely. Le directeur précisant toutefois « que ce n'est pas encore pour demain que tous les sites du groupe seront sous cette configuration. »
PSA
(Trémery-Metz - 57) Directeur : Laurent Vergely Effectif : 4.531 CDI
