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PSA commence à fabriquer ses premiers moteurs électriques dans son usine de Trémery
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PSA commence à fabriquer ses premiers moteurs électriques dans son usine de Trémery

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Le groupe PSA a investi 10 millions d’euros sur son usine de Trémery (Moselle). Une enveloppe qui doit permettre au constructeur automobile de démarrer l’électrification de sa gamme de moteur et qui dote l’usine mosellane d’une particularité mondiale : elle devient la seule au monde à produire toutes les motorisations du groupe.

L'usine de Trémery et son directeur Marc Bauden (à gauche) sont derrière la production du moteur électrique e-GMP, qui confère au site une curiosité mondiale : il devient le seul à produire toutes les motorisations du groupe — Photo : © Jonathan Nenich

Embrayée il y a quatre ans, la stratégie d’électrification de la flotte de véhicules du groupe PSA se matérialise. Et le site de Trémery (Moselle) en est le grand instigateur. Mercredi 20 novembre, le constructeur automobile français a inauguré sa nouvelle ligne de moteurs électriques e-GMP sur le site mosellan. Ainsi, il devient la seule usine du groupe à produire ces moteurs. Imaginée de façon flexible, la ligne, dont il faut noter la taille peu importante (quelques mètres seulement), produira en 2020, 120 000 e-GMP à l’année et 180 000 dès 2021. À horizon 2025, le groupe espère pouvoir monter à 900 000 moteurs.

« Metz devient un hub mondial pour le groupe PSA »

Une vitesse de croisière qui pourra être atteinte grâce aux activités de la coentreprise qui sera opérationnelle en 2022 : « Nidec PSA e-motors » qui a vu le jour en 2017, fruit de l’association entre PSA et l’industriel japonais Nidec Leroy-Somer. « Nidec s’occupera de la production du rotor et du stator ainsi que de certains équipements électriques. Des activités complexes et précises que Nidec est en capacité de réaliser à notre cadence », explique Marc Bauden, directeur du site PSA Trémery, qui se charge lui, de l'assemblage. L’investissement lié à cette ligne d’assemblage de chaîne de traction 100 % électrique est de 10 millions d’euros.

« Un passage de témoin entre deux mondes »

Trémery a longtemps été la plus grande usine de moteurs thermiques du monde. 1 600 000 moteurs de ce type y ont été produits l’année passée. « Cette nouvelle ligne permet au site de se diversifier dans la production de moteurs », glisse Yann Vincent, directeur industriel et chaîne logistique du groupe PSA, basé à Rueil-Malmaison (92). Pour le constructeur, l’usine mosellane devient l’unique au monde capable de produire toutes les motorisations du groupe. Une réponse à une prérogative européenne : à partir de janvier 2020, les véhicules particuliers neufs vendus dans l’Union européenne devront se limiter, sous peine d'amende pour le constructeur, à une émission de CO2 de 95 g/km, soit près de 20 % de moins qu’actuellement. « C’est un passage de témoin entre deux mondes. Une réponse au défi de la transition écologique. Il est évident que le marché va s’électrifier mais à quelle vitesse, que le diesel va décliner, mais à quelle vitesse ? », s’interroge Marc Bauden. L’usine de Trémery emploie 2 500 personnes. À plein régime, la ligne du moteur « e-GMP » en emploiera 150 (50 début 2020), réparties sur quatre équipes. « C’est une bascule de salariés du site vers d’autres postes », commente Marc Bauden. Des créations d’emplois spécialisées ne sont donc pas encore à l’ordre du jour.

Électrification totale de la gamme

Les moteurs e-GMP équipent les véhicules 100 % électriques du groupe. Aujourd’hui, cela concerne quatre marques du constructeur : les Peugeot e-208 et e-2008, l’Opel Corsa-e et la DS3 Crossback-e-tense. Dès 2025, absolument tous les modèles du groupe PSA proposeront une version électrifiée, soit purement électrique, soit hybride rechargeable. « La filière automobile inquiète. Nous constatons un ralentissement général en Chine en Inde, en Europe. Toute la chaîne de valeur est concernée. Metz devient un hub mondial. Nous ne sommes ni dans le buzz, ni dans le "coup" mais bien dans la continuité », détaille Marc Bauden. « Cette transition est créatrice de valeur et d’emplois mais il faut l’accompagner. C’est une grande aventure industrielle », ponctue Jean Rottner, président de la Région Grand Est.

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