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Prévi’link minimise les risques incendies dans les entreprises
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Prévi’link minimise les risques incendies dans les entreprises

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Le pompier Thomas Kersebet s’est servi de son expérience terrain pour lancer sa société. Avec Prévi’link, il élabore des fiches pour les entreprises contenant toutes les informations qui pourraient servir aux pompiers en cas d’incendie. Après avoir séduit près de 50 établissements en Finistère, il cherche aujourd’hui à lever des fonds pour se développer plus rapidement.

Thomas Kersebet est pompier volontaire dans le Finistère et a créé Prévi’link en mars dernier — Photo : Isabelle Jaffré

Le créateur

Ancien pompier de Paris, pompier volontaire dans le Finistère depuis son retour en Bretagne en 2012, Thomas Kersebet est familier de la problématique des incendies en entreprises. "J’étais basé en Seine-Saint-Denis, j’ai fait beaucoup d’interventions dans des entreprises. Là-bas comme ici, les incendies ont lieu les week-ends et la nuit quand il n’y a personne", a constaté le natif de Portsall.

Et les pompiers n’ont pas de données pour la grande majorité des entreprises. "Seul 0,7 % de celles-ci sont connues des services de secours et 70 % des sociétés victimes d’un incendie disparaissent dans les mois suivants du fait de la perte d’exploitation engendrée", rappelle-t-il.

En 2019, lui vient alors l’idée de créer des fiches détaillées sur les entreprises pour les pompiers : contacts, zone à protéger en priorité pour redémarrer l’activité, zones avec des produits dangereux, type d’énergie présent sur site, etc.

Le projet

Après une pause due au Covid, Thomas Kersebet a relancé son idée et a signé début 2023 une convention avec le service départemental d’incendie et de secours du Finistère (Sdis 29). L’entreprise Prévi’link a, elle, été créée en mars 2023.

Le dirigeant va ainsi dans les entreprises proposer un audit. Le tarif se base sur un prix forfaitaire payé par les sociétés, à partir de 900 euros selon la taille et le type de bâtiment. La fiche comporte les contacts à prévenir mais aussi des plans et des prises de vues par drones du ou des bâtiments concernés avec les informations utiles aux pompiers. "Le centre d’appels pourra accéder à ces fiches réflexes hébergées sur nos serveurs. Elles sont aussi accessibles par les pompiers avant, pendant et après l’intervention sur leurs ordinateurs et tablettes", explique le créateur. Des mises à jour sont possibles pour 300 à 400 euros.

Les perspectives

Accompagné par la Région Bretagne et le technopôle Brest Iroise, Prévi’link n’a pas de concurrent en France, à la connaissance de Thomas Kersebet. Après avoir signé avec le Sdis 29, il espère convaincre d’autres Sdis d’adhérer au concept, en commençant par les Bretons, "pour me développer de proche en proche". Il lui faudra aussi recruter des profils spécifiques de commerciaux et techniciens pour continuer à bien répondre à la demande. "Je prépare avec mes conseils une levée de fonds. Le montant n’est pas encore déterminé", confie-t-il. Installé à Ploudalmézeau, il espère pouvoir s’installer dans des bureaux prochainement en hôtel d’entreprises dans la région brestoise.

Au bout de trois mois, Prévi’link avait déjà atteint 50 % du chiffre d’affaires en année une et avait atteint à la fin de l’été près de 50 établissements référencés comme Sill à Plouvien, Sodise à Briec ou encore Mowi à Landivisiau. Thomas Kersebet vise désormais 130 000 euros de chiffre d’affaires la première année. "Je m’adresse à toutes les entreprises qui présentent des conditions d’intervention défavorables, des risques particuliers et des enjeux mais je démarche en priorité, pour l’instant, les industries agroalimentaires et les exploitations agricoles (élevage porcin, laitier, unité de méthanisation)", indique-t-il.

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