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Pourquoi Actiplay se recentre sur la collecte de données
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Pourquoi Actiplay se recentre sur la collecte de données

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Après un passage en redressement judiciaire, l’entreprise bordelaise Actiplay, spécialisée dans le data marketing, est parvenue à redresser la barre. Premier signe du recentrage de son activité sur la collecte de données, elle change de nom et devient Klarsen.

Julien Parrou-Duboscq, fondateur et PDG du groupe Klarsen (ex-Actiplay) — Photo : Titi Romine

La traversée ne se sera pas faite sans remous mais le capitaine semble avoir redressé la barre pour ramener vaisseau et équipage sur la rive de la rentabilité. Le groupe bordelais Actiplay (ex-Concoursmania), spécialisé dans le data marketing, continue son recentrage stratégique sous l'égide de son fondateur et PDG Julien Parrou-Duboscq. Signal ostensible de ce renouveau, la décision actée au mois de juin de changer le nom de l’entreprise, désormais baptisée Klarsen. "C’est simplement le nom initial de la structure juridique créée en 2000, SARL Klarsen", raconte le dirigeant.

Recentrage des métiers

Loin d’être anecdotique, ce changement d’identité est une manière de panser les stigmates du passé de l’entreprise. "Le nom Actiplay gardait une forte consonance "jeux" alors que ce n’est plus du tout dans notre périmètre", insiste-t-il. Le groupe a en effet construit sa renommée sur le développement de jeux gratuits en ligne, notamment proposés sur le réseau social américain Facebook. Le succès est tel qu’en 2011, l’entreprise bordelaise décide d’entrer en Bourse. Quatre ans plus tard, Facebook modifie sa politique publicitaire, les applications de jeux d’Actiplay sont alors brusquement déréférencées, entraînant une chute rapide de son chiffre d’affaires. L’entreprise est contrainte de tailler dans les effectifs pour réduire ses pertes.

Les embûches se succèdent jusqu’au placement en redressement judiciaire en 2019. La restructuration de l’entreprise se profile alors : "nous avons opéré un recentrage des métiers autour de la collecte de données, qui était d’ailleurs essentielle pour les jeux concours. Mais nous avons arrêté ces activités de jeux purs", détaille Julien Parrou-Duboscq. Depuis début 2021, la société se concentre sur le développement de son activité de monétisation de ses bases de données – une partie de ces données étant héritées de son historique dans le jeu - ainsi que de celles de ses partenaires. "D’autres sociétés nous abreuvent en données, notre métier est de la valoriser aussi bien en BtoB qu’en BtoC. Nous gérons des bases de données pour les améliorer, les fiabiliser et les remettre à jour en temps réel", décrypte le dirigeant. Klarsen détient aujourd’hui des informations qualifiées concernant 25 millions de profils sur le marché français.

Progression de la rentabilité

Conjuguant la signature de nouveaux clients, le renforcement de ses outils technologiques propriétaires et la maîtrise stricte de ses charges opérationnelles, le groupe assure qu’il devrait connaître une "forte progression de sa rentabilité" dès cette année. "Nous avons rempli notre objectif de recentrage de l’activité qui est en croissance", pointe le PDG. En 2020, Klarsen affichait un chiffre d’affaires de 1,6 million d’euros, avec un résultat net de 161 000 euros.

La location de données à des clients représente actuellement 80 % de son chiffre d’affaires et Klarsen veut continuer à capitaliser sur cette activité. "Nous sommes présents sur les marchés français, espagnol et canadien. Nous allons nous concentrer sur ces marchés-là même si nous en regardons d’autres. Mieux vaut être dans deux ou trois pays seulement, mais y être correctement. Quand on arrive sur un marché, il faut tout de suite atteindre une taille critique importante."

Montée au capital

Pour consolider les efforts des derniers mois et rassurer les investisseurs, en mai, Julien Parrou-Duboscq et sa famille ont acheté des actions supplémentaires en propre et par l’intermédiaire de leur société holding. "La restructuration de l’entreprise n’a pas été sans impact sur le cours de Bourse. Il était relativement bas, j’avais l’opportunité d’allouer une partie de mes fonds personnels, c’est ce que j’ai fait au printemps. J’ai acheté un gros bloc sur le marché, ça m’a permis de remonter au capital pour atteindre 42 %. Je voulais aussi envoyer un signal de confiance aux actionnaires. Fin 2020, j’avais également injecté des fonds en compte courant dans l’entreprise mais ils n’ont pas vocation à être transformés en capital car je ne veux pas diluer les actionnaires", justifie le fondateur.

Des choix rassurants aussi pour les dix salariés de l’entreprise. "Nous avons effectué un travail d’accompagnement des équipes lors de la procédure au tribunal de commerce. Mais c’est évident que le soulagement est d’autant plus grand quand tout se remet en place et que l’activité reprend", confie Julien Parrou-Duboscq, glissant au passage que la société devrait réembaucher dès cette année, sur des postes techniques et commerciaux.

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