Poujoulat aura-t-il le nez aussi creux qu’il y a quinze ans, quand il a lancé sa filiale bois énergie, source de 40 % de son chiffre d’affaires aujourd’hui ? "Il est encore trop tôt pour annoncer des chiffres, mais nous avons de grandes ambitions pour Vitalome", déclare Frédéric Coirier, le PDG du groupe qui sort d’une année historique (1 800 collaborateurs, 400 M€ de CA), en présentant la nouvelle filiale.
Des conduits pour VMC
Dans les tuyaux "depuis trois ou quatre ans", la SAS Vitalome devient le troisième pied du groupe après les cheminées et conduits (60 % du CA) et le bois énergie. Sa spécialité : des conduits pour les VMC, entre les bouches et les moteurs et entre les moteurs et les sorties toiture. Leur innovation : être en acier, lisses et isolés, pour permettre un entretien contrairement aux tubes accordéons utilisés aujourd’hui.
"La qualité de l’air intérieur est le problème de la décennie", insiste Stéphane Thomas, le directeur général de Vitalome. "Alors que le système de ventilation est le poumon de l’habitation - un chapitre lui est même consacré dans la RE2020 (normes énergétiques et environnementales de la construction, NDLR) - les gaines sont ignorées."
Pour les maisons individuelles existantes et les professionnels
La marque cible les 18 millions de maisons individuelles existantes, concentrant ses efforts sur la rénovation. "Un tiers d’entre elles n’a pas de ventilation, un tiers a une ventilation naturelle autrement dit avec un impact sur la consommation énergétique, et un tiers a une VMC. 95 % de ces dernières n’entretiennent pas leur système", détaille Stéphane Thomas. Sans même se pencher sur le marché du neuf - "tout ne peut être lancé en même temps", argue la direction - le potentiel est déjà énorme. "À raison de 600 à 1 500 euros par logement, le chiffre peut vite grimper", table Frédéric Coirier.
Vitalome s’adresse uniquement aux professionnels, chargés de porter la bonne parole. D’eux dépendent la vitesse de déploiement et la capacité à convaincre les particuliers. "Nous en souhaitons entre 100 et 150, soit un par département, d’ici la fin de l’exercice 2025." Une dizaine est déjà à l’œuvre dans l’Ouest, piochant dans les stocks constitués depuis le lancement de la fabrication en série cet été, sur les sites de Niort et Tourcoing dans le Nord, pour les flexibles et connexions.
Un investissement mesuré
Contrairement à la branche bois énergie dans laquelle Poujoulat a investi 70 millions d’euros principalement pour des opérations de croissance externes, le coût de Vitalome reste mesuré, "quelques centaines de milliers d’euros", selon le PDG. "Nous disposons de toute la chaîne de valeurs : notre laboratoire pour la conception, notre centre de formation, la logistique et les moyens de production." Trois personnes travaillent exclusivement pour Vitalome, mais une vingtaine dans le groupe interviennent dans son développement. "Nous avons une souplesse capacitaire qui nous permettra de rapidement monter en puissance", assure Frédéric Coirier.
