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Patronat morbihannais : Lobbying et résistance
Morbihan # Réseaux d'accompagnement

Patronat morbihannais : Lobbying et résistance

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SYNDICAT PATRONAL En ce début d'année, les organisations patronales sont en ordre de marche pour résister à la crise. Avec de nouvelles revendications.
— Photo : Le Journal des Entreprises

Les organisations patronales morbihannaises ne sont pas du genre à laisser passer la crise sans réagir. Si 2012 semble être synonyme d'opportunités, le Medef Morbihan continue d'user d'un fort lobbying local pour faire entendre ses positions.




Signaler les offres trop basses

«L'année 2011 a été une année de rupture et de profonds changements», observe Thierry Maho, président de la FFB, adhérente au Medef Morbihan. Si la filière bâtiment du Morbihan a choisi de préserver ses emplois depuis le début de la crise en septembre dernier, ce fut souvent au détriment des prix pratiqués. En effet, la filière a perdu 15% de son chiffre d'affaires en trois ans, en réduisant seulement de 3% ses effectifs. Par conséquent, l'ajustement se fait aujourd'hui sur les prix. Thierry Maho se donne pour mission de sensibiliser les élus - un accord vient d'être signé avec l'association des maires de France - sur ces offres qu'il juge «anormalement basses». «Certaines entreprises pratiquent des écarts de prix de l'ordre de 15 à 20%», remarque-t-il. «Il est important que les élus mesurent la nécessité de signaler ces offres anormalement basses, qu'ils ne tombent pas dans la facilité afin de parvenir à assainir enfin le marché. Bien qu'ils s'exposent souvent à des recours devant le tribunal administratif...» Indicateur positif s'il en est, la Bretagne compte 350 projets publics non résidentiels en 2012 dont les permis de construire ont été déposés. Seul bémol, les financements n'ont pas encore été trouvés. «Ces marchés publics avaient l'habitude de contracter des prêts avec Dexia», explique Pierre Montel, membre du bureau de la FFB. Reste donc à trouver les banques qui acceptent aujourd'hui de financer ces projets. Projets qui nécessitent de ne pas être reportés à 2013 au risque de mettre certaines PME en grande difficulté.




Geler la fiscalité locale

Autre mesure locale demandée à la faveur du Medef pour améliorer la compétitivité des entreprises: le gel de l'ensemble de la fiscalité locale liée aux entreprises. Versements transport, contributions économiques territoriales, contributions sur la valeur ajoutée et taxes sur les enseignes sont pointés du doigt. Le conseil général du Morbihan a déjà fait savoir que la fiscalité locale le concernant n'augmenterait. À l'inverse, la Région a annoncé son souhait de créer une nouvelle taxe à destination des entreprises bretonnes (lire page 8). Un versement transport de 0,2% afin de financer, entre autres, la ligne à grande vitesse. «Il y a déjà eu une surtaxe du carburant pour cela», commente François Goulard, président du conseil général. «Je ne vois pas l'intérêt de diminuer les charges salariales si c'est pour augmenter les impôts locaux sur les entreprises.»




Remonter les seuils d'impôts sur les sociétés à taux réduit

Nouvelles revendications, nationales cette fois. Le Medef défend l'extension du champ d'application de l'impôt sur les sociétés à taux réduit auprès des PME. Et souhaite relever les seuils. De 7,63millions d'euros de chiffre d'affaires à 10 millions. Et la tranche d'imposition, de 38.120euros à 100.000 euros du bénéfice imposable, taxée à hauteur de 15% et ensuite le reste à 33,33%. «Cela aurait pour effet d'augmenter le résultat de l'entreprise qui génère des fonds propres et de la trésorerie permettant d'investir à nouveau», assure Jean Dumoulin, président du Medef Morbihan. Le groupement patronal tente également de faire supprimer le «privilège du trésor». «L'État est toujours le premier à se servir quand une entreprise est liquidée. Il n'est pourtant pas le créancier prioritaire. Les banquiers ont besoin d'être remboursés», avance Jean Dumoulin précisant que l'Allemagne a supprimé ce privilège en 1999.

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