Installée à Villaines-la-Juhel (Mayenne), Palettes 53 produit des palettes pour des clients industriels : cartonneries, pétroliers, fabricants de chaudières, etc. Seulement du sur-mesure.
"La fabrication de palettes est plus sophistiquée que le simple assemblage de planches et de clous", défend Yannick Chopin, dirigeant de l’entreprise. La technologie a beaucoup évolué pour réduire la pénibilité et augmenter la compétitivité. "Quand j’ai repris la société il y a vingt ans, il y avait une petite ligne de production et six salariés, pour un chiffre d’affaires d’environ 600 000 euros. Nous avons investi par paliers, dans des machines, pour atteindre 4,3 millions d’euros de revenus et trente salariés. Aujourd’hui, nous abordons un nouveau palier, qui est très gros pour nous."
Atteindre le million de palettes annuel
La PME va ainsi investir près de 4 millions d’euros dans de nouvelles machines, notamment des scies à ruban assistées de scanners. "Les machines vont être interconnectées. Nous allons faire un saut technologique, nous entrons dans l’industrie 4.0", décrit le dirigeant. L’investissement est lourd, mais les perspectives sont importantes, puisque la PME envisage de doubler sa production et ainsi passer de 465 000 palettes produites chaque année à près d’un million.
"Le marché est demandeur, appuie Yannick Chopin. Avec les départs en retraite, les confrères laissent des espaces à prendre. Et globalement, les scieries disparaissent. De 60 000 établissements après guerre, on est passé à un peu plus de mille aujourd’hui."
Ces capacités de production vont également être mises au service d’une diversification de l’entreprise dans la conception de bois de charpente. Le patron compte en faire "un cheval de bataille", en s’appuyant sur du bois de qualité, issu en partie de la forêt proche. "10 % de notre bois vient d’un fournisseur situé à 4 km", argue-t-il.
Rassurer les banques
Investir l’équivalent de son chiffre d’affaires n’est pas chose aisée. Le tout nouveau fonds Pays de la Loire Relance va aider Palettes 53 à gravir cette marche. Il entre ainsi au capital de l’entreprise pour 300 000 euros. Créé en novembre 2021 par le Conseil régional des Pays de la Loire (51 % du fonds), la CCI régionale (5 %) et des banques (44 %), ce fonds est une filiale de Pays de la Loire Participations, qui avait vu le jour en 2019. Il est doté de 9,1 millions d'euros. La PME mayennaise est la première entreprise de la région à en bénéficier.
"À la sortie de la crise Covid, nous voulons soutenir des entreprises familiales en phase de croissance, mais qui n’ont pas les reins assez solides pour sécuriser un changement d’échelle" décrit la Mayennaise Samia Soultani-Vigneron, vice-présidente du Conseil régional, en charge notamment de la recherche et de l'innovation. "Pour l’entreprise, faire appel à un gros investisseur extérieur peut faire peur, car il pourra vouloir prendre la majorité du capital. Là, ce sont les collectivités qui entrent au capital. On ne prend pas plus de 8 % et on s’engage à ressortir dans les huit ans maximum."
Ce soutien aux fonds propres permet à Palettes 53 de contracter de nouveaux emprunts auprès de trois banques. Les banques partenaires (Crédit Mutuel, Banque Populaire Grand Ouest, CIC Ouest, Caisse d'épargne Bretagne Pays de la Loire et Crédit Agricole) sont à l’écoute pour octroyer ces prêts. La caution de Pays de la Loire Relance, gage de confiance, est particulièrement précieuse dans le milieu du bois, très capitalistique. La PME bénéficie, en outre, d'un million d'euros de subvention de l'État, dans le cadre de France Relance pour son investissement.
