Les créateurs
Emmanuel Farsi est médecin anesthésiste. "Pendant la crise du Covid, explique-t-il, j’ai vu beaucoup de malades en surpoids à même donc de faire des formes graves. Je voulais agir en préventif et plus seulement en curatif." L’idée de départ est ainsi de lutter contre la sédentarité par le biais du sport-santé. Il en parle à son frère Morgan, en passe de terminer ses études en école de commerce. Les deux hommes s’associent en mai 2022. Manque une brique "tech", qui sera comblée par Nandy Bâ, ingénieur, qui deviendra le directeur technique. "Quelques dizaines de milliers d’euros" de fonds propres investis, rapidement étoffés par la Bourse French Tech remise par Bpifrance (30 000 euros) et l’application est lancée à l’été 2023. Orientée initialement vers le grand public, elle adresse finalement les entreprises, porte d’entrée qui ouvre à des millions de salariés dont les journées s’écoulent surtout en position assise.
Le concept
"En entreprise, il y a des départements marketing, financier ou ressources humaines, analyse Morgan Farsi, mais personne n’a de département sport-santé pour engager ses collaborateurs à pratiquer plus d’activité physique. Nous nous vendons comme le département sport-santé en fournissant les outils digitaux et l'accompagnement humain nécessaires." OmniShape propose ainsi notamment des challenges, ludiques, qui peuvent être menés au sein de la société, entre différents services ou même bientôt, entre différentes entreprises. Ces défis permettent de cumuler des points et de récompenser les meilleurs, les plus rapides ou les moins sportifs qui auront le plus progressé.
La start-up travaille déjà avec les hôpitaux de Cannes et de Menton, ainsi qu’avec des PME. L’abonnement coûte 5 euros par salarié et par mois.
Les perspectives
Après avoir été hébergé à TechForward, l’incubateur de l’EDHEC Business School, Eurecom et Mines Télécom situé au business pôle de Sophia Antipolis, OmniShape emménagera prochainement au Hub de l’Innovation à Nice. Tout juste lauréate du programme French Tech Tremplin, la start-up vise une trentaine d’entreprises clientes d’ici la fin de l’année. Ses "fortes ambitions" devraient rapidement la mener au-delà des frontières françaises et vers une rentabilité dès 2026. Car le sport-santé est devenu un véritable sujet pour l’entreprise en termes de QVT (qualité de Vie au Travail) et de marque employeur, et il le sera davantage encore avec la nouvelle directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) imposée depuis le 1er janvier 2024 par l’Europe aux entreprises de plus de 250 salariés et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Dans leurs rapports annuels sur leurs données extra-financières, elles devront aborder toutes les dimensions liées au développement durable : environnementales, sociales et de gouvernance. "Nous sommes précisément dans le social, les salariés. Via l’application, nous pouvons fournir à l’entreprise de la data, anonymisée, sur la QVT et l’activité de ses salariés, et donc sur ses performances ESG." Pour développer encore et déployer cet outil à la fois RH et financier, la start-up prévoit de recruter et passer de 5 personnes à 8 ou 9 collaborateurs dans les mois à venir.
