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Oh Happy Breizh : "Pour apprendre la bienveillance, il faut de l'audace"
Interview Bretagne # Événementiel # Management

Jean-Ange Lallican fondateur du colloque Oh Happy Breizh et du mouvement France Solidaire et Bienveillante. "Pour apprendre la bienveillance, il faut de l'audace"

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Colloque national sur la bienveillance au travail, Oh Happy Breizh revient à Rennes, au Roazhon Park, le 26 novembre. Son fondateur, le conférencier rennais Jean-Ange Lallican, spécialiste du management, préfère parler de "mieux-être" au travail que de "bien-être".

Jean-Ange Lallican, conférencier, fondateur de Oh Happy Breizh, la bienveillance au travail — Photo : Virginie Monvoisin

En tant que professionnel du management, auteur de L'apprentissage de la bienveillance (Osons la bienveillance, soyons audacieux), aux éditions du Signe, quelle définition donnez-vous du bien-être au travail ?

Jean-Ange Lallican : Je préfère parler de mieux-être que de bien-être au travail. Vouloir le bien-être est inspirant, mais essayer de faire au mieux est plus adapté, car on ne peut pas faire à la place des autres. Aujourd’hui, l’environnement de beaucoup d’entreprises n’est pas bienveillant. Or, la bienveillance, c’est ce qui permet de donner du sens à la vie, de retrouver le bon rythme de travail, d’augmenter les capacités de création et l’imagination.

Comment créer de bonnes conditions à la bienveillance ?

Jean-Ange Lallican : Créer des conditions de mieux-être commence par donner une direction à ses collaborateurs et leur donner envie. D’abord, la bienveillance commence par soi-même : se faire confiance permet d’être plus à l’écoute des autres et de laisser parler les individus. À mon sens, le dirigeant doit être dans la confiance, le respect, et ne pas passer son temps à contrôler. De même, il devrait privilégier le mot "équipiers" à celui de "collaborateurs" pour sortir de cette approche hiérarchique ancienne. Le collectif est également très important. Il faut créer des conditions qui donnent envie de travailler ensemble. Ensuite, le mieux-être s’acquiert en apportant des moyens.

Qu’est-ce que l’entreprise a à gagner de la bienveillance ?

Jean-Ange Lallican : D’après un sondage de Gallup sur l’engagement des salariés, 89 à 91 % d’entre eux ne se sentiraient pas engagés dans leur entreprise. 25 % seraient même complètement désengagés voire "saboteurs". Est-ce tolérable ? C’est décevant. Or, il suffirait de donner de vraies responsabilités aux personnes en leur permettant d’évoluer pour qu’elles s’engagent davantage. Mieux vaut privilégier plusieurs petites équipes responsables qu’un seul manager. Si une entreprise fonctionne comme un paquebot, c’est l’inertie ; si l’entreprise fonctionne comme plein de petits bateaux rapides pouvant changer de cap en fonction du vent, elle trouve les bons courants porteurs !

Vous avez fondé il y a quelques années la commission nationale "Stress et qualité de vie au travail" de l'ANDRH. Pourquoi organiser maintenant un colloque sur la bienveillance ?

Jean-Ange Lallican : Il faut faire évoluer les mentalités, et inciter les dirigeants d’entreprises à pratiquer la bienveillance. Car c’est un véritable accélérateur d’engagement et d’innovation. Il faut oser, l’expérimenter. Je suis convaincu que l’on va plus vite et plus loin si l’on s’écoute. Comme pour la première édition de Oh Happy Breizh (500 visiteurs), l’édition 2021 mobilise 24 intervenants.

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