Niryo, Tissium, DiagRams… Les start-up à suivre dans les Hauts-de-France en 2024
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Niryo, Tissium, DiagRams… Les start-up à suivre dans les Hauts-de-France en 2024

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Signe des temps, les levées de fonds ont été moins nombreuses et moins généreuses cette année pour l’écosystème de la tech régionale, qui reste riche en pépites de toutes sortes… Voici une sélection de celles qui ont fait parler d’elles en 2023, à garder à l’œil en 2024.

Les bras robotisés de Niryo séduisent les écoles et les universités, et de plus en plus, les PME et les ETI — Photo : Niryo

Niryo démocratise les robots

Créée en 2017 à Wambrechies par Marc-Henri Frouin, Niryo (40 salariés, environ 3 M€ de CA) développe des petits bras robotisés, appelés à démocratiser l’usage des robots collaboratifs dans les universités, mais aussi, dans les TPE et PME. En octobre 2023, la jeune pousse a levé 6,4 millions d’euros en série A, auprès des fonds d’investissement BPI Digital Venture, et Innovacom ainsi que de ses quatre investisseurs historiques, l’IRD, Finorpa, NFA et Go Capital. Complétée par des emprunts bancaires, cette levée totalise 10 millions d’euros. Grâce à ces fonds, Niryo va accélérer le développement et la commercialisation de ses robots, particulièrement simples à installer et à programmer, via une application.

Amalia suit en temps réel les rémunérations variables

La start-up lilloise Amalia entend faciliter le calcul de la rémunération variable en entreprise. Sécurisée et simple d’utilisation, sa plateforme permet aux commerciaux de calculer et faire valider en temps réel leurs commissions et primes sur objectifs. Créée en 2019 à Euratechnologies par Idriss Boumaza et Maxime Grandjean, Amalia a levé 4 millions d’euros début 2023, auprès du fonds britannique InReach Venture et de plusieurs business angels, dont Id4 Ventures et Super Capital VC. Outre des recrutements, la start-up prévoit un déploiement en Europe du Nord et au Royaume-Uni de sa plateforme, et de poursuivre le développement de nouvelles fonctionnalités. La plateforme Amalia.io compte d’ores et déjà une trentaine de clients parmi lesquels de grands noms tels que Swile, Rakuten, Mirakl, Qonto, ou encore Sud-Ouest.

Everysens facilite l’accès au fret ferroviaire

La start-up lilloise Everysens (55 salariés), fondée en 2015 par Youness Lemrabet, a réalisé en mai 2023 une levée de fonds de 6 millions d’euros, réalisée auprès d’Alter Equity, ainsi que du fonds régional Rev3 Capital et de Business Angels. Cette opération va permettre à l’entreprise de poursuivre le déploiement de sa solution, qui entend faciliter l’accès des chargeurs au fret ferroviaire. Son logiciel de gestion des flux, qui organise l’interaction entre toutes les parties prenantes (chargeurs, loueurs de wagons, opérateurs ferroviaires, gestionnaires de réseau, transporteurs, destinataires de la marchandise), permet de rendre ce mode de transport plus fiable, performant et accessible aux industriels. L’ambition de la start-up est de décarboner le transport de marchandises en accélérant le report modal depuis la route vers le rail, pour diminuer pollution et accidents. Les fonds levés permettront à Everysens de renforcer sa présence et ses équipes en Europe avec un investissement important en Allemagne, Suisse et Autriche où le ferroviaire est particulièrement développé.

Youness Lemrabet a fondé Everysens en 2015 à Euratechnologies Lille — Photo : Everysens

Sensefuel, de l’intelligence dans les moteurs de recherche

Sensefuel, créé en 2017 à Lille par Stephane Vendramini et Christophe Malghem, rend plus futés les moteurs de recherche sur les sites marchands. Ses modèles, qui intègrent de l’intelligence artificielle, analysent en direct les comportements et les recherches des acheteurs pour leur suggérer les produits les plus susceptibles de leur plaire. Au final, le taux de conversion et donc les ventes sont améliorés. En 2023, Sensefuel a levé 3 millions d’euros auprès du fonds d’investissement Pléiade Venture pour accélérer son développement, notamment en Europe.

Ensweet veut accompagner plus de patients

La start-up lilloise Ensweet, créée en 2020 par Fabien Watrelot, développe une plateforme de télémédecine dédiée à la réadaptation des patients atteints d’affections de longue durée, notamment cardiaques. Elle a réalisé début 2023 une levée de fonds de 2,4 millions d’euros, menée par Finovam Gestion, et avec l’appui du Groupe IRD, de Nord France Amorçage, d’Angels Santé, Makesense, 50 Partners et de plusieurs Business Angels. Ces fonds vont permettre à la start-up de développer son savoir-faire vers d’autres secteurs du soin, comme la pneumologie, le diabète ou la cancérologie. Ensweet prévoit également l’extension de ses activités en Allemagne et aux États-Unis, deux marchés matures sur ce sujet.

Agrikolis met les colis au vert

La roubaisienne Agrikolis, créée par Cédric Guyot et Guillaume Belissent, développe depuis 2018 un réseau de points de livraison de colis à la ferme, chez les agriculteurs. Ces relais sont particulièrement adaptés aux colis lourds et encombrants, mais ne se limitent plus aux meubles ou à l’électroménager. La start-up a levé 1,2 million d’euros début 2023 pour étendre son réseau de fermes-relais, qui va passer de 200 à 600 points de collecte, sur l’ensemble du territoire. Agrikolis développe également une offre froid négatif, et veut parfaire ses services avec la création de hubs et l’amélioration de son application.

Osiris, le robot multifonction pour l’agriculture

Osiris, a été créée en 2021 à Illies (Nord), par Henri Desesquelles, Rodolphe Cockenpot et Léon Guyard. La start-up développe un robot d’irrigation, baptisé Oscar, destiné à accompagner les agriculteurs dans la diminution de leur consommation d’eau. Ce robot est capable d’intervenir sur les cultures de pommes de terre, de betteraves sucrières et de légumes de plein champ. Son rôle est d’automatiser et d’optimiser les tâches d’irrigation, de fertilisation, de désherbage et de protection des cultures, libérant du temps pour les agriculteurs et les préservant de tâches pénibles. Osiris a levé 2,15 millions d’euros fin 2023, auprès de Bpifrance, Hodéfi, agROBOfood et Hauts-de-France Innovation Développement (HDFID). L’enveloppe va permettre à la start-up d’une dizaine de personnes de recruter et d’entamer la phase d’industrialisation de son robot.

Avec Wheel of Work, les free-lances ont leur agent

Créée en 2020 à Lille par Audric Darbon, Wheel of Work veut allier le meilleur des mondes de l’entreprise et du free-lance, en se plaçant comme "agent de talent" pour les indépendants. L’entreprise joue un rôle de facilitateur entre des profils free-lances de haut niveau à la recherche de clients, et des entreprises ayant besoin de talents en renfort pour des missions qualifiées, partout en France. Fin 2023, Wheel of Work, qui compte une petite dizaine de salariés, a levé 2 millions d’euros pour financer l’accélération de ses activités

DiagRams, l’IA au service de la maintenance industrielle

La start-up lilloise DiagRAMS, fondée en 2019 par Jean-François Bouin et Margot Correard, développe une solution basée sur l’IA, permettant d’exploiter les données de production à des fins de détection d’anomalies, de diagnostic de dysfonctionnements et de prédiction de pannes sur tous les équipements industriels. Après une première levée de fonds d’1,7 millions d’euros en 2021 réalisée auprès de fonds et d’investisseurs nordistes, DiagRams en a signé une deuxième à l’été 2023, pour un montant d’1,2 millions d’euros. Elle a ainsi fait rentrer à son capital un acteur majeur de son secteur, le groupe francilien Ponticelli Frères (1 Md€ de CA 2022, 6 000 salariés), qui accompagne ses clients dans la conception, la construction et la maintenance de leurs unités de production. Cette opération va permettre à DiagRams d’améliorer encore ses modèles, et d’étendre sa clientèle d’industriels.

Tissium accélère sur les polymères

La MedTech Tissium, créée en 2014 par Christophe Cambiac, est basée à Paris mais produit dans son usine de Roncq (Nord) des polymères à usage chirurgicaux. Ces colles biomorphiques innovantes remplacent agrafes et sutures et limitent donc le risque d’inflammation ou d’infection dans de nombreuses procédures. En 2023, Tissium a levé 50 millions d’euros en série D, auprès d’investisseurs dont le Fonds Stratégique des Transitions, Mérieux Développement, Cathay Health, Crédit Mutuel Innovation et Sofinnova Partners. Cette opération va permettre à l’entreprise d’accélérer son déploiement commercial aux États-Unis et de lancer le développement de nouveaux produits. Ces nouvelles étapes devraient se traduire par l’extension de son site de production de Roncq, où travaille une trentaine de salariés.

Les polymères de Tissium sont activés par la lumière pour sceller des lésions sans risque d’inflammation ou de surinfection — Photo : DR

NxtFood, toujours accro au végétal

NxtFood, qui développe, sous la marque Accro, une gamme de produits végétaux alternatifs à la viande, a réalisé au printemps une nouvelle levée de fonds, de 10 millions d’euros. L’opération a été réalisée auprès de deux fonds spécialisés dans l’innovation pour l’alimentation, Creadev et Roquette Ventures, déjà présents au capital de l’entreprise créée en 2019. Avec 16 références disponibles en grandes surfaces, toutes produites dans son usine de Vitry-en-Artois (62), et une nouvelle gamme de plats préparés frais, Accro se donne pour ambition de devenir d’ici 2025 l’un des acteurs incontournables sur le marché des alternatives végétales à la viande en Europe. L’entreprise compte une cinquantaine de personnes.

L’usine d’Accro va lui permettre de lancer la production à grande échelle de sa gamme d’alternatives à la viande — Photo : Alexis Delespierre Photographe

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