Nature et Logis : "Face à la pénurie de matériaux, nous temporisons sur la commercialisation de nos maisons"
Interview # BTP # Conjoncture

Thaddé Girandier PDG de Nature et Logis "Face à la pénurie de matériaux, nous temporisons sur la commercialisation de nos maisons"

S'abonner

Basé au Mans et disposant d'un site de production à Alençon, dans l'Orne, Nature et Logis (3,7 M€ de CA, 30 salariés) avance pied sur le frein malgré un carnet de commandes de 10 millions d'euros. Le constructeur de maisons écologiques en bois subit les conséquences de la pénurie généralisée de matériaux.

Thaddé Girandier, PDG de Nature et Logis au Mans — Photo : Cédric Menuet

Comment Nature et Logis traverse cette période de crise sanitaire ?

Thaddé Girandier : Malgré le contexte sanitaire, 2020 a été une bonne année pour les prises de commandes et la facturation, avec un chiffre d'affaires de 3,7 millions d'euros, contre 3 millions en 2019. Néanmoins, nous n'avions pas mesuré à l'époque l'impact de cette crise. Nous sommes à présent confrontés à un engorgement des chantiers, tous les projets sortant en même temps avec pour conséquence des pénuries de matériaux et des délais importants chez nos fournisseurs et nos partenaires artisans. Nous sommes donc contraints de décaler des chantiers alors que notre carnet de commandes est en hausse. Cette année, nous espérons facturer 6 millions d'euros alors que nous avons pour 10 millions d'euros de maisons à construire.

Comment répondez-vous à cette problématique ?

T.G. : Pour éviter d'amplifier le phénomène, nous temporisons sur le commerce. L'urgence du moment étant que les maisons sortent de terre, nous avons mis une personne à temps plein pour développer notre réseau d'artisans afin d'accélérer les chantiers. Nous voulons aussi contrer la hausse du prix des matériaux en proposant une offre d'entrée de gamme avec des maisons s'approchant de 1 500 euros du mètre carré. Leur commercialisation débute en septembre. Nous en profitons également pour développer notre outil de production situé dans l'Orne, où nous avons des possibilités d'agrandissement.

Il s'agit de la société Solutions Ossatures Bois à Alençon…

T.G. : Oui, nous l'avons acquis début 2020 avec la société AMB, également à Alençon. Cela nous donne de la souplesse dans la production de nos ossatures bois. AMB nous a apporté un complément d'activité en Normandie où Nature et Logis était absent. Plus largement, internaliser la production nous a permis d'améliorer notre marge. Si nous sommes passés en deux ans de 10 maisons construites par an à 40 aujourd'hui, c'est grâce à la croissance externe.

Cette opération a-t-elle été favorisée par la valorisation de Nature et Logis sur Euronext Access ?

T.G. : Cela a rendu les choses possibles dans notre esprit. L'introduction en Bourse en 2018 nous a obligés à structurer notre démarche, à nous crédibiliser et donc à apporter aux banques un autre regard sur notre entreprise. Mais c'est encore un peu tôt pour que ce soit un réel levier financier. Nos besoins ne sont pas assez importants pour justifier de lever des fonds en Bourse. Néanmoins, nous pensons passer en 2022 sur le marché Access+ afin de gagner en visibilité auprès d'investisseurs plus importants et reprendre notre développement. Une fois bien sûr que la situation sera revenue à la normale. Notre carnet de commandes actuel nous donne ce temps-là.

Le Mans Orne # BTP # Industrie # Services # Conjoncture # Juridique