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Michel Onfray (Synergie) : « La start-up est comme un diamant brut »
Moselle # Informatique # Capital

Michel Onfray (Synergie) : « La start-up est comme un diamant brut »

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Michel Onfray, directeur délégué de Synergie, revient sur le fonctionnement de l’organisme qui accompagne la création d’entreprises à caractère innovant depuis 1985. Et explique ce qu'il attend du Consumer Electronics Show de Las Vegas, grand salon international où il accompagne six start-up incubées par Synergie début janvier.

Chaque année, l'incubateur et accélérateur Synergie Metz, dirigé par Michel Onfray, accompagne une dizaine de start-up — Photo : Synergie

Le Journal des Entreprises : Synergie accompagne la création d’entreprises innovantes via trois piliers. Quels sont-ils ?

Michel Onfray : Synergie a pour vocation d’accompagner tout projet innovant. Nous nous appuyons sur nos pépinières d’entreprises à Florange, Sarrebourg, Yutz et, depuis 2015, à Metz où nous avons focalisé notre hébergement sur les start-up. Nous avons mis en place des outils de financement avec la gestion de plateformes d’initiative locales (PFIL), dont Synergie est un prescripteur, qui font partie du réseau national Initiative France. Ces associations disposent chacune d’un million d’euros de fonds. Une entreprise sur deux disparaît dans les cinq premières années, souvent par manque de fonds propres. La PFIL vient renforcer ces fonds en prêtant sur l’honneur à taux 0 au créateur pour qu’il injecte dans son entreprise en capital ou en compte courant d’associé. Ça permet un effet levier : quand la PFIL prête un euro, les banques prêtent en moyenne sept euros. Pour nos start-up à Metz, les prêts PFIL montent jusqu’à 60 000 €. Enfin, nous avons développé un programme d’accélération et d’incubation de start-up. La clé du succès de Synergie est de faire cohabiter ces trois outils.

Concrètement, comment fonctionne Synergie ?

M.O. : Synergie est une société anonyme créée en 1985, dont l’actionnaire majoritaire est la CCI, avec 89 % des parts. À Metz, nous accompagnons une dizaine de start-up par an. Synergie sélectionne les projets pour identifier le potentiel de croissance et leur capacité à lever des fonds. Nous avons un comité pour accompagner les start-up dans tous les domaines : l’obtention du statut jeune entreprise innovante, des comptables, des commissaires aux apports, les questions de propriété industrielle avec le cabinet de Myriam Jean de l’Institut national de la propriété industrielle. Mais aussi les questions de ressources humaines, la structuration économique avec l’aide des banques et de Bpifrance. Nous bénéficions de partenariats avec d’autres organismes comme l’incubateur lorrain. La start-up est comme un diamant brut, mal taillée, elle peut exploser. On peut aussi en retirer un joyau.

Six start-up accompagnées par Synergie participent au Consumer Electronics Show de Las Vegas du 8 au 11 janvier. Comment expliquer une telle réussite ?

M.O. : Nous ne nous contentons pas du flux lorrain, nous allons chercher des entreprises exogènes. Xtramile et Two-i viennent de Londres par exemple. L’année dernière, au CES, j’ai identifié que, sur les stands des autres régions, 50 % des entreprises étaient parisiennes. J’y retourne cette année pour voir s’il est possible d’attirer des start-up d’autres régions et d’autres pays. Nous sommes labellisés « French Tech visa for Founders », ce qui simplifie les démarches d’obtention de visa. Metz est à 1h20 de Paris et à côté du Luxembourg. Nos écoles d’ingénieurs et nos laboratoires de recherches sur l’intelligence artificielle sont très performants. L’écosystème est propice aux start-up à Metz et les outils mis en place par Synergie permettent un accompagnement optimal. Avoir six start-up au CES est un record !

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