Le bulletin de santé de Medaviz est très bon. Né à Vannes en 2014, l’éditeur de solutions numériques pour les professionnels de santé affiche une croissance de 28 % en 2023 avec un chiffre d’affaires de six millions d’euros. "Nous sommes rentables dans un secteur d’activité où l’équilibre économique est l’exception", se félicitent Guillaume Lesdos et Stéphanie Hervier, PDG et directrice générale de Medaviz. En effet, l’entreprise a dégagé un excédent brut d’exploitation de 250 000 euros. Passé de deux à dix et aujourd’hui 35 salariés, la PME ne compte pas s’arrêter là. "Nous allons continuer et nous avons un objectif de croissance de 25 %. Nous visons les 10 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici deux à trois ans", annonce le dirigeant et co-fondateur de Medaviz. Pour cela, il entend s’appuyer sur deux leviers : la croissance organique de la société mais aussi de la consolidation.
Attentifs aux opportunités
"Nous avons un enjeu de consolidation. Nous sommes ouverts à cela. Notre secteur d’activité a besoin de se muscler. Il existe pas mal de sociétés qui font moins d’un million d’euros de chiffre d’affaires et qui cherchent leur modèle économique. À l’opposé, il y a des mastodontes aux pieds d’argile", avance Guillaume Lesdos. Cette année, le dirigeant sera donc attentif à des opportunités à saisir "avec des sociétés qui se complètent".
Sur ce marché très disputé de la téléconsultation, Medaviz a opté pour un prisme très différent des nombreuses start-up qui ont vu le jour durant la crise du Covid. Ces dernières misaient sur un modèle économique de téléconsultations remboursées par l’Assurance Maladie. De son côté, l’éditeur vannetais a opté pour un modèle BtoB. "C’est aujourd’hui notre force, face au changement de réglementation en cours qui devrait fragiliser nombre d’entreprises du secteur", avance Stéphanie Hervier.
L’éditeur propose depuis Vannes des modules de téléconsultation, de télésoin, télé expertise… sur l’ensemble du territoire français. La société entend ainsi répondre "aux exigences des parcours de soins publics et privés."
11 700 professionnels sur la plateforme
À date, Medaviz comptabilise 11 700 professionnels de santé inscrits sur sa plateforme. Elle accompagne également 180 établissements de santé, des communautés professionnelles territoriales de santé, … ainsi que plus de 80 mutuelles et complémentaires de santé sur l’ensemble du territoire. Au total, plus de huit millions de patients en France ont accès aux services proposés par Medaviz.
Après la crise sanitaire et l’explosion des besoins en téléconsultation, 2023 aura été une véritable année d’accélération pour l’entreprise vannetaise. Elle a enregistré de nouveaux contrats auprès du groupe Néocare qui compte 41 établissements mais aussi auprès de la RATP qui recense 135 000 adhérents ainsi que le FPETT (fonds professionnel pour l’emploi dans le travail temporaire). "En toute fin d’année, nous avons lancé de 14 réseaux de télé expertise au niveau national. Ces réseaux permettent à des médecins de solliciter l’avis de confrères dans 13 spécialités médicales : la cardiologie, la neurologie, l’ORL, la dermatologie, l’allergologie, la pédiatrie, la gynécologie, la maïeutique, la rhumatologie, l’anesthésie, l’ophtalmologie, l’urologie, la rhumatologie et le sport."
Un actionnariat stable
L’essor de Medaviz s’effectue sur fond de rentabilité et de structuration stable du capital. "Avec Stéphanie Hervier, nous restons majoritaires à 62 %. Notre leitmotiv est de nous développer sur des bases saines. Nos coûts et investissements restent très mesurés." En 2020, l’entreprise avait ouvert son capital et levé six millions d’euros. Aux côtés des actionnaires historiques et de Ramsay Santé, partenaire de Medaviz et acteur européen majeur de l’hospitalisation privée, Groupama Loire Bretagne, le Groupe Matmut, MBA Mutuelle et Bpifrance sont venus conforter l’existant. "Nous nous appuyons aussi sur des équipes stables et expertes dans leurs domaines d’activité. Nous avons d’ailleurs proposé aux salariés d’entrer au capital via des BSPCE (bons de souscription de parts de créateur d’entreprise). Cette année, nous allons encore recruter cinq personnes : commerciaux, développeurs et responsables des opérations."
