En 2018, 280 411 passagers sont passés par l’aéroport régional Lorraine Airport, situé à Goin, en Moselle. « Le trafic est en progression de 14 % notamment grâce aux vols positionnés par la compagnie HOP sur Marseille et Bastia », explique Stéphane Lafay, directeur général de l’aéroport. Comme 90 % des aéroports mondiaux, Lorraine Airport transporte moins d’un million de passagers. Sous ce seuil, la Commission européenne estime qu’un aéroport ne peut équilibrer ses comptes d’exploitation. Pour vivre, Lorraine Airport, dont le budget est de 10 millions d’euros a donc besoin des subventions du conseil régional du Grand Est, son gestionnaire, qui va injecter un million d’euros en 2019. Le montant de cette subvention est similaire aux deux années précédentes. « C’est un outil de désenclavement du territoire qui est un atout indispensable pour que les entreprises viennent s’installer. Nous voulons être le moins dépendant possible de la Région », explique Stéphane Lafay.
Concurrence luxembourgeoise
Avec l’aéroport du Luxembourg à une heure, ceux de Paris à deux heures en TGV, Stéphane Lafay estime que l’aéroport lorrain, qui emploie 200 salariés, reste essentiel pour le territoire : « Les Lorrains doivent disposer d’un aéroport chez eux. Le bassin de population de la Lorraine est similaire à celui du Luxembourg, soit 1,4 million de personnes. »
« La taxe aéroport revient à 14 € par passager. Au-delà de nos frontières, elle se situe entre 0 et 2 €. »
Pourtant, l’aéroport du Luxembourg transporte 14 fois plus de passagers, soit quatre millions de personnes par an. « Il est soutenu par l’État luxembourgeois. Luxair et Cargolux sont des compagnies d’État. Aussi, la fiscalité aéroportuaire n’est pas comparable », se défend Stéphane Lafay. La France est le pays record des taxes aéroportuaires en Europe. Pour les zones frontalières, la concurrence est difficile. La taxe d’aéroport, l’une des taxes aéroportuaires payées par les compagnies aériennes, revient à 14 € par passager à Lorraine Airport. Au-delà de nos frontières, elle se situe entre 0 et 2 €. Les compagnies veulent donc que l’on efface l’impact de cette taxation. »
Les atouts lorrains
Les revenus des aéroports sont tirés par les redevances aéronautiques, de l’atterrissage, du décollage, du balisage, du parking. Des frais que les compagnies payent à l’aéroport. « Un aéroport international comme le nôtre est en concurrence avec 200 autres en Europe. Il nous faut chouchouter nos compagnies qui peuvent aller à Lorient, à Varsovie ou n’importe où si elles y trouvent plus d’avantages. Nous axons aussi sur la communication pour promouvoir leurs vols », indique Stéphane Lafay. Ce dernier mise sur l’effet volume et l’offre de services. « Plus les compagnies proposent des vols depuis Lorraine Airport, plus elles bénéficient de remises. Nous assurons aussi les services comme l’enregistrement des passagers, le chargement des bagages. Cela nous permet de pratiquer des tarifs agressifs. Et les compagnies n’ont pas à se soucier de trouver un prestataire privé pour ces services ». ». En 2019, Air Algérie va étoffer son offre avec six vols hebdomadaires vers Alger l’été. L’offre sur les vols de vacances avec le tour-opérateur TUI vers Fuerteventura, Agadir, Djerba et Athènes devrait aussi augmenter.
