Bas-Rhin
Ludwiller : "Il faut être bien accompagné pour se lancer dans une reprise d'entreprise au tribunal"
Interview Bas-Rhin # Production et distribution d'énergie # Reprise

Yannick Kayser dirigeant de Ludwiller "Il faut être bien accompagné pour se lancer dans une reprise d'entreprise au tribunal"

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En décembre 2020, le dossier de reprise présenté par Yannick Kayser a été validé par la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne. Le dirigeant de Ludwiller, distributeur d'énergie, a repris les salariés et l'activité d'un concurrent en redressement judiciaire.

Yannick Kayser dirige l'entreprise Ludwiller et a repris le distributeur d'énergie Schott pour élargir sa zone de chalandise. — Photo : © Alliance Energies Damien Meyer

Yannick Kayser dirige Ludwiller, entreprise familiale depuis quatre générations de distribution de fioul et de charbon à Erstein (Bas-Rhin). Dans la perspective d’élargir ses parts de marché, le dirigeant a repris l’entreprise bas-rhinoise Schott à la barre du tribunal.

Pour quelles raisons envisagiez-vous de reprendre une entreprise ?

Ludwiller (7 millions d’euros de chiffre d'affaires, 15 salariés, NDLR) est un distributeur d’énergie multiservices, membre du réseau Alliance Énergies que je préside et qui fédère 11 entreprises du secteur. Dans la perspective d’étendre sa zone de chalandise, Ludwiller cherchait une opportunité de croissance. Par l’intermédiaire du cabinet strasbourgeois Transversale, conseil en cession acquisition, j’ai eu connaissance du fait que l’entreprise Schott (4 millions d’euros de chiffre d'affaires, 2 salariés NDLR) était à céder. Située à Rosheim (Bas-Rhin), l’entreprise distribue trois millions de litres de produits pétroliers par an quand Ludwiller en écoule dix millions. J’y ai vu une occasion d’étendre géographiquement nos prestations.

De quelle manière avez-vous procédé ?

En février 2020, j’ai rencontré le dirigeant pour de premières discussions sur une éventuelle reprise. Puis le premier confinement est arrivé et notre charge de travail a été quintuplée. 70 à 80 % de notre activité sont réalisés sur le marché des particuliers et nous leur avons livré d’importants volumes à des prix attractifs durant cette période. Entre-temps, l’entreprise Schott avait accumulé des dettes et elle a été placée en redressement judiciaire à l’automne 2020 par la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne. À ce moment-là, avec l’appui du cabinet Transversale et du mandataire judiciaire, j’ai pu présenter un dossier de reprise auprès du tribunal.

Qu’est-ce qui a permis au tribunal de trancher en votre faveur ?

Le tribunal a été sensible à la reprise des contrats de travail des deux salariés. Le projet a été bien préparé en amont et en cinq minutes, notre dossier de reprise, qui était le seul à être présenté, a été validé le 8 décembre dernier. Cette reprise du fonds de commerce mais pas des titres pour ne pas être solidaire des dettes accumulées par l’ancien dirigeant, avait l’avantage de diviser le coût d’acquisition par quatre.

Quelles sont vos perspectives de développement ?

Lors d’une reprise d’activité, il faut toujours informer la clientèle du changement de gérant et l'on sait qu'il peut alors y avoir une déperdition de l’ordre de 20 à 30 %. Notre objectif est d’élargir la zone de chalandise de Ludwiller et de diversifier notre activité. Nous avions déjà réalisé une croissance externe il y a deux ans en intégrant une activité d’entretien de chaudière pour développer un service technique, mais le dossier Schott constitue notre première reprise à la barre du tribunal. Dans les deux cas de figure, il est nécessaire d’être bien entouré et conseillé dans le montage de dossier. Sans accompagnement, je ne me serais pas lancé.

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