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Livraison à vélo : Naofood change de braquet en absorbant Les Coursiers nantais
Nantes # Transport # Fusion-acquisition

Livraison à vélo : Naofood change de braquet en absorbant Les Coursiers nantais

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L’alternative éthique et locale à Uber Eats ou Delivroo, créée en 2019, vient de reprendre les activités des Coursiers nantais, en redressement judiciaire depuis l’été. Une nouvelle coopérative nantaise du transport à vélo, regroupant 40 livreurs, doit naître dans l’année 2024.

Guillaume Blanchet, à gauche, à l’atelier de réparation et de vente des ex-Coursiers nantais, aujourd’hui absorbés par Naofood — Photo :  (c) Thibault Dumas

Sac de livraison auréolé d’une peluche à portée de main, Guillaume Blanchet affiche toujours la même énergie. Le président-fondateur de Naofood, annonce la reprise récente des activités de la coopérative les Coursiers nantais (11 livreurs), entreprise spécialisée notamment dans la livraison de plis et colis (jusqu’à 150 kg) par vélo-cargo. "Ils correspondent à nos valeurs, nous voulons grandir avec eux pour devenir la référence de la livraison à vélo à Nantes, explique le trentenaire nantais. Nous cherchons l’épanouissement de nos coursiers, alors que d’autres cherchent à faire de l’argent sur leur dos."

Une seule et unique Scop de 40 livreurs sera créée courant 2024. Naofood, lancé fin 2019, est une alternative locale à Uber Eats ou Delivroo pour la livraison de repas à domicile ou au bureau. 30 coursiers, salariés ou auto-entrepreneurs, livrent désormais 90 commandes chaque jour dans une zone de 3,5 kilomètres autour du centre-ville. Naofood a atteint 300 000 euros de chiffre d’affaires en 2023.

Aller vers le temps plein

Le panier moyen tourne autour de 35 euros pour Naofood contre 20 à 25 euros pour la concurrence, du côté des multinationales de la livraison. "Les jeunes qui commandent de la Junk Food sont les premiers clients d’Uber ou Delivroo, note Guillaume Blanchet, nos clients, un peu plus âgés, nous choisissent, car nous sommes à la fois service de livraison respectueux et gage de qualité. Nous testons et sélectionnions nos restaurants partenaires [une quarantaine désormais, NDLR] qui se positionnent plutôt sur une alimentation éthique, locale, bio, etc."

L’activité de livraison de repas de Naofood est rentable, "mais très intense sur trois heures dans la journée, un peu le midi, mais surtout le soir". "Même en travaillant six jours sur sept un livreur arrive difficilement à 35 heures", note le dirigeant. L’idée est donc de compléter cette activité liée aux livraisons de repas avec les livraisons de colis des Coursiers nantais, le matin ou l’après-midi, pour aller vers du temps plein pour les livreurs.

Soixantaine d’entreprises clientes

Du côté des Coursiers nantais, un service en B to B est utilisé par une soixantaine d’entreprises clientes. Leurs besoins : le réassort en papier des imprimantes de bureaux, le transport de vêtements d’un pressing ou encore l’envoi à des restaurants ou hôtels du pain d’une boulangerie, etc. Une activité rentable, générant 200 000 euros en 2022, mais grevée par la découverte de dettes (environ 110 000 euros) liées à une ancienne gérance. Le tribunal de commerce de Nantes a ouvert une procédure de redressement judiciaire le 15 juillet dernier laissant six mois pour trouver une solution.

La cession à Naofood des contrats des employés, de la marque, des 8 vélos-cargos de livraison et des remorques (sans les dettes) a été entérinée en décembre dernier. "Désormais nous pouvons mutualiser le planning, la comptabilité, les RH, la communication, avec des économies substantielles au niveau des coûts, de l’ordre de 30 %, précise Guillaume Blanchet, et nous demeurons plus rapides, plus fluides et bien sûr plus écologiques qu’une livraison motorisée " Les bureaux de Naofood se situent désormais au tiers-lieu le Wattignies, sur l’île de Nantes, où les ex-Coursiers nantais avaient ouvert il y a deux ans un atelier de réparation et de vente de vélos.

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