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Link Group fait entrer ses managers au capital
Bas-Rhin # Ressources humaines

Link Group fait entrer ses managers au capital

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Le groupe de recrutement et de services RH Link Group, à Sélestat (Bas-Rhin), vient de finaliser une nouvelle levée de fonds. Ses 18 managers entrent au capital à cette occasion. Une fierté pour Pascal Wespiser, qui a constitué ce groupe suite à la reprise en 2008 de Gezim dans un contexte tendu.

Pascal Wespiser a repris Gezim en 2008. Il a depuis diversifié les activités autour des métiers RH, réunies au sein de Link Group qu'il a créé. — Photo : © Link Group

Link Group tourne une nouvelle page de son histoire. Les 18 managers de cet acteur régional du recrutement et des ressources humaines (100 salariés ; 64 M€ de chiffre d’affaires), basé à Sélestat, viennent de rentrer au capital de l’entreprise, aux côtés de Bpifrance, Eurefi et Eurocapital. Le montant de la levée de fonds n’a pas été communiqué. Le dirigeant, Pascal Wespiser, indique cependant qu’elle a permis de faire baisser le taux d’endettement et donne les moyens à la PME « d’envisager de nouvelles opérations de croissance externe, pour combler les trous dans la raquette, géographiques, en Allemagne notamment, mais aussi sectoriels ».

L’ensemble des cadres s’est ainsi engagé dans ce projet. Le dirigeant structure désormais l’organisation d’un groupe comptant sept entités, spécialisées dans l’intérim (Gezim), le recrutement de cadres dirigeants, la formation ou encore le conseil. Faisant suite à la sortie du fonds d’investissement luxembourgeois Field, présent depuis la reprise de Gezim par Pascal Wespiser en 2008, ce nouveau tour de table permet, en outre, à ce dernier de devenir actionnaire majoritaire.

Une OBO en pleine tourmente

Une belle revanche pour ce dirigeant qui n’imaginait certainement pas un tel bilan il y a 10 ans. En l’absence de successeur, le dirigeant fondateur de Gezim - né au début des années 70 - décide d’ouvrir son capital à Field, avec pour objectif de trouver un successeur. Après une carrière au sein de grands groupes, Pascal Wespiser décide de quitter la direction générale de Triumph, à Obernai, pour reprendre la PME, qui réalise alors un chiffre d’affaires de 9 M€.

Mais tout ne se passe pas comme prévu pour le nouveau dirigeant de Gezim. « Une chute du 14e étage, sans parachute », résume l’homme, qui reprend l’entreprise le jour de l’effondrement de Lehmann Brothers, le 15 septembre 2008. Funeste présage ? La situation semble en tout cas rapidement désespérée. « C’était l’hécatombe », pointe le dirigeant. Les départs de managers s’enchaînent, certains créant même une agence concurrente. L’agence strasbourgeoise, la plus importante, se retrouve sans salariés.

La crise envisagée comme une opportunité

Le principal client, Lohr, qui pèse 30 % du CA, est dans la tourmente. « J’ai dû renégocier la dette senior auprès des banques… », se souvient Pascal Wespiser. À peine un an après la reprise, le dirigeant, qui n’avait jamais eu de gros pépins de santé, est opéré d’une hernie discale. « J’en avais littéralement plein le dos ! », témoigne-t-il.

Pourtant, l’entrepreneur décide de faire de la crise économique une opportunité et se donne pour objectif de « faire de Gezim un acteur régional sur son marché, soit l’Alsace et la Moselle ». Par la reconstruction d’un maillage d’agences sur le territoire (au nombre de 15 actuellement, en Alsace, à Metz mais aussi au Luxembourg et en Allemagne) par la diversification de sa clientèle (de 70 à l’époque à 600 clients aujourd’hui) et de ses activités, l’entreprise se revendique aujourd’hui comme « l’acteur local de référence dans le secteur de l’intérim », pointe le dirigeant, dont l’ambition est désormais de devenir « l’acteur des services RH sur le bassin rhénan, à la croisée des flux transfrontaliers ».

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