Signe de temps : les services permettant de faire des économies ou de générer des compléments de revenus, comme BlaBlaCar ou Vinted, remportent un succès grandissant. Créée en 2020 sous le nom de TheSocialRace, la start-up montpelliéraine Skwad (12 salariés) surfe sur cette tendance avec son application, qui permet à toute personne présente sur réseaux sociaux (Facebook, Instagram, etc.) de se transformer en micro-influenceur auprès de sa propre communauté d’abonnés. Après avoir choisi l’un des annonceurs partenaires de Skwad, l’utilisateur crée du contenu en rapport avec cette marque, et gagne de l’argent pour chaque interaction générée auprès de ses followers. "95 % de nos profils utilisateurs comptent de 500 à 1 500 abonnés. Sur cette base, ils peuvent espérer cagnotter de 50 à 300 euros par mois selon la fréquence et la qualité de leurs participations", évalue le cofondateur de la start-up, Pierre-André Giroguy.
Des marques en quête d’innovation marketing
Au bout de deux ans, Skwad affiche plus de 14 000 inscrits sur sa plateforme. La start-up a convaincu 105 marques et grands comptes français et européens, dont MMV, Pink Lady, Canal +, Fiat, Alpha Romeo, etc. "Nous avons récemment bouclé une campagne avec Orange, qui voulait s’appuyer sur les micro-influenceurs pour populariser son offre de recyclage de téléphones dans ses boutiques du sud-ouest de la France", illustre Pierre-André Giroguy. Selon lui, la quasi-totalité de ces marques ont renouvelé au moins une fois leur collaboration avec Skwad, portant à près de 260 le nombre de campagnes commandées par les annonceurs sur la plateforme. " Les marques qui nous sourcent sont très challengées par leurs concurrents. Portées sur l’innovation, elles ont besoin de nouveaux canaux pour toucher le public ", poursuit le start-uppeur.
Skwad veut faire de 2023 une année d’accélération commerciale. L’entreprise vient de réunir un financement de 700 000 euros, dont 336 000 euros levés auprès de divers business angels. La start-up va ainsi financer le doublement de ses effectifs, en passant à 24 collaborateurs, en majorité des commerciaux qui seront chargés d’évangéliser de nouveaux annonceurs (ou leurs agences de communication) sur le sujet de la micro-influence. Skwad vise un volume d’affaires d’1 à 3 millions d’euros en 2023, et de 3 à 6 millions d’euros en 2024, en prévoyant d’augmenter le nombre de ses campagnes "dans toute l’Europe", insiste Pierre-André Giroguy.
Une approche plus fine des utilisateurs
Fondée par des spécialistes de la collecte et de l’exploitation de données, Skwad repose sur un vrai trésor de guerre en la matière. Une partie des fonds obtenus permettent à la start-up de poursuivre ses travaux en R & D et de lancer, en mai, une nouvelle offre à destination des annonceurs. En renforçant ses algorithmes, elle va affiner sa connaissance des utilisateurs afin d’identifier les "ambassadeurs" les plus efficaces pour les marques. "Nous garantissons à chaque annonceur le nombre d’interactions qu’il veut obtenir, sous peine de le rembourser. Or, nous obtenons déjà des résultats de trois à cinq fois supérieurs aux objectifs garantis aux marques. Mais cette nouvelle offre nous permettra d’aller encore plus loin dans le retour sur investissement de chaque campagne passée sur notre plateforme", affirme Pierre-André Giroguy.
Autre axe de développement pour Skwad : la start-up, qui comptait plus de 100 000 utilisateurs gratuits en 2023 et qui en vise 230 000 en 2024, ambitionne de convertir 4 % de ces profils en abonnés payants. Elle leur proposera une version premium de l’application, enrichie de nouvelles fonctionnalités comme la possibilité de participer à des campagnes avant les autres. Afin d’appuyer tous ces nouveaux développements, Skwad planche déjà sur une deuxième levée de fonds plus conséquente, d’un montant de 5 à 10 millions d’euros, espérée pour 2024.
