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Les ports de la Manche maintiennent le cap des investissements
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Les ports de la Manche maintiennent le cap des investissements

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La société publique d’exploitation portuaire de la Manche dresse un bilan mitigé de son activité en 2023. De nombreux investissements sont toutefois prévus cette année, pour un total de près de six millions d’euros.

La halle à marée de Granville subit la baisse d’apport de produits de la pêche — Photo : SPL Manche

La société publique d’exploitation portuaire de la Manche (SPL) compte dans son giron huit ports de plaisance et les ports de commerce et de pêche de Granville.

Du côté de la plaisance, avec à disposition près de 3 300 places, le nombre d’escale a baissé de 7 % par rapport 2022 malgré une hausse de 15,33 % du nombre de nuitées visiteurs. "La complexité que rencontre la clientèle britannique et anglo-normande à revenir sur la côte de la Manche en raison des procédures liées au Brexit, non harmonisées, a ralenti la fréquentation, explique Damien Pillon, Président de la SPL. Pourtant des actions de communication ont été menées auprès de la clientèle britannique et anglo-normande. Nous travaillons avec la Fédération française de la plaisance pour faciliter les escales." Seul le port de Granville tire son épingle du jeu avec une hausse de fréquentation de 14 % du côté des Anglo-Saxons.

Des apports de pêche en baisse de 8 %

L’activité de la pêche est aussi en baisse. En 2023, 131 bateaux ont débarqué 9 382 tonnes de produits contre plus de 10 000 tonnes en 2022, soit une diminution de 8 % des apports. Le chiffre d’affaires des produits vendus fait cependant l’objet d’une très légère croissance de 0,9 % en 2023 par rapport à 2022, avec 25 millions d’euros de produits vendus contre 24,8 millions d’euros en 2022. Le prix moyen de vente des produits est de 2,66 euros le kilo, en augmentation de 10 % en 2023 comparé à l’année précédente. "Les ajustements des quotas, le départ des navires hauturiers expliquent cette diminution mais aussi le réchauffement de l’eau défavorable à la reproduction des bulots", commente Lysandre Lemaigre, responsable du port de pêche.

Les coquillages sont toujours en tête de liste des espèces débarquées avec 87 % du tonnage global, avec en haut du peloton la coquille Saint-Jacques suivie du bulot. Pour pallier à cette baisse de marchandises, de nouveaux navires sont collectés par les centres logistiques de débarque, celui de Pirou a réceptionné 10 % du tonnage de la criée et celui de Carteret 5 %.

L’activité commerciale du port de Granville est toujours au point mort avec seulement 10 366 tonnes débarquées l’an dernier pour 80 escales. Le trafic à passagers est actif. Les rotations pour l’archipel de Chausey ont connu une baisse de 13 % par rapport à 2022 en raison d’une météo capricieuse. Vers Jersey, après deux années en stand-by en raison du Brexit et de la crise sanitaire, les liaisons ont repris en mai 2022 avec la compagnie Jersey Compagnie Maritime DNO qui s’enorgueillit d’une hausse de fréquentation de 48 %. Une hausse due notamment à la mesure prise en mars 2023, et qui lève l’obligation de passeport pour les ressortissants français en visite sur l’île pour une journée.

5,8 millions d’euros d’investissement

En 2024, la SPL investira 5,8 millions d’euros pour moderniser les structures portuaires. Granville attend depuis trois ans le Service d’inspection vétérinaire et phytosanitaire aux frontières (Sivep), son agrément permettra de débarquer des moules et des huîtres venant de Jersey. Plus de 250 000 euros ont déjà investi pour son fonctionnement, il sera opérationnel au printemps. L’autre investissement coûteux est la construction d’une drague pour 2,7 millions d’euros, livrée l’été prochain. Elle permettra d’assurer plus régulièrement le désenvasage des ports. Jusqu’à présent, la SPL faisait appel à un prestataire de services pour ces missions de nettoyage.

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