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Les industriels de l’agroalimentaire présentent leurs revendications devant la ministre Agnès Pannier-Runacher.
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Les industriels de l’agroalimentaire présentent leurs revendications devant la ministre Agnès Pannier-Runacher.

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L’association régionale des industries alimentaires d’Alsace (ARIA) a tenu son assemblée générale annuelle le 23 mai à Bischoffsheim (Bas-Rhin). Elle a accueilli à cette occasion la ministre déléguée auprès du ministre de l’agriculture Agnès Pannier-Runacher. L’occasion pour les industriels de faire valoir leurs revendications. Au menu, la loi EGalim et le R-Pass.

La ministre déléguée Agnès Pannier-Runacher a pris note du "message constructif" des professionnels de l’agroalimentaire alsaciens transmis par la voix de Sébastien Muller, le président de l’ARIA — Photo : Pascale Schaeffer

Lors de son assemblée générale le 23 mai, l’association régionale des industries alimentaires d’Alsace (ARIA) a eu l’occasion d’échanger avec Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture, présente lors de l’événement. Les débats ont notamment tourné autour de la loi EGalim et du R-Pass, cette écotaxe ciblant les poids lourds. L’occasion aussi de formuler des revendications.

Prendre en compte "toute la chaîne" dans la loi EGalim

Concernant la loi EGalim, l’ARIA a tenu à rappeler que "c’est toute une chaîne dont le maillon de l’industrie agroalimentaire fait partie" qu’il faudrait prendre en compte dans le cadre de la loi. Un exemple ? "Il nous paraît aujourd’hui important que la matière première industrielle soit prise en compte. On sait tous que ce qui a le plus augmenté pendant la crise inflationniste, ce sont le coût de l’énergie et les coûts indirects avec les emballages or sur cette partie-là, il n’y avait pas de marge de manœuvre comme le permet la loi EGalim sur la matière première agricole", a indiqué Sébastien Muller, président de l’ARIA Alsace. Ce dernier saluant par ailleurs "la sanctuarisation" de la filière agricole.

"Redonner de la valeur à notre alimentation"

Sur ce sujet de la loi EGalim, la ministre a déclaré que celle-ci "ne réconciliera pas l’ensemble des positions entre agriculteurs, transformateurs et grande distribution". Avant de poursuivre. "Un des premiers enjeux est un enjeu citoyen, c’est de redonner de la valeur à notre alimentation. La part de notre alimentation dans le budget des Français a été divisée par deux. Nous devons porter les valeurs du bien manger français, de l’excellence de notre agriculture et de notre industrie agroalimentaire", a déclaré Agnès Pannier-Runacher.

Écotaxe : "certaines hypothèses ne sont plus d’actualité"

La question de la mise en œuvre du R-Pass, à horizon 2025 ou 2026 a également fait l’objet d’une sortie des industriels alsaciens, craignant un désavantage concurrentiel et une perte de compétitivité de leurs entreprises soumises à l’écotaxe. Vice-présidente de la Collectivité européenne d’Alsace, Catherine Graef-Eckert a alors rappelé "qu’aucune décision n’a été prise pour mettre en place le R-Pass et que certaines hypothèses (de calculs de coûts de la taxe, NDLR) évoquées au départ ne sont plus d’actualité".

"Pas d’agriculture puissante sans industrie agroalimentaire puissante"

Enfin, Agnès Pannier-Runacher est revenue sur la crise agricole du début d’année, renvoyant le mouvement de colère à sa dimension internationale et climatique. "Ce qui se manifeste sur le terrain c’est au fond qu’en quelques années, le modèle dans lequel nous étions habitués à vivre et dans lequel on pouvait prévoir raisonnablement les aléas est complètement retourné. Je le mesure dans les crédits que nous utilisons pour les mesures d’urgence, nous sommes passés de quelques dizaines de millions d’euros de soutien en quelques années à plusieurs centaines de millions d’euros", déclare la ministre déléguée qui s'est rendue dans l'après-midi sur une exploitation agricole de Forstfeld touchée par les intempéries.

La ministre a par ailleurs rappelé l’engagement de l’État en faveur de l’agroécologie à hauteur de 1,3 milliard d’euros. "Nous allons continuer. Nous apportons des financements pour accompagner les projets et soutenir les entreprises qui vont porter de nouvelles solutions techniques et agronomiques", souligne-t-elle.

Enfin, lors de son déplacement en Alsace, la ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture a tenu à souligner le rôle de l’industrie agroalimentaire. "Vous êtes en aval de la filière et pourtant vous êtes un maillon essentiel, il n’y a pas d’agriculture puissante sans industrie agroalimentaire puissante. Le mot industrie n’est pas un gros mot", a ajouté Agnès Pannier-Runacher.

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