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Les formations de Digilangues poussent les salariés à oser parler anglais
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Les formations de Digilangues poussent les salariés à oser parler anglais

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Née du Covid et des facilités générées par la visio, Digilangues forme particuliers ou salariés à l’anglais essentiellement, mais aussi à d’autres idiomes, dont le français. En la matière, les besoins des entreprises, tous secteurs confondus, vont en effet grandissant.

Frédéric Del Giudicce a cofondé Digilangues avec son frère Maxime à Nice en 2020 — Photo : Olivia Oreggia

Les Français, ce n’est pas nouveau, ne sont pas de bons élèves en anglais. Ce qui est nouveau en revanche, est la nécessité de pouvoir s’exprimer dans la langue de Shakespeare à tout échelon de l’entreprise.

Un frein à l’emploi

Une récente enquête Ipsos en atteste : un Français sur trois déclare échanger en anglais au moins une fois par mois dans son travail. "Une entreprise qui veut, par exemple, s’ouvrir à l’export, mènera ses échanges en anglais, que ce soit au Canada ou aux Émirats arabes, analyse Frédéric Del Giuduce, cofondateur de Digilangues. Pour présenter son entreprise ou un devis, les collaborateurs ont souvent besoin de pouvoir monter en compétences. Quant aux cadres, ils sont parfois bloqués, ne pouvant atteindre des postes de comité de direction ou des postes à responsabilité à l’international parce qu’ils ne peuvent pas parler."

"Il ne s'agit pas de savoir réciter mais de ne pas avoir de blocage au cours d'une réunion."

Un frein à l’avancement mais aussi à l’embauche : un tiers des actifs dit avoir déjà renoncé à postuler un emploi à cause d’un niveau d’anglais jugé trop faible. "Les entreprises sont beaucoup plus attentives à la question, notamment lors du recrutement. Il ne s’agit pas de savoir réciter mais de ne pas avoir de blocage au cours d’une réunion ou d’une audioconférence. Il faut être capable de prendre la parole. En France, nous avons la structure grammaticale mais dès qu’il faut parler, on n’ose pas. C’est ce que nous apprenons dans nos modules "business speaking": se libérer et se lancer même en commettant quelques erreurs. Cela prend du temps, mais ça marche."

"Les langues sont vraiment transverses"

Frédéric Del Giudice a créé Digilangues, avec son frère Maxime, en 2020. Leur mère avait fondé Explora Langues il y a vingt-cinq ans mais après le Covid, ils ont décidé de dissocier les activités de formation à distance, "100 % en visio. Les face-à-face individuels se font avec un formateur dont l’anglais, pour 80 % des demandes, ou autre, est la langue maternelle."

Digilangues compte une équipe de 5 collaborateurs et de 25 formateurs. Si elle ne communique pas son chiffre d’affaires, elle revendique volontiers une croissance à deux chiffres. Elle réalise la moitié de son activité en B to B et veut augmenter son portefeuille d’entreprises. "Évidemment dans notre région, nous adressons beaucoup l’hôtellerie ou le tourisme, nous travaillons par exemple avec la Fédération régionale des offices de tourisme, mais nous comptons aussi des entreprises dans l’immobilier ou la banque. Les langues sont vraiment transverses."

Une nouvelle formation pour éviter les fautes de français

Digilangues prévoit cette année, de s’installer dans un nouveau siège social, pour suivre son développement et ses recrutements à venir.
En attendant, elle déploie de nouvelles formations comme celle dédiée aux Jeux Olympiques de Paris 2024, ou encore au français. Pour les étrangers certes, mais aussi pour les Français, car là encore, les fautes ou erreurs, à l’écrit comme à l’oral, peuvent devenir très invalidantes. Ainsi, 76 % des employeurs en France disent être confrontés quotidiennement aux lacunes en orthographe et en expression de leurs équipes. Ils sont 86 % à estimer que la maîtrise de la langue française est une compétence prioritaire, et même 91 % parmi les responsables RH.

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