Les créateurs
Des six porteurs du projet initial, ils ne sont aujourd’hui plus que trois associés, attelés depuis 11 mois au développement de Sookies. Cette société est née en novembre 2018, lors du concours de création d’entreprise du Start-up Week-end organisé au Mans par la CCI sarthoise. La jeune pousse ayant remporté la compétition avec son concept de cookies produits à partir de pain invendu. « Le jury nous a dit qu’il y avait un vrai marché derrière notre idée de lutter contre le gaspillage alimentaire, c’est ce qui nous a poussés à continuer », explique Pierre Fournier. Ce militant associatif impliqué dans les réseaux locaux de l’économie sociale et solidaire porte ainsi Sookies avec Alix Meftahi, ancien cadre dans l’industrie agroalimentaire, et Jérémy Véra, un ex-logisticien du secteur automobile reconverti dans le développement web. « Ce n’est pas un projet de copains, mais d’entrepreneurs. D’ailleurs, nous ne nous connaissions pas avant le Start-up Week-end. Nous avons de l’expérience. À nous trois, nous maîtrisons une vingtaine de compétences et nous savons ce qui ne fonctionne pas dans les entreprises traditionnelles ».
Le concept
Pour développer Sookies, les trois associés sont partis d’un constat : le pain est jeté dès qu’il est sec, générant ainsi 300 000 tonnes de nourriture gaspillées chaque année en France. Une matière première que les jeunes entrepreneurs valorisent en faisant entrer dans la recette de leurs biscuits de la chapelure de pain à la place de la farine. Pour cela, le pain invendu est collecté auprès de quatre grandes surfaces mancelles par l’association Pain contre la faim qui confie sa transformation en chapelure à un chantier d’insertion local. « Plutôt qu’elle soit valorisée en farine animale, nous leur rachetons la chapelure deux fois son prix. Nous la confions ensuite à un autre chantier d’insertion qui fabrique nos biscuits. Nous sommes ainsi dans un schéma solidaire et circulaire, avec une production s’effectuant dans un rayon de 20 kilomètres maximum », explique Pierre Fournier.
Les perspectives
Depuis sa création, Sookies a écoulé 35 000 de ces biscuits solidaires et anti-gaspillage. 16 000 ont été commercialisés depuis décembre dernier à travers sa boutique de la galerie commerciale de Centre Sud au Mans. « Nous avons commercialisé la majeure partie de nos produits à travers des prestations de traiteur. Nous fournissons également sept établissements scolaires, des hôtels sarthois ainsi que des comités d’entreprise comme ceux de MMA, de la Setram ou encore de la SNCF », détaille Pierre Fournier. Un autre point de vente a été inauguré en septembre au Centre des Jacobins, au cœur du Mans, grâce à une campagne de financement participatif. Un test pour Sookies. Le trio se donne en effet six mois pour tester le concept en centre-ville avant de le déployer en franchise. « Nous allons également élargir notre production à des aliments salés. Tous les plats fabriqués à base de farine pouvant être transformés avec de la chapelure. Le champ des possibles est ouvert. » Avec un premier salarié recruté et un chiffre d’affaires de 35 000€, Sookies entend d'abord équilibrer ses comptes, et ce dès 2020.
