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"Les besoins RH des entreprises ont changé, nous avons dû nous adapter"
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Sophie Chabasse directrice de l’Isfogep "Les besoins RH des entreprises ont changé, nous avons dû nous adapter"

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L’école limougeaude Isfogep, spécialisée dans les ressources humaines, compte cette année 75 étudiants. Bien connue des entreprises du territoire, elle a entièrement revu son enseignement de mastère cette année. Objectif : préparer les futurs cadres à des problématiques apparues récemment et aux salariés qui, eux aussi, ont changé.

Sophie Chabasse, directrice de l'Isfogep — Photo : Isfogep

L’Isfogep, créé en 1975 par la CCI de Haute-Vienne, annonce avoir complètement revu son contenu pédagogique pour le mastère, pourquoi maintenant ?

Il y avait urgence. Les attentes des entreprises, avec lesquelles nous travaillons beaucoup puisque l’essentiel de nos étudiants est en alternance, ont changé ; nous avons dû nous adapter. Des enjeux nouveaux sont apparus, comme la question intergénérationnelle avec le maintien des seniors dans l’entreprise, ou encore la prise en compte de la responsabilité sociétale. Idem pour la politique de santé physique et mentale : ces aspects ne sont pas nouveaux mais ce qui l’est c’est que les RH s’en emparent. C’était une nébuleuse, c’est aujourd’hui un fil conducteur.

La RSE est-elle vraiment de la compétence du RH ?

Nous sommes sur un territoire de petites et moyennes entreprises, mis à part Legrand et Valéo. Donc elles n’ont pas forcément de service "responsabilité durable". Les salariés s’adressent naturellement au service RH, tout comme pour les questions d’égalité homme-femme, de mixité, d’éthique, de transparence des décisions, etc. La politique RSE doit être intégrée dans les processus RH.

Les salariés aussi ont changé…

Ils cherchent un alignement avec leurs valeurs et le projet de l’entreprise. D’où l’enjeu pour l’entreprise de travailler sa marque employeur. Là encore les RH ont un rôle à jouer, surtout pour les PME. Dans les entretiens d’embauche, les nouveaux talents sont en posture d’exigence. Les entreprises sont confrontées à des salariés qui refusent des postes. Il faut savoir faire la différence pour créer la préférence.

Concrètement, qu’est-ce qui a changé dans votre enseignement ?

En plus de compétences techniques, nous ajoutons des capacités d’analyse et une posture du futur cadre RH qui doit savoir fidéliser, mener un dialogue social, définir une stratégie alignée à celle de l’entreprise. Son travail est désormais plus transversal, les silos sont cassés.

Aujourd’hui, la moyenne d’âge de vos étudiants est de 28 ans, mais vous comptez aussi quelques salariés en poste…

Nous cherchons à en attirer davantage. Les personnels déjà en poste ont besoin d’apports juridiques et d’outils pour être en phase. Les plus anciens viennent chercher de la compétence et pour nos étudiants c’est très intéressant d’avoir de la mixité.

Les RH font-ils partie des métiers en tension ?

Oui, notamment pour leur rôle central. Aujourd’hui, entre 95 et 97 % de nos étudiants sont recrutés dans les six mois. 60 % restent en Nouvelle-Aquitaine.

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