À nouveau nom, nouvelle stratégie. Rassemblées en juillet 2020 sous la bannière de Junia (ex-Yncréa), les trois écoles d’ingénieurs de l'Université Catholique de Lille, l’Hei, l’Isen et l’Isa, s’offrent un coup de jeune. Et cela passe d’abord par une rationalisation de leur implantation, qui s’est considérablement morcelée au fil des quelque 140 ans d’existence des trois écoles à Lille. Jusqu’à récemment, les activités de Junia s’étalaient sur pas moins de douze sites, dans un petit périmètre au sein du quartier Vauban. Une situation qui sera corrigée d’ici 2025, grâce à un investissement de 128 millions d’euros pour réhabiliter trois sites emblématiques de l’école et la doter d’un campus à la hauteur de ses ambitions, notamment environnementales.
12 millions d’euros pour la première phase
À terme, l’ensemble des activités de Junia seront rassemblées sur trois sites voisins, à Lille : le Palais Rameau, qui va être réhabilité. Le site de la rue Colson, dont la chapelle a été détruite pour faire place à de nouvelles constructions. Et l’ensemble situé entre la rue Norbert-Segard et l’avenue Vauban, qui va être repensé et se voir assigner une nouvelle fonction. C’est ce chantier, d’un montant de 12 millions d’euros environ, qui sera achevé le premier.
Le bâtiment néogothique donnant sur l’avenue Vauban, qui abritait jusqu’alors une résidence étudiante de soixante chambres, sera entièrement désossé pour accueillir le siège et les services support de l’école. Le bâtiment va notamment se voir augmenté, en façade, d’une vaste annexe vitrée, imaginée par l’agence lilloise NTK. Une vitrine pour l’école, autant qu’une ouverture sur la ville, souligne Thierry Occre, le directeur général de Junia. "Le bâtiment d’origine restait imperméable aux regards et à la vie de la ville. Ce n’est pas comme cela que nous voyons l’école du XXIe siècle, qui doit être ouverte, et montrer ce qui s’y passe. Surtout, nous voulions aligner notre immobilier avec le projet stratégique de notre école : une forte préoccupation environnementale et des objectifs affirmés en termes de développement durable." L’école est notamment certifiée ISO 14 000 (management environnemental) et sa politique RSE a été récompensée par un prix de l’ONU attribué aux "campus responsables".
Donner plus d’espace aux étudiants
À l’issue de cette opération, qui comprend également la cession ou la résiliation des baux de l’ensemble des autres sites occupés par Junia, l’école aura à sa disposition 44 000 m², contre 32 000 m² actuellement. De quoi accueillir des étudiants supplémentaires mais, surtout, donner davantage d’espace aux 5 000 futurs ingénieurs qui suivent les différents cursus de l’école. "L’idée, ce n’est pas de remplir à plein les nouveaux espaces ! Avec le Covid, on a bien vu le besoin de respiration, c’est pour ça que nous prévoyons des espaces verts, mais aussi des recoins que les étudiants pourront s’approprier. On sait bien que, sur un campus, les usages diffèrent beaucoup de ce qui avait pu être imaginé en amont… et nous nous laissons la place aussi d’imaginer de nouveaux usages pour certains espaces," détaille Jérôme Crumelle, le directeur Immobilier & Patrimoine de Junia.
