Après la cathédrale de Rouen, le Centre Pompidou et le Palais Chaillot en 2021, c’est autour du massif d’entrée de l’église Notre-Dame-de-la-Gare de Paris (13e) et de la Sainte Chapelle que l’entreprise Tubesca-Comabi érigera ses assemblages d’acier à compter de février 2022. Le spécialiste de la mise en accès en hauteur (CA 2021 : 100 M€ ; de 400 et 500 salariés) devrait passer cinq ans sur le chantier de restauration de l’édifice gothique aux mille vitraux. Et utiliser 60 tonnes de matière pour ériger son échafaudage multidirectionnel de plusieurs dizaines de mètres. Une prouesse technique selon certains. "Un projet comme nous en menons chaque année", balaye humblement Dominique Pagniez, directeur exécutif au sein de Frénéhard & Michaux, propriétaire de Tubesca-Comabi depuis 2016.
C’est à Trévoux, dans l’Ain, que ces géants d’acier sont conçus. Par une équipe d’ingénieurs regroupés en bureau d’études. Après réalisation des plans, les différents composants sont fabriqués dans l’usine, et seront assemblés sur le chantier, "comme un gigantesque mécano", décrit Dominique Pagniez. Ici, pas de ligne de production permettant l’assemblage de produits finis, donc. Mais des postes, ou des îlots, fortement robotisés, chargés de fabriquer des composants spécifiques.
Une croissance portée par la dynamique du secteur du bâtiment
Pour trouver des lignes de production, c’est à 600 kilomètres de là, à Ailly-sur-Noye, qu’il faut se rendre. Dans cette usine de la Somme, qui compte cinq lignes, Tubesca-Comabi produit échelles, marchepieds, petits échafaudages et autres solutions d’accès légers. Cette seconde activité, qui implique le travail de l’aluminium, plutôt que de l’acier, constitue les deux tiers du chiffre d’affaires de la société.
Un chiffre d’affaires en croissance de 15 à 20 % par an, ces dernières années. "En 2020, nous avons perdu environ 10 % de notre chiffre d’affaires au moment du premier confinement. Notre activité a été impactée pendant dix semaines, avant de repartir très rapidement et très fortement à partir de mi-mai", raconte Dominique Pagniez, pour qui les signes sont désormais tous au vert : secteur du bâtiment (construction et rénovation) dynamique, transactions immobilières en hausse, ralentissement de la désindustrialisation en France, maintien de l’investissement public dans le patrimoine ancien. Des signes qui laissent présager une croissance continue dans les deux branches d’activités de Tubesca-Comabi, selon le directeur exécutif. À condition de poursuivre le développement sur trois axes. Un axe industriel, d’abord. Avec un investissement "très significatif" chaque année, pour moderniser les outils de production et accroître l’efficience et la maniabilité des échafaudages. Un axe RSE, ensuite. Une demande de plus en plus forte de la part des clients, qui veulent non seulement du made in France, avec une traçabilité accrue, mais aussi une recyclabilité des produits et une baisse des emballages. Ce sur quoi travaille activement Tubesca-Comabi. Un axe autour du service, qui "prend de plus en plus d’importance au fil des années. Nos clients veulent aussi du conseil", explique Dominique Pagniez.
