Le sous-traitant pharmaceutique Delpharm (CA 44 M€, 287 collaborateurs) a investi cinq millions d'euros dans son entreprise de Huningue. Il y a installé trois nouvelles lignes de production dans une zone de 2 500 m², réservée à la production de produits pharmaceutiques pâteux (tubes de crème et savons). Ils viennent s’ajouter aux formes liquides et semi-liquides traditionnellement produites par le site haut-rhinois comme des suspensions pédiatriques, des solutions hydroalcooliques, des suppositoires ou des gelées orales.
Trois nouvelles lignes de production
La production sur la dernière ligne devrait débuter en mars. « Nous comptons faire passer le nombre d’unités produites de 36 millions d’unités à l’heure actuelle, à 50 millions en 2021. Nous espérons en tirer une augmentation du chiffre d’affaires de huit à dix millions d’euros », explique Guillaume Sabatier, le directeur du site.
25 personnes ont été engagées pour travailler sur les nouvelles lignes, mais comme d’autres entreprises du secteur pharmaceutique de la région, Delpharm a du mal à recruter des opérateurs de production. En collaboration avec le lycée Jean-Mermoz de Saint-Louis et la Région Grand Est, l’entreprise a donc créé un cursus qualifiant avec recrutement par simulation et non pas par CV. Ils attendent désormais la reconnaissance de cette formation par le Répertoire National de la Certification Professionnelle (RNCP) pour qu’elle puisse être utilisée en dehors de Delpharm. « Nous voulons donner aux agences d’intérim des outils pour avoir des gens qualifiés, prêts à l’emploi », explique Guillaume Sabatier.
Des exportations principalement vers l'Union européenne
Aujourd’hui, le site de Huningue fournit 32 clients, tels de grands laboratoires internationaux comme Novartis, Bayer ou GlaxoSmithKline. Delpharm fournit également des laboratoires intermédiaires ou des fabricants de génériques. Les exportations, principalement vers l’Union Européenne, représentent 70 % de son chiffre d’affaires. Lors de son rachat à Novartis en 2011, le groupe pharmaceutique suisse était alors l’unique client du site. Selon Guillaume Sabatier : « Delpharm a su profiter d'une évolution des grands laboratoires. Auparavant, ils produisaient leurs propres produits. Maintenant, ils sous-traitent à 80 %. Ils se sont désengagés du secteur conventionnel et se réorientent sur le stérile, les biotechnologies et les thérapies cellulaires qui nécessitent des investissements massifs. »
En octobre 2019, le groupe qui compte 4 700 collaborateurs pour un chiffre d’affaires de 750 millions d’euros a racheté cinq sites à son concurrent grec Famar. Cette stratégie lui permet désormais de totaliser 17 implantations, en France, mais aussi en Belgique, en Italie, au Canada et aux Pays-Bas. Le président fondateur Sébastien Aguettant possède plus de 80 % des parts de Delpharm, tandis que les 20 % restants sont la propriété du management.
