Le métallurgiste Mecabor repris par le patron de Walor
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Le métallurgiste Mecabor repris par le patron de Walor

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A la tête de Lorinvest, holding chapeautant notamment le sous-traitant automobile Walor, Éric Lorin reprend Mecabor à Pouzauges. Et conserve 35 des 70 salariés. Fabricant des blocs hydrauliques, cette PME avait été placée en liquidation judiciaire.

Eric Lorin, PDG de Lorinvest et de Walor — Photo : Walor

À Pouzauges, le nom de Mecabor reste bien connu. Il y a une dizaine d'années la PME employait environ 150 personnes pour fabriquer ses blocs hydrauliques. Pour rappel, ces pièces métalliques où circulent des fluides - allant de 500 grammes à 5 tonnes - servent à la réalisation de machines-outils, de matériels de levage ou de pompage. L'activité a généré près de 15 millions d'euros de chiffre d'affaires par le passé... Avant d'être rattrapée par la crise. Placée en redressement judiciaire en 2011, la PME enchaîne sur un plan de continuation en 2013, puis rechute.

Lorinvest et Walor experts en pièces mécaniques

« À l'automne dernier, plusieurs de nos clients ont subi une baisse d'activité, qui s'est traduite par une diminution sensible des commandes, expliquait en janvier le patron de Mecabor, Michel Long. On a alors rencontré des difficultés de trésorerie... » Suite à la liquidation, c'est un industriel régional qui reprend les rênes de Mecabor. En l'occurrence Lorinvest (490 salariés, 60 millions d'euros de CA), une holding basée juridiquement à Falleron (85) spécialise de l'usinage de pièces métalliques. Holding surtout connue pour son vaisseau amiral, le sous-traitant automobile Walor, basé à Legé (44), qui fabrique des pièces en métal pour les airbags et les ceintures de sécurité, par exemple. Au tribunal, son dirigeant Éric Lorin a décidé de conserver 35 des 70 salariés de Mecabor, en attendant de relancer la machine. « On préfère repartir d'assez bas, en espérant rembaucher au moins une dizaine de personnes d'ici deux ans, commente le nouveau patron. On table sur un niveau d'activité de 4 millions d'euros pour assurer la rentabilité, sachant que Mecabor tournait autour de 5,5 millions d'euros de chiffre d'affaires ces dernières années ». À noter que l'offre de reprise inclut aussi Perça, filiale bulgare de Mecabor (7 salariés), qui réalise des blocs hydrauliques standards. Pour réussir son pari, Éric Lorin s'attaquera à deux grands chantiers. Sur le volet commercial, il faudra récupérer des clients perdus, isoler les marchés les plus rentables, bien comprendre les attentes des clients...

Réflexion toujours en cours. « Pourquoi ne pas faire, par ailleurs, d'autres produits que les blocs hydrauliques, ou bien travailler sur une complémentarité entre des blocs simples réalisés en Bulgarie et des modèles complexes faits en France, etc. De nombreuses options restent ouvertes », indique Éric Lorin.

1 millions d'euros d'investissement prévu

Doté d'un large savoir-faire, Mecabor s'adresse à 150 secteurs d'activités, en France et en Europe. Prochaine étape : investir dans l'outil de production (machines, logiciels...) et faire le point sur les compétences et les RH. « Vu que Mecabor était en plan de continuation, difficile jusqu'ici de trouver des financements, explique Éric Lorin. On prévoit donc d'injecter un million d'euros sur deux ans pour couvrir les besoins. »

Se renforcer sur la petite série

Optimiste, ce dernier compte s'appuyer « sur un personnel exemplaire, toujours impliqué malgré les difficultés », ainsi que sur un noyau dur de clients fidèles. À côté de Walor et de ses grandes séries, la holding veut renforcer son pôle petites et moyennes séries. Pôle à l'intérieur duquel on trouve deux PME vendéennes : ITV à Rocheservière (qui travaille pour Stelia Aerospace, Atlas corpo et Air Liquide) et AFH (Atelier Flexible Herbretais), repris en 2015 et qui emploie 11 salariés experts en tournage-fraisage. « En outre, Mecabor possède un bureau d'études, ce que nous n'avons pas sur les autres filiales. Il suffit qu'on lui donne un schéma hydraulique pour qu'il dessine les plans des pièces adaptées », ajoute Éric Lorin. Profitable, le groupe chapeauté par Lorinvest anticipe, en 2016, une croissance du chiffre d'affaires de 60 à 64 millions d'euros (dont environ 57 millions d'euros générés par Walor).

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